diner a l'anglaise
"Dîner à l'anglaise" : Un repas qui va virer au drame (©Paname Distribution)

Sortie cinéma. Un dîner entre amis qui vire au drame avec le suicide d’une des participantes et la nécessité de se débarrasser du corps: le film DÎNER À L’ANGLAISE (ce mercredi 17 juillet sur les écrans) est une tragi-comédie à l’humour très noir et très britannique.


« Dîner à l’anglaise » : Ici l’humour est au second degré mais très noir, voire macabre, avec du suspense et un amusant découpage de l’histoire


Tom (Alan Tudyk), architecte, et sa femme Sarah (Shirley Henderson), couple aisé qui finance les études de leurs deux grands enfants, sont en proie à de grosses difficultés financières. Leur seule solution, contraints et forcés, est de vendre leur grande maison londonienne, avec étages et jardin.

Avant de quitter les lieux ils organisent un dernier dîner dans cette belle demeure avec le couple de leurs meilleurs amis, Richard (Rufus Sewell), avocat renommé, et Beth (Olivia Williams), conseillère conjugale, à qui s’est jointe une amie commune, Jessica (Indira Varma), écrivaine et chroniqueuse connue, en pleine déprime.

L’heure du clafoutis

Ça discute et ça picole, l’atmosphère est parfois tendue, jusqu’au dessert: « c’est l’heure du clafoutis », annonce fièrement Tom, dont c’est la spécialité. Mais peu après, les convives constatent que Jessica s’est suicidée en allant se pendre dans le jardin…

Une fois la stupeur passée, Tom et Sarah expliquent à leurs deux invités restants que la vente de la maison doit impérativement se faire dans la semaine et que, si l’acheteur apprend ce suicide, cette vente tombera à l’eau et ruinera ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de ramener le corps de Jessica dans son propre appartement, sans prévenir la police. Pas si simple…

Comédie très noire

C’est le troisième long-métrage de Matt Winn, réalisateur britannique d’une centaine de films publicitaires et de trois courts-métrages. « Je voulais que le public réfléchisse à la question: que ferions-nous si les objets brillants de notre vie quotidienne –une maison confortable, une voiture dans le garage, des vacances une ou deux fois par an– disparaissaient brutalement? Que se passerait-il si quelqu’un menaçait de nous les enlever. Si vous deviez tout perdre, que seriez-vous prêt à faire? J’ai décidé de faire une comédie très noire pour trouver la réponse », explique-t-il.

À travers ce scénario rocambolesque, il en profite donc pour dresser un portrait acide de la classe moyenne supérieure de la société britannique, avec ses égoïsmes, son cynisme et ses états d’âme à géométrie variable.



Huis clos

La réalisation est un huis clos pendant pratiquement tout le film, comme du théâtre filmé, et au fil de l’histoire se succèdent interrogations, disputes et règlements de comptes au sein de chaque couple, et entre les deux couples. Cela rappelle, mais en plus sombre et moins léger, le récent film français ET PLUS SI AFFINITÉS, également huis clos entre deux couples.

Ici l’humour est au second degré mais très noir, voire macabre, avec un amusant découpage de l’histoire et des éléments pour alléger un peu l’atmosphère: du suspense (plusieurs visiteurs pendant la soirée), de l’émotion (quand tous évoquent le souvenir de Jessica) et quelques touches de comédie avec allusions récurrentes au clafoutis pas encore entamé. Un clafoutis symbole du film: doux-amer, acide, mais assez savoureux.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « Mais qui se suicide chez les autres? » (Sarah)


  • A voir : DÎNER À L’ANGLAISE(« The Trouble With Jessica ») (Grande-Bretagne, 1h30). Réalisation: Matt Winn. Avec Rufus Sewell, Shirley Henderson, Olivia Williams (Sortie 17 juillet 2024)

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