les livres de l'été sofia lundberg
Sofia Lunberg publie son troisième roman "Et le chêne est toujours là" (photo): Viktor Fremling

Les livres de l’été We Culte. Pour cette semaine de lecture, avec la romancière suédoise Sofia Lunberg, une belle histoire d’amitié au féminin. On enchaîne avec l’Anglaise Gilly Macmillan pour un thriller tenu pour « un des meilleurs suspenses de l’année » par le « New York Times ». Et, enfin, avec Dominique Simonnet, la saga immense d’une génération entre 1967 et 1986. Trois suggestions pour une belle semaine de lecture.


Les livres de l’été : Sofia Lunberg, Gilly Macmillan, Dominique Simonnet  


SOFIA LUNBERG : « Et le chêne est toujours là »

les livres de l'été et le chene est toujours laIl y eut, en version française, un premier best-seller mondial- en 2018, «Un petit carnet rouge», un texte écrit après avoir trouvé dans les affaires de la grand-mère un tout aussi étrange que mystérieux carnet d’adresses. Puis l’année suivante, il y eut un autre best-seller, «Un point d’interrogation est un demi-cœur». En cet été 2021, on retrouve la Suédoise Sofia Lundberg, hier journaliste, aujourd’hui romancière, avec un troisième roman au joli titre, « Et le chêne est toujours là ».

Au cœur du roman, Esther. Elle a divorcé il y a peu, elle est abattue, anéantie, passe les week-ends sans son fils, dit : «J’ai lu quelque part qu’il est plus facile de traverser un deuil qu’une séparation. Cela peut paraître surprenant. Mais dans une séparation, il y a toujours un « et si » et un «mais». Alors qu’un décès est définitif. Et qu’en général, ce n’est la faute de personne. Tandis qu’une séparation est comme un abcès plein de pus, qui ne guérirait jamais… »

Comment se consoler ? Un week-end sur deux, Esther va se promener, près de chez elle il y a un banc près d’un chêne aussi magnifique que vieux, en bordure d’un lac. Un jour, une femme y est déjà assise- comme si elle attendait Esther. Elle se prénomme Ruth, elle est âgée et déborde d’optimisme sur la vie. A Esther, elle va raconter sa jeunesse- l’histoire est belle, entre les deux femmes naît une délicate amitié… Pourtant, l’histoire paraît trop belle à Esther, elle s’interroge, va tenter de percer les secrets que garde Ruth et va se retrouver jusque sur les bords du lac de Côme. Esther percera-t-elle le mystère, découvrira-t-elle le(s) secret(s) de Ruth ? Avec « Et le chêne est toujours là », Sofia Lunberg signe un beau roman sur la solitude tout en tendresse.

  • «Et le chêne est toujours là » de Sonia Lunberg. Traduit par Caroline Berg. Calmann-Lévy, 402 pages, 20,90 €

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GILLY MACMILLAN : « Pour tout te dire »

les livres de l'été pour tout te direIl y a le jugement définitif du «New York Times» : «Un des meilleurs suspenses de l’année». Et aussi celui du « Herald » : « Un thriller incroyable ». Voilà qui en impose… et que confirme la lecture de « Pour tout te dire », le nouvel et sixième roman (en VF) de Gilly Macmillan, romancière qui vit à Bristol (Angleterre) avec sa famille et qu’on avait remarquée avec « Ne pars pas sans moi » (2016),  « Les Meilleurs Amis du monde » (2018) ou encore « La Nanny » (2020).

L’éditeur français nous met en curiosité quand il nous glisse : « Pour tout te dire… tout le monde », et nous emmène dans le sillage de Lucy Harper, une jeune romancière de polars cumulant les succès et dont le mari, Dan, lui aussi écrivain en panne de publication, gère la carrière et ses finances. Elle est en passe de boucler un roman, nouveau tome d’une série qui l’a faite riche et célèbre. Problème : au moment de mettre la touche finale à son livre, contre l’avis de l’éditeur, de son agent et de nombre de ses fans, la romancière envisage de changer d’héroïne… C’est à la même époque qu’elle va devoir affronter un drame : son mari qui « regardait de très près » une voisine a disparu après une dispute, il est retrouvé mort… Confidence de Lucy : « J’avais émergé de mon bureau pour découvrir non pas un paysage modifié, mais plutôt une vaste toile qu’on avait tissée autour de moi. J’étais aujourd’hui perdue au milieu, désorientée, dépassée, piégée ». Et l’on apprend qu’une autre disparition a marqué Lucy Harper lorsqu’elle était enfant- elle avait 9 ans, elle a emmené pour une escapade nocturne son petit frère Teddy qui a disparu… La disparition de Dan fait ressurgir le cauchemar de celle de Teddy. Lucy est-elle victime ? meurtrière ? paranoïaque ? Un roman empli de folie et de schizophrénie…

  • «Pour tout te dire» de Gilly Macmillan. Traduit par Isabelle Maillet. Les Escales, 372 pages, 21,50 €.

DOMINIQUE SIMONNET : « Le monde en général et nous en particulier »

les livres de l'ete dominique simonnetTout commence par la fin. Un enterrement, c’est l’automne 1986. « Quelqu’un apporta l’urne. Ne pas se laisser aller. Rester digne. Ce matin, à l’église puis au crématorium (…) il avait supporté ces rituels stupides, (…). Il regarda s’envoler les flammèches qui, quelques heures auparavant, étaient encore un corps, une personne, une pensée…» Ouverture pour «Le monde en général et nous en particulier », le roman immense (près de 700 pages) de Dominique Simonnet.

Un roman en cinq saisons et un épilogue, une saga vertigineuse qui court du dimanche du Pâques 1967 à l’automne 1986. Quasi vingt ans, une vie… Le roman d’une génération. Tout file, tout défile. Ils sont quatre : Bart en région lilloise (avec Patrick, Jean-Louis et Edouard, ils apprécient la même musique et rêvent de révolution), Patricia la Londonienne qui sauve les mouettes victimes d’une marée noire en Cornouailles, Simon à Jérusalem qui va rejoindre un kibboutz et Julia à San Francisco où elle se retrouve dans une manifestation pacifiste. Quatre qui vont vivre au rythme des battements du cœur du monde. Au fil des pages, résonnent des slogans qui ont fait vibrer, rêver tant et tant, tels « Cours camarade, le vieux monde est derrière toi ». Dans « Le monde en général et nous en particulier », roman d’une époque, roman de l’époque où nous étions « jeunes et larges d’épaules », dessinés par la belle écriture de Dominique Simonnet, défilent Martin Luther King, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, Daniel Cohn-Bendit, Bernard Kouchner, Gisèle Halimi ou encore Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. C’était le temps où surgissaient le féminisme, l’écologie, le temps où la musique des Stones, du Pink Floyd, du Tangerine Dream, de Kraftwerk ou encore des New York Dolls ponctuait aussi le rythme du « monde en général et nous en particulier »…

  • «Le monde en général et nous en particulier» de Dominique Simonnet. Plon, 676 p, 22 €.

Serge Bressan

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