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Jeff Bridges dans "Tucker" de Francis Ford Coppola

Cinéma/Replay. Francis Ford Coppola raconte l’histoire d’un homme qui a cru possible le rêve américain, Preston Tucker. A Détroit en 1947, cet ingénieur automobile a conçu un véhicule révolutionnaire avec le moteur installé à l’arrière. Avec sa carrosserie style « Studebaker », il a fait battre le cœur de millions d’Américains. Mais c’était sans compter avec les trois autres grands constructeurs, Ford, General Motors et Chrysler. Seulement 50 véhicules de marque Tucker sortiront de son atelier mais resteront une légende dans l’histoire automobile.


« Tucker », un inventeur révolutionnaire vu par Francis Ford Coppola


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« Tucker » : un film de Francis Ford Coppola (photo Jeff Bridges) -DR

Tout commence par la réalisation du rêve fou d’un Américain, Preston Tucker (Jeff Bridges), ingénieur automobile qui, en 1947, imagine la voiture de demain, le moteur étant installé à l’arrière du véhicule. Grâce à une intelligente campagne publicitaire, il reçoit l’argent de quelques investisseurs pour débuter. Cinquante voitures sont ainsi fabriquées dans son atelier jouxtant sa maison. Sa femme (Joan Allen) est aimante et compréhensive et son associé, Abe Winchell (Martin Landau), le suivra jusqu’au bout de son rêve, devenu un échec commercial. Pourtant les belles voitures américaines, longues, brillantes, aux jantes lumineuses, de vrais paquebots roulants, plairont pendant plusieurs décennies et pas seulement aux conducteurs d’outre-Atlantique.

Car hélas, les trois grands constructeurs de l’époque, Ford, General Motors et Chrysler, ne se laissent pas prendre leur clientèle. Avec l’aide de quelques politiciens, ils intentent un procès à Tucker, qu’il perd. Mais l’optimisme du génial inventeur reprendra le dessus : « Qu’est-ce que ça change, en fabriquer 50 ou 1 million, ce n’est que de la reproduction. Seule l’idée compte…. Et le rêve ».

Francis Ford Coppola a mis dans ce film très personnel toute sa générosité, son désir de faire autrement du cinéma. Après le tournage infernal d’ « Apocalypse now », la manne rapportée par « Le Parrain » 1-2-3, le réalisateur a les moyens de suivre son envie, concevoir un cinéma familial, plus personnel. En 1982 ce sera « Coup de cœur », comédie musicale sentimentale, poétique et intimiste. Un échec commercial.

Son studio Zoetrope est en faillite, il est couvert de dettes. C’est George Lucas, créateur et producteur indépendant, devenu riche grâce à « Star wars » qui l’aidera en finançant « Tucker ». L’idée du film était déjà dans la tête de Coppola depuis la fin des années 1970. Comme Preston Tucker, il a connu la réussite puis l’échec. Seul son optimisme l’a fait rebondir. Le film n’a pas connu le succès escompté, pourtant il reste un des meilleurs dans sa filmographie.



Jeff bridges y est sensationnel en self made man : créateur de génie, enthousiaste, que rien ni personne ne peut abattre. L’incarnation parfaite du rêve américain qui fit envie au monde entier jusque dans les années 1990… Le contraire de son rôle dans « Big Lebowski » où il est désœuvré, « cool », traînant sa carcasse.

Jane Hoffmann

« Tucker » de Francis Ford Coppola avec Jeff Bridges, Martin Landau, Joan Allen, Frederic Forrest, musique de Joe Jackson.


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La Tucker est entrée dans la légende de l’histoire automobile

De la Studebaker à la Tucker…

En 1836, c’est un nouvel arrivant originaire de Hollande, Peter Studebaker, qui fit fabriquer par milliers des chariots pour les colons. Plus tard, en 1902, sa firme produira une voiture électrique en 20 exemplaires, la « Electric Runabout » jusqu’en 1911, abandonnée pour non rentabilité. La Studebaker « Commandeur » de 1951 a été légèrement transformée en  » Tucker » pour les besoins du film.


 

 

 

 

 

 

 

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