soviet suprem rwwan et toma feterman
Le groupe Soviet Suprem emmené par R.wan et Toma Feterman, alias John Lénine et Sylvester Staline, sort Marx Attack. Un album politico-burlesque qui invite à la révolution du dancefloor.
Marx Attack est un ovni politico-musical. Comment le définiriez-vous ?
R.Wan Notre premier album, l’Internationale, balayait toutes les musiques du monde. C’était notre opération séduction. On posait les bases de notre révolution du dancefloor. Là, c’est la deuxième phase, à savoir l’invasion de toute la planète. Il est temps de passer aux choses sérieuses ! (Rires.) C’est un album très dansant, chanté en français et dans toutes les langues du monde. Dans le premier disque, il y avait des influences de musique des Balkans, là, c’est vraiment la musique russe avec les chœurs, la balalaïka, l’accordéon et la musique électronique avec un côté rétro-futuriste. C’est l’URSS des années 1980, alors qu’auparavant on était plus dans les musiques de l’Est traditionnelles mélangées à du rap.
Toutes les langues du monde ?
R.Wan Oci Cervene est en serbe, Diktator du dancefloor en français et en anglais. Dans Post soviet, on a de l’allemand, du russe. Vladimir est une chanson qui balaie toute l’histoire de la Russie, des premiers tsars jusqu’à l’arrivée de Vladimir Poutine ! (Rires.) Couic Couic, c’est la Révolution française. On veut couper les têtes de la french touch, l’électro versaillaise ! Dans 1917, sur la conquête du monde, on a de l’arabe, de l’espagnol, du français, du russe, de l’anglais.
On fête le deux centième anniversaire de la naissance de Marx. Ça ne pouvait évidemment pas vous échapper !
R.Wan Il y a un très bon film (de Raoul Peck) sorti récemment qui retrace son histoire. Je suis en train de lire Karl Marx, le retour, une pièce de théâtre qui parle de son héritage. C’est un peu une critique des pseudo-communistes d’hier et du triomphe du capitalisme de ces dernières années. On ne peut pas faire abstraction de ça dans le monde dans lequel on est. C’est d’ailleurs l’idée de Soviet Suprem. On a réveillé ces fantômes-là, même si c’est léger dans la forme. On ne peut pas penser le monde d’aujourd’hui sans réfléchir à cet antagonisme que la nouvelle génération ne connaît pas, vu qu’elle est née après la chute du Mur. Dans le public, on a pas mal de jeunes de 20 ans qui, grâce à notre musique, vont commencer à lire des choses sur Marx. Il est branché, Karl ! (Rires.) Avec Soviet Suprem, on a senti des idées qui sont dans l’air. Le renouveau de la guerre froide, l’élection américaine. En 2018, il y a Poutine, le renouveau de la Russie sur la scène internationale… des choses qu’on n’avait pas imaginées en 2013 quand on a créé le groupe.
D’où vient votre amour de la musique russe ?
R.Wan Moi, j’écris les paroles de Soviet Suprem et Toma compose. Il a vraiment une culture des musiques de l’Est, étant originaire de Pologne et de Roumanie. Il a grandi en jouant de la musique klezmer. Il s’est toujours intéressé à cette musique et par ce biais à la culture russe, qui a beaucoup influencé toutes ces Républiques. Notre but ultime, c’est de faire danser les gens. Pour Soviet Suprem, c’est un exercice de style que de prendre pour thème l’URSS et de jouer avec ça. Cela nous permet de caricaturer le monde actuel grâce à ce détournement. Et de faire une relecture de l’actualité, des politiciens, en créant autour de cette URSS qui n’existe plus un monde imaginaire, comme le fait le président de la « présipauté » du Groland (le comédien Christophe Salengro) qui était avec nous sur scène lors de notre concert à la Fête de l’Humanité en 2015.
Vous allez partir en tournée. Prêts à jouer les « Diktators du dancefloor » ?
R.Wan Plus que jamais ! Ce qu’on développe sur scène, c’est vraiment obliger les gens à danser. C’est tout un programme de rééducation par la danse. (Rires.) S’il y a un endroit qui est une dictature, c’est bien la scène ! C’est le dernier endroit démocratique vu qu’on assimile le public au peuple et qu’on en fait une masse. Quand les groupes disent « Bougez les bras ! », « Faites ci, faites ça ! », c’est tout sauf démocratique. Nous, on s’amuse avec cela. On caricature et on se comporte comme d’horribles dictateurs pour faire rire les gens et ça marche bien.
soviet suprem marx attack
Entre Vladimir, faucille  et marteau 
Soviet Suprem continue de jouer avec humour sur les codes de l’imagerie soviétique. Un univers très 3e degré  qui, après le disque l’Internationale, se concrétise aujourd’hui par Marx Attack. Un album aux ambiances militaro-punk-rock-électro aux accents de musiques russes. Où l’on retrouve R.wan et Toma Feterman, des groupes Java et la Caravane passe, avec DJ Croute Chef, délirants et drolatiques diktators prêts à faire danser la planète capitaliste de la musique.  Une révolution du dancefloor qui prendra le pouvoir à l’Élysée Montmartre le 17 mai 2018 et lors de leur tournée jusqu’en août.
Album Marx Attack, Chapter Two/Wagram.
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