Télé. Jean-Pierre Melville a réalisé un chef d’œuvre en adaptant ce roman de Joseph Kessel, «L’Armée des ombres». L’action se passe pendant la seconde guerre mondiale, en octobre 1942. Un résistant français interné dans un camp en France est transféré au quartier général de la Gestapo, à Paris. Il s’évade, tuant une sentinelle. A Marseille où il est arrivé, la Résistance le charge de l’exécution du compagnon qui l’a trahi. NOTRE AVIS (****) : un des plus beaux films de Melville sur le thème de l’honneur et de la trahison, l’un des plus grands sur la période de la Résistance en France, jamais égalé à ce jour. A voir lundi 29 juillet sur C8 -21:10.
« L’Armée des ombres » avec Lino Ventura face à la trahison
L’HISTOIRE
Octobre 1942 en France. Un ingénieur des Ponts et chaussées à Marseille, Philippe Gerbier (Lino Ventura), est interné dans un camp pour ses idées gaullistes. Il est transféré par la police de Vichy au quartier général de la Gestapo, siégeant à l’hôtel Majestic à Paris. Il parvient à s’évader en abattant une sentinelle.
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Arrivé à Marseille, le réseau de la résistance le charge d’exécuter un des leurs qui les a trahis. Avec ses lieutenants Félix (Paul Crauchet) et le Masque (Claude Mann), il supprime celui qui l’a dénoncé. Peu après, Félix est arrêté et c’est le réseau parisien qui doit l’aider à s’évader, réseau dirigé par Mathilde (Simone Signoret) et le Bison (Christian Barbier).
NOTRE AVIS (****)
Un des plus beaux films de Jean-Pierre Melville – avec «Le Doulos» – sur l’honneur et la trahison, les deux côtés d’une même médaille. Il est resté fidèle au roman de Joseph Kessel, résistant, écrit en 1943. C’est le plus grand film sur cette période en France jamais égalé à ce jour. C’est aussi la réalisation la plus personnelle de Melville, également ancien résistant. «Il fallait que je le fasse complètement dépassionné, sans le moindre relent de cocorico. C’est un morceau de ma chair que j’ai porté en moi 25 ans et 14 mois exactement» dira-t-il.
La photographie accentue la dramatisation, par exemple la scène de l’étranglement du traitre. Le personnage de Mathilde, lui, fait référence à Lucie Aubrac, autre résistante célèbre. La musique d’Eric Demarsan souligne la beauté et la noirceur du récit qui en font un chef d’œuvre intemporel, admiré par les plus grands cinéastes, à l’image de Quentin Tarantino.
Jane Hoffmann
- A voir : «L’Armée des ombres» (1969) de Jean-Pierre Melville avec Lino Ventura, Paul Meurisse, Simone Signoret, photographie de Pierre Lhomme. A voir lundi 29 juillet sur C8 -21:10.