Télé. La dame de fer et la dame de cœur. Le film « Eiffel », qui sort ce mercredi 13 octobre, raconte pourquoi Gustave Eiffel décida, à la fin du XIXe siècle, de créer sa célèbre tour, monument iconique de Paris aujourd’hui connu dans le monde entier, en forme de « A »: c’était pour rendre hommage à son amour de jeunesse, Adrienne Bourgès. A voir mercredi 20 décembre sur M6 -21:10.
« Eiffel »: La tour ou la dame de cœur avec un grand « A »
On est en 1860, Gustave Eiffel (Romain Duris) a alors 27 ans et dirige l’un de ses premiers chantiers, la construction du Pont de Bordeaux. Il rencontre Adrienne (Emma Mackey), 18 ans, fille d’une riche famille bordelaise, et tous deux tombent éperdument amoureux.
Ils envisagent de se marier. Mais la famille Bourgès ne l’entend pas de cette oreille, ne voyant le jeune homme que comme un parvenu, d’une classe sociale inférieure. Le mariage est annulé, Gustave et Adrienne se séparent, leurs vies prennent des chemins différents.
Exposition Universelle
Un quart de siècle plus tard, à la fin des années 1880, Gustave Eiffel est veuf et s’apprête à marier sa fille aînée. Ingénieur reconnu, il prépare l’Exposition Universelle de 1889 et refuse à plusieurs reprises le projet de tour métallique que lui présentent ses ingénieurs. Il ne s’intéresse qu’au projet de métropolitain.
Tout bascule quand, lors d’un dîner chez un ministre, il croise à nouveau Adrienne. Elle est mariée mais la passion entre eux deux n’est pas morte. Et, du coup, Gustave Eiffel va changer d’avis: oui à une immense tour métallique, en plein Paris, d’une hauteur de plus de 300 mètres, en forme de « A »…
Faits réels et inventions romanesques
Le film commence par la mention « Librement inspiré de faits réels ». Il mélange donc faits réels (la construction de la tour) et inventions romanesques (le brusque changement d’avis de Gustave après ses retrouvailles avec Adrienne).
Le réalisateur, Martin Bourboulon, dont c’est le troisième film après les comédies « Papa ou Maman » en 2015 (avec Marina Foïs et Laurent Lafitte) et sa suite en 2016, défend la vraisemblance du scénario: « Comme nous savions que Gustave et Adrienne s’étaient revus puisque le fils de Gustave, Edouard Eiffel, épousera la nièce d’Adrienne, Marie-Louise Bourgès, il était facile d’imaginer que leurs retrouvailles aient pu avoir lieu en 1886… Nous n’avons aucun moyen de le savoir, mais cela reste pour nous la seule interprétation possible de ce changement abrupt de la part d’Eiffel ».
Pas un biopic
Le film n’est pas un biopic mais raconte, en se rapprochant le plus possible de la réalité historique, la construction de cette tour Eiffel: plans et dessins, chantier, creusement du sol, protestations des riverains, pétitions d’artistes, obstacles divers pendant deux ans.
Romain Duris interprète avec fougue un Gustave Eiffel qui réfléchit vite, parle vite, marche vite et n’a pas de temps à perdre, mais a une conscience sociale. « Le bon projet, c’est ce que l’on sait faire: utile, démocratique et qui restera après nous », dit-il à ses collaborateurs ingénieurs. « Nous allons construire un rêve, tous ensemble », dit-il à ses ouvriers, ajoutant: « La priorité des priorités, c’est la sécurité ».
Parallèlement à ces séquences historiques, filmées avec une reconstitution minutieuse mais de manière un peu académique, le film laisse la part belle à une flamboyante histoire d’amour, racontée avec davantage d’ardeur. Là, Romain Duris est plus calme mais pas moins passionné, bouleversé par la réapparition de son amour de jeunesse, transformé.
Muse inconnue
L’actrice franco-anglaise Emma Mackey, rendue célèbre par la série Sex Education sur Netflix, interprète avec un charme fou et une belle énergie cette muse inconnue. Car si le personnage est réel, il ne figure pas dans les biographies officielles de Gustave Eiffel et cette belle histoire est une fiction de cinéma –que méritait bien cette grande dame de fer qu’est la tour Eiffel.
Le réalisateur dit ainsi avoir voulu « proposer le plus généreusement possible le spectacle d’une grande histoire d’amour croisée avec un film d’aventures, autour de la construction d’un des monuments les plus connus au monde. Tout le travail au scénario –puis à la réalisation et au montage– a consisté à veiller à ce que ces deux histoires se nourrissent l’une de l’autre en permanence, tout en respectant les balises de la réalité ».
Jean-Michel Comte
LA PHRASE
« Je ne suis qu’un homme, avec une idée plus grande que lui » (Romain Duris).
A voir : « EIFFEL » (France, 1h48). Réalisation: Martin Bourboulon. Avec Romain Duris, Emma Mackey, Pierre Deladonchamps. (Sortie le 13 octobre 2021). A voir mercredi 20 décembre sur M6 -21:10.
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