Biennale de la Danse lyonnaise. Lors de chaque Biennale de la Danse, 250 000 spectateurs se rassemblent dans les rues de Lyon pour admirer un défilé de plusieurs centaines de danseurs amateurs, préparés par des chorégraphes professionnels pour présenter une déambulation éblouissante autour d’un thème chaque fois différent. La crise sanitaire n’a pas permis d’organiser ce défilé cette année. Dominique Hervieu, directrice artistique de la Biennale, en partenariat avec Dominique Delorme, directeur des Nuits de Fourvière, a donc choisi la forme totalement inédite d’un défilé/spectacle qui s’est déroulé au grand théâtre romain de Fourvière devant les familles des danseurs et sur le thème de l’Afrique, dans le cadre de la saison Africa2020. Les 12 groupes qui devaient participer initialement au défilé ont été répartis dans 3 spectacles qui se sont déroulés les 5 et 6 juin.
C’est la chanteuse malienne Fatoumata Diawara qui a conclu le Défilé avec un spectacle explosif qui a fait danser tout le public du théâtre antique. Elle a une voix et une présence scénique incroyables. Elle a fini en faisant monter sur scène quelques-uns des participants pour un final d’une folle intensité
Dimanche à 14h les 4 groupes venaient de l’Isère, de l’Ain et de Lyon, de Savoie et Haute-Savoie. A leur tête des chorégraphes professionnels qui avaient préparé pour cet événement des dizaines d’amateurs.
Dans chaque groupe avait été mise en place un partenariat avec des danseurs, des musiciens ou des chorégraphe africains. Les isérois de Sylvie Guillermain tissaient des liens avec le Maroc et le Cameroun; les savoyards de Dominique Guilhaudain avec le Burkina Faso et le Togo; les isérois de Bauba Landrille Tchouda avec la République Démocratique du Congo et les lyonnais de Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou avec la Tunisie.
Tous les participants, de tous âges et de toutes origines, dégageaient un extraordinaire enthousiasme et une énergie folle dans des chorégraphies très contemporaines qui faisaient ressortir avec éclat les influences africaines qui ont présidé à leurs créations. Leurs présentations ont suscité une intense émotion dans un public évidemment très réceptif mais qui pouvait toucher tout aussi profondément des spectateurs n’ayant pas de liens familiaux avec les danseurs sur scène.
Biennale de la Danse lyonnaise : un défilé-spectacle à l’énergie folle
Cette émotion allait ensuite se retrouver dans quelques moments forts de ce défilé inédit. D’abord quand Dominique Hervieu, directrice artistique de la Biennale a présenté Germaine Acogny, une des deux marraines de l’évènement. Cette chorégraphe franco-sénégalaise, présente à Fourvière, a marqué l’histoire de la danse en Afrique et ouvert la voie et les scènes à de nombreuses artistes africaines comme la seconde marraine du défilé, Fatoumata Diawara, qui en a parlé comme d’une mère.
C’est la chanteuse malienne Fatoumata Diawara qui a conclu le Défilé avec un spectacle explosif qui a fait danser tout le public du théâtre antique. Elle a une voix et une présence scénique incroyables. Elle a fini en faisant monter sur scène quelques-uns des participants au défilé pour un final d’une folle intensité. Cette relation si forte entre amateurs et professionnels dégageait une émotion intense tout à fait en adéquation avec la philosophie qui préside à ce défilé depuis sa création par Guy Darmet, le fondateur de la Biennale de la danse.
Le pari de Dominique Hervieu était gagné : ça n’était pas le défilé et ses 250 000 spectateurs, mais c’était un moment inoubliable pour toutes celles et ceux qui y ont assisté. Les autres auront la possibilité de voir l’émission spéciale de France 3 et de Culturebox. Et rendez-vous maintenant pour un nouveau défilé dans les rues de Lyon à la prochaine Biennale.
Yves Le Pape
- La Biennale de la Danse de Lyon se poursuit jusqu’au 16 juin https://www.labiennaledelyon.com/