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Claude Rich et Claude Brasseur dans "Le souper" d'Edouard Molinaro. DR

1815, la bataille de Waterloo est terminée et perdue. Trois semaines plus tard, en France, après la défaite de l’empereur Napoléon, le pouvoir est vacant. La vie continue, la politique également. Talleyrand, ex-ministre des Affaires étrangères et Fouché, ex-ministre de la Police, chef du gouvernement provisoire, vont discuter de l’avenir du pays, surtout du leur, lors d’un dîner. Réalisé par Edouard Molinaro, « Le Souper » est un film brillant sur l’intelligence et le cynisme, deux vertus politiques portées au sommet par des acteurs au jeu subtil, Claude Rich et Claude Brasseur

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Claude Rich et Claude Brasseur dans « Le souper » d’Edouard Molinaro. DR

Ce souper entre ces deux personnages historiques perfides qu’étaient Talleyrand et Fouché est imaginaire, mais nombre de répliques ont été dites réellement par les deux hommes à des moments de leur vie, dans des situations similaires. Talleyrand aurait en secret invité Fouché à dîner avec lui dans son hôtel particulier à Paris…


Trois semaines après la défaite de Waterloo, la France est occupée par les Anglais qui soupçonnent qu’un soulèvement des partisans de Napoléon se trame. Durant le gouvernement provisoire, deux personnalités, Charles Talleyrand (Claude Rich), ex-ministre des Affaires étrangères et Joseph Fouché (Claude Brasseur), ex-ministre de la Police, chef du gouvernement provisoire, vont tenter de trouver une solution qui les remettra chacun dans leurs fonctions.

Talleyrand prône le retour de la monarchie, Fouché voudrait un successeur républicain, pourquoi pas le fils de Napoléon. Talleyrand est fourbe, manipulateur, adepte de la diplomatie perfide. Fouché est froid, brutal, impitoyable (il a voté la mort du Roi). Ils sont tous deux de mauvaise foi, habiles dans leurs arguments.

Adapté de la pièce de théâtre du même nom, de Jean-Claude Brisville, elle-même écrite d’après la biographie de Fouché par Stefan Sweig, «Le Souper» sorti en 1992, est un film sur l’intelligence et le cynisme, deux vertus politiques portées au sommet par des acteurs au jeu subtil.

Dans cette réalisation brillante d’Edouard Molinaro, les personnages ont davantage d’épaisseur que dans la pièce. Le film démontre avec brio comment, après avoir passé plus de 25 ans au pouvoir, on peut conserver ses privilèges. Même si les convictions divergent, qu’importe. Il s’agit ici de rester, donc de s’allier. Malgré tout ce qui les oppose et qui devrait les faire échouer, leur alliance peut leur permettra d’avancer, pendant un certain temps.



Ce souper entre les deux individus perfides qu’étaient Talleyrand et Fouché est imaginaire, mais nombre de répliques ont été dites réellement par les deux hommes à des moments de leur vie, dans des situations similaires. Talleyrand aurait en secret invité Fouché à dîner avec lui dans son hôtel particulier à Paris…

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« Le Souper » avec Claude Brasseur et Claude Rich

La mise en scène intimiste est maîtrisée jusqu’au bout du repas, réalisée en temps réel, grâce aux éclairages, à la musique, à la caméra d’Edouard Molinaro, lequel amène la mélancolie avec douceur jusqu’à l’idée de la mort. A propos de ces personnages historiques, dans «Les mémoires d’outre-tombe», Châteaubriand a écrit : «J’entrevis le Vice appuyé sur le bras du Crime».

Jane Hoffmann

  • A voir : «Le Souper» d’Edouard Molinaro, avec Claude Rich, Claude Brasseur, Ticky Holgado, musique de Wladimir Cosma, mercredi 7 avril sur ARTE à 20 :55

 

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