julia ducournau titane
La réalisatrice Julia Ducournau (à côté de l'actrice Sharon Stone), a remporté la Palme d'Or du Festival de Cannes, pour son film “Titane”. (photo): REUTERS/Johanna Geron.

Festival de Cannes. La réalisatrice Française Julia Ducournau est devenue la deuxième femme à décrocher la Palme d’or à Cannes pour «Titane». Un prix qui récompense un film transgressif et défricheur, empreint de féminisme. Quant à l’acteur texan de 31 ans, Caleb Landry Jones, il remporte le prix d’interprétation masculine pour son rôle dans « Nitram » de l’australien Justin Kurzel.


Julia Ducournau : « Un de mes buts a toujours été d’amener le cinéma de genre ou des films « ovniesques » dans des festivals généralistes pour arrêter d’ostraciser un pan de la production française. Le genre permet aussi de parler de l’individu et très profondément de nos peurs et de nos désirs »


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La réalisatrice Julia Ducournau, à côté de l’actrice Sharon Stone a remporté la Palme d’Or du Festival de Cannes, pour son film “Titane”. Crédits : REUTERS/Johanna Geron.

En remportant la Palme d’or pour son film «Titane», la Française Julia Ducournau, devient la deuxième réalisatrice couronnée de l’histoire du festival, 28 ans après Jane Campion pour « La leçon de Piano ».

Un signal majeur d’ouverture majeur pour le Festival de Cannes, qui couronne ainsi la benjamine de la compétition, 37 ans, et l’une des quatre seules femmes en compétition. Il récompense un cinéma transgressif et défricheur, empreint de féminisme.

Le film, avec une nouvelle venue bluffante, Agathe Rousselle, et l’acteur français Vincent Lindon, est furieusement contemporain et mêle à base d’hybridation femme/machine, amour pour les voitures et quête de paternité. C’était le plus violent et trash de la compétition. « Un de mes buts a toujours été d’amener le cinéma de genre ou des films « ovniesques » dans des festivals généralistes pour arrêter d’ostraciser un pan de la production française », a confié Julia Ducournau pendant le festival. « Le genre permet aussi de parler de l’individu et très profondément de nos peurs et de nos désirs ».



« Titane » s’ouvre par un accident de voiture dont est victime le personnage principal, Alexia, dans son enfance. Son père est au volant, elle manque de mourir et ne doit sa survie qu’à une plaque de titane qu’on lui insère dans le cerveau et qui se devine au-dessus de son oreille. La réalisatrice avait déjà laissé un souvenir mémorable à Cannes avec son premier long-métrage, « Grave », une histoire brute de décoffrage d’étudiante en médecine vétérinaire qui devient cannibale, qui lui a permis de devenir la cheffe de file d’un renouveau du film de genre tricolore.

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Festival de Cannes: Caleb Landry Jones a remporté le Prix d’interprétation masculine pour sa performance dans le film « Nitram ». © VALERY HACHE / AFP

L’Américain Caleb Landry Jones, a décroché pour sa part, le prix d’interprétation masculine, pour sa performance dans « Nitram » de l’australien Justin Kurzel, où il incarne un jeune homme borderline qui s’apprête à commettre l’une des pires tueries de l’histoire de l’Australie. Le film offre une plongée dans la tête du tueur, qu’il incarne magistralement: Martin Bryant, condamné à la perpétuité.

Né au Texas, Caleb Landry Jones fait ses débuts au cinéma à l’âge de 13 ans avec un petit rôle dans un film des frères Coen « Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme » (2007), qui a raflé 4 Oscar.

Depuis, il s’est imposé comme une valeur sûre du cinéma indépendant américain, en incarnant des seconds rôles marquants par leur ambivalence: junkie ultra-sensible dans « Heaven Know What » (2014) des frères Safdie, mâle toxique dans la troisième saison de Twin Peaks (2017) ou employé de station-service dans « The Dead Don’t Die », de Jim Jarmusch (2019).



Sa carrière prend un tournant majeur en 2017, lorsqu’il apparaît à l’affiche de trois films indépendants nommés aux Oscars : « The Florida Project » de Sean Baker, « Get out » de Jordan Peele, et « Three Billboards : Les panneaux de la colère », de Martin McDonaghCaleb.

Landry Jones mène aussi une carrière dans la musique, et a sorti un album solo, « The mother Stone », pendant la pandémie en 2020, un disque pop aux arrangements complexes sous influence Beatles.

(avec Afp)

 

 

 

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