Kimberly Kitson Mills, chanteuse aux origines anglo-ghanéennes du groupe Kimberose sort son premier album Chapter One. Un opus aux contours jazzy, teinté de modernité, où elle révèle une voix digne des plus grandes artistes de soul music
UNE ASCENSION FULGURANTE
Kimberly a d’abord sorti un EP à l’automne 2017, porté par le tube «I’m sorry» qui lui a valu de se produire dans l’émission Taratata. Ce vendredi 23 mars 2018, elle était au Café de la Danse où elle a fait preuve de beaucoup de classe et d’une vraie présence sur scène et en mai elle jouera à La Cigale à Paris (1).
Une ascension fulgurante, pour celle qui il y a encore deux ans suivait des cours pour être infirmière. Née à Athis-Mons (Essonne) d’un père anglais et d’une mère originaire du Ghana, la chanteuse qui a vécu les douze premières années de sa vie près de Londres, s’est longtemps cherchée, multipliant les expériences. Parallèlement à ses études, elle a été hôtesse d’accueil et a même fait un passage à la Nouvelle star en 2013 «un parcours qui m’a appris à me connaître et aider à comprendre que ce n’était pas le chemin vers lequel je voulais aller». Kim a toujours eu la passion de la musique, sans oser vraiment chanter devant les autres. Jusqu’au jour où elle a rencontré en fac de psychologie à Paris, Anthony (guitare) et Alexandre (clavier) avec qui elle a formé Kimberose, qui l’ont aidée à prendre confiance en elle : «Quand je l’ai entendue chanter, j’ai compris qu’il y avait quelque chose à faire raconte Anthony. Je suis tombé amoureux de son univers, de la fragilité et la fissure que l’on entend dans sa voix. On a commencé à composer ensemble, mais elle n’était pas prête. C’était il y a 7 ans. Il n’y avait pas encore d’histoire à raconter. Elle était trop jeune, immature».
Il faut dire que Kimberly venait tout juste de passer son bac et qu’elle ne se sentait pas prête à se lancer : «Il y a eu les événements de la vie qui m’ont marquée, comme la mort de mon père d’un cancer foudroyant (en 2010). Ça a fait naître des émotions tellement fortes, que j’ai voulu les extérioriser dans ma musique». Elle parle de tout ça dans «Chapter One», de son père, d’amour déçu, d’absence et de manque. Onze chansons interprétées en anglais où elle n’a pas peur de dévoiler son âme : «Avec le temps, j’ai compris que ce n’était pas grave de se tromper. L’important c’est d’être soi-même». Un répertoire aux accents soul, accompagné d’une reprise blues-folk Where Did You Sleep Last Night ?, morceau popularisé par Nirvana, qui témoigne de son envie de ne s’interdire aucun style : «Aujourd’hui, la musique est un peu propre sourit-elle, ça sent trop bon. Nous, on aime bien quand c’est un peu « sale« » . Le début d’une carrière prometteuse.
Album Kimberose «Chapter one», label Six et Sept
(1) Concerts le 28 mai à la Cigale Paris, 18ème; le 20 juillet aux Arènes de Nîmes.