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"La Dernière fanfare" : Spencer Tracy

Télé. «La Dernière fanfare» (The Last Hurrah) est une vision pessimiste sur le terme d’une carrière et sur la fin d’une vie. Un maire d’une grande ville de l’Est des Etats-Unis, élu quatre fois, veut jouer sa réélection pour un cinquième mandat. Cette fois, il a en face de lui un adversaire plus jeune avec des méthodes modernes. Il continuera en solitaire, utilisant la ruse pour gagner. NOTRE AVIS (***): Un des meilleurs film sur la politique aux USA, chronique d’une campagne électorale et regard sur la vieillesse : un chef-d’oeuvre méconnu de John Ford, avec l’excellent Spencer Tracy. A voir lundi 11 avril sur Arte -20:50


«La Dernière Fanfare» ou le crépuscule politique d’un battant


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« La Dernière fanfare » : un des meilleurs films sur la politique aux Etats-Unis, de John Ford.

L’HISTOIRE

Frank Skeffington (Spencer Tracy) maire réélu quatre fois, veut briguer un cinquième mandat. Il doit battre Kevin McKluskey, un candidat beaucoup plus jeune, marié, père de quatre enfants, bien sous tous rapports. C’est le dynamisme face à la force tranquille. La victoire semble acquise pour Skeffington même si son équipe tempère sa joie («elle ne sera pas écrasante»). McKluskey lui, passe à la télévision (nous sommes en 1958) dans une émission où il est aidé par un présentateur bienveillant. La bataille des urnes commence peut commencer…

NOTRE AVIS  (***)

Sorti en 1958, «La Dernière fanfare» («Last Hurrah») est la preuve que John Ford n’a pas réalisé que des westerns (revoir «L’Homme tranquille»). La politique n’intéressait le réalisateur que s’il montrait des travailleurs, ouvriers et paysans, ceux qui n’ont que leur bulletin de vote pour rappeler qu’ils existent. Comme souvent chez lui, il manie ici le manichéisme mêlant la puissance des sentiments, sa vision des gens simples et la duplicité des candidats en campagne électorale.

Un long métrage teinté de véracité, d’une grande maturité et très humain. Un des meilleurs films sur la politique aux USA. Une belle leçon d’un cinéma qui décortique le système électoral des pays occidentaux en même temps qu’un regard sur la vieillesse, allié de la solitude.



Le cinéaste, âgé de presque 65 ans lors du tournage, est un vétéran, une légende. Son attachement aux personnages peu montrés au cinéma, sa vision de la famille qui est dans presque toute son œuvre, en font le maître du social américain, dès les années 1930. A l’image de «Les Raisins de la colère» en passant par l’arrivée des colons venus d’Europe dans «Wagon master» ou «L’Homme qui tua liberty Valence». Spencer Tracy (Frank Skeffington), personnage central de « La Dernière fanfare » est tout à la fois humain et calculateur.

John Ford signe une œuvre nostalgique à travers cet homme d’un autre temps, face à des jeunes utilisant des méthodes prétenduement modernes. On remarquera le traveling de Tracy, seul, âgé, marchant à l’opposé du monde d’aujourd’hui qui n’est déjà plus le sien. Un très beau et grand film sur la fin d’une carrière à découvrir, car le réalisateur lui-même en parlait peu. Sans doute parce qu’il fait écho à sa fin de parcours personnelle…

Jane Hoffmann

  • A voir: «La Dernière fanfare» (1958) de John Ford avec Spencer Tracy, Jeffrey Hunter sur Arte lundi 11 avril à 20:50

 

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