Exposition. Les Puces de Saint-Ouen rendent hommage à Gainsbourg

Exposition. A l’occasion des 30 ans de la mort de Serge Gainsbourg, les Puces de Saint-Ouen organisent « Gainsbourg et caetera ». Une exposition en hommage au chanteur qui rassemble les œuvres d’une quarantaine d’artistes représentant l’univers haut en couleur du provocateur Gainsbourg. A voir jusqu’au 18 avril 2021, au Marché Dauphine. 

La Galerie One Toutou aux Puces de Saint-Ouen, Marché Dauphine (1) orchestrée par le trio de choc (le pochoiriste SPRAY YARPS, Philippe Torres de WE NEED ART et l’artiste REYOL ENJOY) rend hommage à Serge Gainsbourg à l’occasion des 30 ans de sa disparition, le 2 mars 1991… Pour l’exposition « Gainsbourg et caetera », elle a fait appel à une quarantaine d’artistes qui ont tous répondu présents pour décliner sur tous supports et techniques (dessins, toiles, panneau de signalisation, photos, graffiti, vinyles, etc..), l’univers haut en couleur du chanteur provocateur. Par exemple, le portrait pop de JO DI BONA, Jane B par JM ROBERT, le billet de banque de 500 francs de CAROLE B, la veste Saint Laurent d’AKELO, la silhouette au cœur d’HEARTCRAFT, le figurant dans les liaisons dangereuses d’ARIANE PASCO et même les parents de Gainsbourg par AIR WAY, etc, etc…

Dans ce travail composite d’artistes, on retiendra la collaboration de plusieurs d’entre eux sur la même œuvre ou la même thématique, comme sur l’affiche où se mélangent subtilement la photo initiale de PIERRE TERRASSON, le pochoir inspiré de SPRAY YARPS, et le rajout sur la veste du petit portrait en noir et blanc… « Ce portrait de Gainsbourg en noir et blanc est l’un de mes tous premiers pochoirs, réalisé à la fin des années 80, qui est devenu très vite ma marque de fabrique » explique SPRAY YARPS

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« Un jour où j’étais en train de le bomber rue de Verneuil, Serge est sorti de chez lui et je me suis barré, ayant peur de me faire incendier : mais j’ai juste raté l’occasion de le rencontrer et peut être de boire un coup avec lui ! A l’époque, je ne le savais pas mais il adorait les petits mots et les messages écrits au stylo et avait été très malheureux quand le mur avait été repeint en blanc. J’ai ensuite décliné au fil des ans ce pochoir monolayer sur différents supports et avec des tailles différentes : comme en avril 2015, pour une grande fête devant chez lui, pour son 87e anniversaire, avec un lâcher de ballons qui étaient restés accrochés dans l’arbre, ne voulant sans doute pas partir… Un signe…. ». « Pour cette expo « Et caetera » poursuit SPRAY YARPS « j’ai aussi travaillé de concert avec JEROME MESNAGER sur plusieurs pièces, dont cet homme blanc au vrai paquet de Gitanes et à la tête de Gainsbourg : c’est d’ailleurs la première fois où JEROME n’a pas peint la tête de son personnage… »

Autre figure emblématique à l’entrée de l’une des trois galeries qui présentent l’ensemble de l’expo, le portrait iconique de Serge au Nikon F2 immortalisé par PIERRE TERRASSON. « Cette photo célèbre de Gainsbourg date de 1984 et a été réalisée pour le magazine Best lors d’une séance de 4 heures dans mon atelier d’Aubervilliers.. » précise le photographe « Sur la planche contact de 36 poses, j’ai fait une sélection de 4, 5 photos, dont celle de Gainsbourg visant avec le Nikon F2 (qui pour la séance était d’ailleurs mon Nikon car Serge n’avait pas apporté le sien) … Mais cette photo a suscité par la suite pas mal de controverses : lors de l’expo de la Philharmonie en 2008, elle a été distribuée libre de droits dans toutes les rédactions pour promouvoir – uniquement – l’expo… Ensuite beaucoup l’ont utilisée – et piratée sans mon accord – et sans respecter les droits d’auteur…C’est pourquoi, lors d’une session rue de Verneuil, j’ai posé une autre photo de cette même séance que je trouve plus douce, en marquant « l’Officiel by Terrasson 84″ pour bien indiquer à qui appartenait la photo ! »

