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"Cet été-là" : Dune (Rose Pou-Pellicer, à droite) retrouve sa meilleure amie Mathilde (Juliette Havelange) pour les vacances ©Magali Bragard/Trésor Films/StudioCanal).

Sortie cinéma. C’est la meilleure manière de commencer l’année au cinéma: « Cet été-là », qui sort ce mercredi 4 janvier, est un agréable film familial empreint de tendresse, de nostalgie et d’humour, avec comme personnages principaux deux fillettes effrontées, pétillantes et sympathiques.


« Cet été-là » : Beaucoup de drôlerie, un peu de gravité, de la fraîcheur à revendre et des personnages que l’on a envie d’aimer


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« Cet été-là » : Chiara Mastroianni et Marina Foïs © Magali Bragard – Trésor Films

Le film est réalisé par Éric Lartigau, à qui l’on doit ces dernières années des comédies particulièrement réussies tournant autour du thème de la famille, comme PRÊTE-MOI TA MAIN (2006) avec Charlotte Gainsbourg, le gros succès La Famille Bélier (2014) avec la chanteuse Louane, et plus récemment le délicieux #JeSuislà (2020) avec Alain Chabat.

« Je voulais travailler à nouveau sur la famille », dit le réalisateur. « Parce qu’on est dans la vie, parce que ça parle à tout le monde, et parce qu’il n’y a rien de plus chiant que la famille et de plus fabuleux en même temps! Et ça, pour un réalisateur, c’est la possibilité d’aller aussi bien dans le drame que dans la comédie. C’est un thème qui me passionne et que j’explore dans chacun de mes films ».

Vieille maison des Landes

Comme tous les étés, Dune (Rose Pou-Pellicer), 11 ans, et ses parents (Marina Foïs et Gabriel Garcia Bernal), qui habitent à Lyon, vont passer leurs vacances dans leur vieille maison des Landes. Là-bas, Mathilde (Juliette Havelange), 9 ans, attend de pied ferme sa meilleure amie –car l’année précédente, Dune et ses parents ne sont pas venus (on saura plus tard pourquoi).



Dune et Mathilde ne sont presque plus des enfants, pas encore des adolescentes, elles apprennent à grandir. Surtout Dune, qui voit ses parents se disputer plus souvent que d’habitude: le père, espagnol gai et joyeux, optimiste, essaye de recoller les morceaux avec la mère, française plutôt portée vers le pessimisme, renfrognée et râleuse.

Sucettes bleues

« Je ne sais pas pourquoi les parents obligent leurs enfants à être heureux alors que parfois c’est impossible », dit Dune, qui s’évade avec Mathilde: elles achètent leurs sucettes bleues préférées, louent des cassettes vidéo de films d’horreur, sont attaquées par un sanglier dans leur cabane de branches sous la pluie, assistent à une rave party de jeunes adultes en pleine nuit.

Parfois elles se disputent et se battent, puis tombent dans les bras l’une de l’autre et s’embrassent la seconde d’après. Et se confient des secrets, et n’arrêtent pas d’éclater de rire, et grandissent sans s’en rendre vraiment compte…

Dialogues rigolos

Les deux gamines qui interprètent Dune et Mathilde sont épatantes, à la fois très naturelles et pleines d’assurance. Les dialogues entre les deux sont très rigolos et donnent beaucoup de charme au film: ils sont parfois un peu trop adultes mais, le plus souvent, candides et frais (comme quand elles évoquent le « sexe oral » ou les soutiens-gorge bonnets-B). Le réalisateur utilise aussi, par moments, la voix off de Dune, qui filme ses vacances avec une petite caméra.

Éric Lartigau a une bienveillance attendrie pour ses seconds rôles, très soignés: la mère de Dune, dont on comprendra en fin de film pourquoi elle est triste (Marina Foïs, qui fut la compagne du réalisateur de 1999 à 2021, et avec laquelle il a eu deux enfants) et son père, qui cite Gabriel Garcia Marquez pour un oui pour un non (Gabriel Garcia Bernal, émouvant).

Personnages féminins

Il y a aussi deux autres personnages féminins intéressants: Louise (Chiara Mastroianni), mère adoptive de Mathilde, baba cool et lesbienne; et sa grand-mère Pépé (Angela Molina), épicurienne portée sur la boisson (« Dans happy hours, il y a happy avant hours« , dit-elle en réclamant un mojito à 23h).

L’histoire de ce passage de l’enfance à l’adolescence –sujet souvent évoqué au cinéma– est ici décrit avec sensibilité, sans lourdeur ou intellectualisme mais sans larmoiement non plus, avec un portrait de famille attachant. Beaucoup de drôlerie, un peu de gravité, de la fraîcheur à revendre et des personnages que l’on a envie d’aimer: « Cet été-là » est la première bonne surprise de 2023, avec une jolie fin sur l’air de Magnolias For Ever de Claude François.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « J’ai besoin de souvenirs, moi. Y’a que ça que j’aime dans la vie » (Dune).


  • A voir : « Cet été-là » (France, 1h39) Réalisation: Éric Lartigau. Avec Rose Pou-Pellicer, Juliette Havelange, Marina Foïs. (Sortie 4 janvier 2023)
  • Retrouvez cette chronique ainsi que l’ensemble des sorties cinéma de Jean-Michel Comte sur le site Cinégong

 

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