Simone signoret therese raquin
Simone Signoret dans "Thérèse Raquin" de Marcel Carné

Inspiré du roman d’Emile Zola, « Thérèse Raquin » est l’histoire d’une jeune orpheline, recueillie par sa tante qui la marie à son propre fils. Celui-ci est de santé fragile. Thérèse s’ennuie, mais elle rencontre un chauffeur-routier, Italien, qui la séduit par sa gentillesse et sa virilité. Ils vont s’aimer passionnément et devront affronter la famille qui l’a adoptée, allant du désespoir au drame inévitable. Un classique et un des plus beaux films de Marcel Carné sorti en 1953.


« Thérèse Raquin » de Marcel Carné, est une des dernières réalisations d’un cinéma réaliste mais poétique. Simone Signoret y est intensément belle, avec un visage de « mater dolorosa » qui passe de la résignation à la découverte de la passion


Simone signoret therese raquin
Simone Signoret dans « Thérèse Raquin » de Marcel Carné

« Thérèse Raquin » est un drame entre quatre personnages, une jeune orpheline, Thérèse (Simone Signoret) recueillie par sa tante madame Raquin (Sylvie). Elle épouse le fils de celle-ci, Camille (Jacques Duby) fils à maman puéril, dont la santé est chancelante. Son mariage l’a déçoit. Un jour, elle fait la connaissance d’un Italien, Laurent (Raf Vallone). Il est chauffeur-routier, séduisant, viril, attentif. Elle en tombe amoureuse.



Devenus amants, Thérèse prend alors conscience que sa vie est morne auprès de son mari. De plus, elle doit affronter chaque jour sa famille, ce qui l’amène au bord du désespoir. Pourtant, par compassion et par devoir, ayant été recueillie par eux, elle ne veut pas les quitter. Jusqu’au jour où sa tante et son mari ont connaissance de sa liaison. Ils souhaitent l’éloigner, quitter Lyon pour Paris. Poussé par l’amour, pour ne pas perdre Thérèse qu’il aime passionnément, Laurent tue Camille…

Ce drame tourné par Marcel Carné, cinéaste du réalisme social, est librement adapté du roman d’Emile Zola, « Thérèse Raquin ». C’est noir, aussi pessimiste que « Le Jour se lève » (1939) avec Jean Gabin. Simone Signoret est intensément belle, avec un visage de « mater dolorosa » qui passe de la résignation à la découverte de la passion. Sa tante et belle-mère est cruelle, mais Thérèse lui est redevable de l’avoir prise avec elle, de la laisser s’occuper du magasin de tissu situé dans le vieux Lyon. Après sa rencontre avec Laurent, le camionneur qu’elle aime, elle  suggère même à ce dernier la rupture tant elle souffre de leur liaison.



Son honnêteté fera son malheur, ce qui n’est pas le cas dans le roman où les deux protagonistes sont des amants diaboliques. Mais Marcel Carné – nous sommes en 1952- a choisi de faire bifurquer l’histoire de « Thérèse Raquin » vers le patriarcat, où l’époux, ou le père, (ici la mère) régente et commande la belle-fille jusqu’à la soumission de celle-ci  à son mari.

simone signoret et raf vallone
Simone Signoret et Raf Vallone dans « Thérèse Raquin »

La ville de Lyon, surtout le vieux centre, photographiée comme dans un film policier, est glauque et inquiétante. Cette réalisation est une des dernières d’un cinéma réaliste mais poétique. Après, on ne filmera plus ni de cette façon, avec un noir et blanc mystérieux accentuant la dramatisation, ni en montrant la vie des petites gens, même si la famille Raquin n’appartient pas à la classe ouvrière. Un des plus beaux films de Marcel Carné, à voir et à revoir, qui a obtenu le Lion d’Argent à Venise en 1953.

Jane Hoffmann
  • Voir : « Thérèse Raquin » de Marcel Carné, avec Simone Signoret, Raf Vallone, Sylvie, Jacques Duby, musique de Maurice Thiriet. Lundi 8, ARTE – 20:55.

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