wild men film
"Wild Men": Martin (Rasmus Bjerg) a décidé d'abandonner travail et famille pour aller vivre seul dans la forêt (©Jonatan Mose/Starinvest Films).

[Sortie cinéma]. Un cadre en plein burn out décide de tout plaquer pour aller vivre seul dans la forêt, comme ses ancêtres: c’est le point de départ du film danois « Wild Men » (ce mercredi 24 août sur les écrans), qui mélange le loufoque de la comédie au suspense du thriller.


« Wild Men »: tout plaquer pour vivre libre comme un Viking


wild men

« Wild Men » : Rasmus Bjerg (©Jonatan Mose/Starinvest Films)

Martin (Rasmus Bjerg), en route pour un séminaire, décide dans un moment de folie de changer de vie et d’aller vivre, comme ses ancêtres vikings, en ermite dans une forêt de Norvège en pêchant et chassant. Hirsute et barbu, vêtu d’une peau de bête, armé d’une hache et d’un arc, il a laissé tomber argent et carte de crédit et tente de survivre: il lance une flèche sur une chèvre puis assomme une grenouille qu’il fait griller au feu de bois.

Vivre comme les Vikings

Mais vivre comme les Vikings, ce n’est pas si facile. Il a quand même emporté une tente, une trousse de secours, un baladeur et son téléphone portable –sur lequel il a 21 appels manqués, 2.675 textos et 81 messages WhatsApp non lus.



Cela fait à peine 10 jours qu’il est là. Tenaillé par la faim, il se rend dans une station-service pour se ravitailler en nourriture, sans payer et en se battant avec le patron avant de regagner sa solitude volontaire. C’est là qu’il rencontre, dans la forêt, Musa (Zaki Youssef), un immigré trafiquant de drogue, blessé à la jambe, qui s’est échappé après un accident de voiture avec deux autres voyous.

Survivre dans la forêt

Musa s’est enfui avec un gros sac de billets, et a désormais à ses trousses ses deux complices et les policiers de la région. Il va tenter lui aussi de survivre dans la forêt, avec l’aide de Martin, qui recoud sa blessure, à l’ancienne –comme les Vikings.

« J’ai essayé le vélo, la course, les marathons, j’ai fait la moitié d’un ironman, mais je n’ai rien ressenti. Ici je ressens des choses. J’étais tellement triste avant. Mais je fais ce qu’il faut pour m’en sortir », raconte Martin à Musa, expliquant qu’il veut « exister simplement ici et maintenant, sans s’inquiéter pour les autres ». Les deux hommes sympathisent puis se mettent en route: Musa, pour échapper à ses poursuivants; Martin, pour continuer d’échapper à la société de consommation…

Crise de la quarantaine

C’est le deuxième long-métrage du réalisateur danois Thomas Daneskov, qui explique: « Avec ce film, je veux encourager l’individu empêtré dans ses problèmes, lui faire comprendre qu’il n’est pas dangereux de s’ouvrir aux autres, d’avoir des conversations sur quand et comment nous pouvons nous entraider au mieux lorsque la vie devient difficile. Parce que si une chose est vraie, c’est que personne ne peut traverser cette vie tout seul ».



Ce n’est pas le premier film sur la crise de la quarantaine, sur la solitude et sur la difficulté de communiquer, avec ses questions habituelles: le couple, la famille, le travail, la société de consommation, et toutes ces réflexions existentielles. Mais ici c’est fait sur le ton de la comédie, avec des dialogues et des situations loufoques, parfois même décalés.

Humour à la norvégienne

Cet humour à la norvégienne n’empêche pas un certain suspense (surtout vers la fin) quand le film vire un peu au thriller, ni des séquences plus sérieuses et plus émouvantes, entre deux plans sur la belle nature danoise.

Le film se moque de la société actuelle (avec un passage grinçant sur un vrai-faux village viking destiné aux touristes) et de l’omniprésence de la technologie (ce qui, là non plus, n’est pas très original), avec une critique de ceux qui veulent s’en libérer mais s’en donnent pas vraiment les moyens. Cela donne un film drôle, au suspense parfois bien amené –mais globalement inoffensif, sans grand message à transmettre, sans trop d’ambition. Et ce n’est pas plus mal, finalement: partir, c’est sourire un peu.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « La belle vie m’étouffe » (Martin à Musa).


  • A voir : « Wild Men » (« Vildmænd ») (Danemark, 1h42) Réalisation: Thomas Daneskov. Avec Rasmus Bjerg, Zaki Youssef, Bjørn Sundquist (Sortie 24 août 2022)

cinégong logoRetrouvez cette chronique ainsi que l’ensemble des sorties cinéma de Jean-Michel Comte sur le site Cinégong


 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.