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Jean-Baptiste Artigas : le comédien est saisissant de vérité dans "La Chute" de Camus, à l'Essaïon Théâtre, à Paris © Philippe Hanula

Spectacle. Habité par son personnage d’avocat reconverti en juge-pénitent, dans « La Chute » d’après l’œuvre de Camus, le comédien (et metteur en scène) Jean-Baptiste Artigas offre une performance d’une belle intensité. À découvrir à l’Essaïon Théâtre, à Paris, jusqu’au 6 janvier 2025.


Jean-Baptiste Artigas : Dans « La Chute », de Camus, le comédien est saisissant de vérité et nous entraîne dans un troublant voyage intérieur


Avec pour tout décor, un piano et deux fauteuils en bois, Jean-Baptiste Artigas apparaît nonchalamment assis, jouant du yoyo. Une manière d’avertir le public qu’il doit s’attendre à un incessant va-et-vient entre deux émotions ?

Sur une adaptation de Jacques Galaup, « La Chute«  d’après l’oeuvre d’Albert Camus raconte l’histoire de Jean-Baptiste Clamence, un avocat parisien qui se flatte de défendre les nobles causes, celles de la veuve et de l’orphelin.


 


Un soir, alors qu’il longe la scène, il aperçoit une femme penchée sur un parapet. Quelques instants plus tard, il entend le bruit d’une chute mais décide de poursuivre sa route, sans appeler les secours. Rongé par la culpabilité, il saborde sa brillante carrière et quitte les lumières de la ville pour se perdre dans les brumes d’Amsterdam.

Un soir, entre deux verres de genièvre, dans le bar à matelots baptisé « Mexico-City » où il exerce désormais le curieux métier de juge-pénitent, il se confie à un interlocuteur invisible et muet. Face à un fauteuil vide, il répond à ses propres questions sur la culpabilité, la lâcheté, le manque d’humanité, la rédemption…, confesse ses tourments qui deviennent aussi les nôtres.

Saisissant de vérité, doué d’une diction parfaite et sans effets de manches inutiles, Jean-Baptiste Artigas (qui signe aussi la sobre mise en scène), nous entraîne dans un troublant voyage intérieur. Un voyage ponctué d’intermèdes jazzy (Fats Waller, Thelonious Monk, Duke Ellington, Joseph Kosma) car le comédien est également un pianiste accompli qui a notamment fait ses gammes à l’American School of Modern Music de Paris.

A découvrir à l’Essaïon dont le cadre intimiste donne une dimension supplémentaire à ce captivant monologue.

Annie Grandjanin


  • A voir: « La chute » par Jean-Baptiste Artigas. Jusqu’au 6 janvier 2025, le dimanche à 18h et le lundi à 19h, à l’Essaïon Théâtre, 6, rue Pierre au Lard, 75004 Paris. Réservations au 01.42.78.46.42.

Retrouvez l’ensemble des chroniques culturelles d’Annie Grandjanin sur : annieallmusic.com/


 

 

 

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