Et l’expo « Gainsbourg et caetera » peut se poursuivre à loisir aussi dans Paris… D’abord, of course, au 5 bis rue de Verneuil où Serge a vécu 22 ans. Pour la petite histoire, Gainsbourg se rendait souvent chez Juliette Greco qui habitait au 33 rue de Verneuil. Pendant l’été 1962, un dîner très arrosé au champagne et quelques pas de danse de Juliette lui ont suggéré « La Javanaise », composée dans la nuit, et qu’il est venu lui chanter dès le lendemain matin… Et plus tard, quand il a cherché un appartement, son père a trouvé une petite annonce pour d’anciennes écuries rue de Verneuil qu’il a visitées illico avec Brigitte Bardot : on raconte que cette dernière a crié aux gens qui faisaient la queue pour la visite « c’est vendu ! ».

Depuis la disparition de Serge, le mur du 5 bis est devenu « le cadavre exquis du graffiti » long palimpseste ininterrompu d’images et de mots d’amour, pour tous les fans éplorés… Et ce 2 mars 2021, la rue de Verneuil n’a pas dérogé à la règle avec une nouvelle session et de nouveaux portraits déclinés en bleu Gitanes, comme celui de 2X3m  d’ERNESTO NOVO « Dieu est un fumeur de Gitanes » abondamment repris en JT et articles dans la presse… Mais dépêchez-vous d’aller admirer ce mur graffiti : car la maison de Gainsbourg va devenir à l’automne un musée et on se demande si le mur va rester ouvert aux graffeurs et artistes… On croise les doigts… 

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Pour l’instant, vous pouvez aussi découvrir dans tout Paris les boîtes à musique de « The Atomik Nation » (2) disséminées en parcours sur tous les lieux associés à ce rénovateur insoumis de la chanson française… Une première boîte bleu Gitanes « le poinçonneur des Lilas se barre » a été posée le 2 mars rue de Verneuil et une seconde également, dès le matin au métro Porte des Lilas directement associé à la chanson qui lança la carrière de Serge en 56… « En fait habituellement, avec nos boîtes à musique, nous ne souhaitons pas les anniversaires de décès d’artistes qui nous ont quitté, mais ce 2 mars s’imposait avec ce poinçonneur des Lilas. Nous avons déjà préparé aussi une seconde Musik Box « Je t’aime moi non plus » qui sera, elle, posée dans les rues de Paris dès le 2 avril, date anniversaire de la naissance de Serge… En tout, nous avons prévu une vingtaine de spots différents : de son lieu de naissance sur l’île de la Cité, au Cimetière du Montparnasse où il est enterré, en passant par le Keur Samba où il aimait faire la fête ou le Zénith, où il a joué son dernier concert. Un hommage essentiel de notre réseau d’artistes pour ce visionnaire de la chanson française qui continue d’influencer encore aujourd’hui notre musique, en tant que compositeur, musicien, auteur et chanteur. »

Claude Degoutte

• (1): Exposition « Gainsbourg et caetera » jusqu’au 18 avril (et prolongations possibles). Ouvert tous les week-ends samedi dimanche 10h – 17h. Galerie One Toutou (stand 122) et galeries 123 & 79. Marché Dauphine 132-140 rue des Rosiers, 93400 Puces de Saint Ouen
• Chaque week-end, l’expo propose, en plus, des dédicaces de livres sur Serge Gainsbourg par leurs auteurs (le samedi 27 février et le samedi 20 mars, « 5bis rue de Gainsbourg » par AUDE TURPAULT et LOLITA ROGER, le samedi 6 mars, dédicace de « Gainsbourg Graffiti » par ROSWITHA GUILLEMIN, qui rassemble tous les ans rue de Verneuil les artistes qui aiment Gainsbourg, etc…) des performances graffiti et des réalisations live de pochoir sur vinyles…
• (2) Les Musik Box de The Atomik Nation sont aussi en vente à la galerie ONE TOUTOU.