[Télé] « Dédée d’Anvers » d’Yves Allégret, décrit les tourments d’une jeune prostituée qui gagne sa vie dans le port d’Anvers, entraînant des marins dans un bar. Sous la coupe d’un souteneur, portier du bar et trafiquant, elle dénote par sa gentillesse et sa compassion envers ses « clients ». Elle rencontre un capitaine de cargo, en tombe amoureuse, lui également. Il veut qu’elle quitte tout pour partir avec lui, ailleurs. Elle accepte. NOTRE AVIS (***) : Un beau film tragique, illuminé par l’inoubliable Simone Signoret au début de sa carrière. A voir lundi 5 septembre sur Arte – 20:50.
« Dédée d’Anvers »: une lumineuse Simone Signoret, ce soir sur Arte
L’HISTOIRE
Une jeune prostituée, Dédée (Simone Signoret) vit dans le port d’Anvers où elle entraîne des matelots dans le bar « Big Moon » pour le compte de Marco (Marcel Dalio) portier du bar et petit trafiquant. Monsieur René (Bernard Blier) patron de ce bar est amoureux de Dédée. Il est bienveillant. Un jour, elle fait la connaissance du capitaine d’un cargo italien, Francesco (Marcello Pagliero). Ils sont rapidement amoureux l’un de l’autre et il lui demande de tout quitter pour partir ensemble, lorsqu’il aura réglé une affaire. Après quelques hésitations, elle accepte. Marco, son souteneur, s’y oppose car il lui faut de l’argent pour une transaction en train de se traiter.
NOTRE AVIS (***)
« Dédée d’Anvers » est un beau film tragique, loin des clichés de la prostituée mis souvent en avant. Il est illuminé par Simone Signoret, véritable héroïne grecque, devenue froide et fatale face aux acteurs masculins, dans des rôles plus ordinaires. Elle reste encore moderne aujourd’hui, avec sa coiffure et sa silhouette élégante.
Mention spéciale à Bernard Blier, qui essuie les verres derrière le comptoir et qui sortait du théâtre de Louis Jouvet. Le « milieu » est extrêmement bien rendu grâce aux décors de Maurice Colasson. Le film a été tourné presqu’entièrement en studio et a bénéficié d’une belle photographie en noir et blanc.
Moins mythique que « Hôtel du Nord », « Dédée d’Anvers » bénéficie du jeu d’une actrice, alors débutante, gracieuse, dotée d’un timbre de voix inoubliable, qui joue avec beaucoup de naturel. Le film est étonnant également à cause d’une fin inattendue, reflet d’une époque pas encore engluée dans une morale pesante et triste.
Cette histoire est inspirée du roman d’Henri Le Barthe, auteur de « Pépé le Moko », livre porté lui aussi à l’écran.
Yves Allégret, alors marié à Simone Signoret, la dirigera ensuite dans « Manèges » (1950). « Dédée d’Anvers » est son meilleur film, avec « Les Orgueilleux » (1953) avec Gérard Philippe et Michèle Morgan.
Jane Hoffmann
- A voir : « Dédée d’Anvers » (1947) d’Yves Allégret avec Simone Signoret, Bernard Blier, Marcel Dalio, Marcello Pagliero, musique de Jacques Besse, sur Arte le 5 septembre – 20:50