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Kimberose sort l'album "Out". Photo Clément Dezelus

Interview. Trois ans après son premier opus « Chapter One », Kimberose revient avec un nouvel album « Out « . Un petit bijou pop-soul aux ambiances personnelles, qui marque aussi les débuts en solo de la chanteuse. Une manière pour elle d’ouvrir la porte d’une nouvelle vie, comme elle le chante dans le puissant et dansant single qui ouvre son disque « Back On My Feet ».

Kimberose: « Le fait de m’extérioriser, ça m’a aussi permis de rencontrer d’autres personnes, ça a coloré ma musique. Je me sens beaucoup plus libre dans mon processus créatif, plus épanouie. Cet album, c’est une délivrance pour moi »

Elle s’appelle Kimberly Kitson-Mills, mais on dit Kimberose. Trois ans après « Chapter One », son premier opus, la chanteuse française aux origines anglo-ghanéennes, revient avec « Out ». Un petit bijou pop-soul aux ambiances personnelles moins jazzy qu’à ses débuts, où l’on retrouve sa voix puissante et aérienne. Un nouvel album et une nouvelle aventure désormais en solo pour Kimberose. Une manière pour elle d’ouvrir une porte vers un avenir qui s’annonce rayonnant, porté par un single rempli d’énergie, « Back On my Feet « . Rencontre avec une chanteuse déterminée et prête à conquérir le monde, qui n’a jamais parue aussi épanouie qu’aujourd’hui.

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Kimberose: « Cet album est multiple, un peu comme moi ». Photo Clément Dezelus

Comment définiriez-vous les ambiances de votre nouvel album ?

Kimberose : C’est un album qui est plus personnel dans les directions musicales et artistique. Il y a toujours cette espèce de tapis de soul dans ma voix et mes choix mélodiques, même si aujourd’hui, c’est difficile de mettre les artistes dans des cases et des styles musicaux. Avec le streaming, Internet, les gens ont accès à la musique dans sa globalité et ont grandi avec plein de choses dans les oreilles. On se retrouve plus tard quand on est artiste et qu’on écrit pour soi, à emprunter de ces différents courants. Avant j’avais envie de m’exprimer par le prisme de la soul et du jazz, une musique que j’ai découverte tardivement. Je crois que je suis allée chercher encore plus loin dans mes goûts musicaux, dont certains appartiennent à mon enfance. Je reviens à mes premières amours, c’est peut-être de là que vient aussi ce côté plus pop de l’album.

Vous vous êtes séparée de votre ancien groupe et de votre guitariste et compagnon Anthony, avec qui vous avez construit les débuts de l’aventure Kimberose. Comment avez-vous vécu ces moments?

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Pochette de l’album « Out »

Kimberose : Cela a été très compliqué. Une séparation n’est jamais simple, mais quand on a un projet artistique et musical ensemble, cela complique d’autant plus les choses, surtout quand on est parents d’un petit garçon. Ça été une rupture personnelle et artistique. On fait des métiers de passion, tout se mélange tout le temps. J’avais besoin de respirer, ça devenait trop lourd au quotidien. Artistiquement, j’avais du mal parfois à trouver ma place, peut-être aussi parce que j’avais peur de la prendre. Mais à un moment, j’ai senti qu’il fallait que je prenne cette place. Sur le premier album, on était vraiment en autarcie.

On était trois avec Anthony et Alexandre. Je pense qu’on était repliés sur nous-mêmes dans notre façon de travailler. Le fait de m’extérioriser, ça m’a aussi permis de rencontrer d’autres personnes, ça a coloré ma musique. Je me suis rendue en Angleterre à deux reprises pour écrire cet album, ça m’a donné de l’air. J’ai beaucoup travaillé avec mon petit frère Brian, qui vit en Angleterre et a co-écrit certains textes avec moi. Le directeur du label a changé, il y a une autre équipe qui a apporté une autre énergie… J’ai l’impression d’avoir appris beaucoup de choses et surtout d’avoir plus de facilité à aller chercher en moi ce que je veux vraiment dire et comme j’ai envie de le présenter. Je me sens beaucoup plus libre dans mon processus créatif, plus épanouie. Cet album, c’est une délivrance pour moi.

En quoi « Out » reflète votre personnalité ?

Kimberose : Il est multiple, un peu comme moi. Il y a des chansons qui sont très joviales, d’autres plus introspectives dans des ambiances plus sombres. Si on écoute ma playlist, on trouve plein de choses différentes : du rap, de l’instrumental piano, de la musique nigériane… Mon album, c’est ça aussi avec des thèmes où je parle de liberté, de force… J’évoque les moments de ces deux dernières années de ma vie où ça été compliqué. Ça m’a fait du bien d’exprimer ces choses-là. J’avais besoin de parler du passé et de fermer un chapitre de ma vie. Ce deuxième album, je le vois comme une porte qui s’ouvre.

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Kimberose: « Il y a beaucoup de poésie possible avec l’image, autant qu’avec l’écriture ». Photo Clément Dezelus

Il y a eu La Nouvelle Star en 2013, un EP, puis votre premier disque en 2018. Toutes ces années vous ont-elles semblé longues pour arriver là?

Kimberose : Au contraire, c’est passé à une vitesse folle ! (rires). Mon curseur, c’est mon fils. Au moment de La Nouvelle Star, c’était un nouveau-né et là il va bientôt avoir huit ans. Je n’ai pas vu le temps passer. Cela a été un tourbillon et un apprentissage incroyable. Il y a une chanson de l’album qui s’appelle « Only lessons ». Pour moi, c’est vraiment ça la vie, ce n’est que des leçons. Et là, j’ai pris des cours en accéléré pendant ces huit dernières années sur le métier que j’ai voulu faire, que j’ai appris en faisant les choses.

On sent que l’image prend désormais beaucoup de place dans votre projet…

Kimberose : Oui, et tout ce qui va avec le visuel. Je me suis découvert une passion pour ces choses-là, que je prends plaisir à travailler. Ce n’était pas forcément une évidence quand j’ai commencé à chanter. J’aime réfléchir à comment je vais m’habiller, où on va shooter, ce qu’on va raconter au travers des séances photos. Même chose pour un clip et comment on transmet visuellement ce que dit une chanson. Est-ce qu’on va le faire de manière frontale, ou être plutôt dans la métaphore ? Il y a beaucoup de poésie possible avec l’image, autant qu’avec l’écriture. C’est un travail d’équipe dans lequel j’ai une part très active.

Nous vivons des moments sombres avec la crise sanitaire qui interdit tous les concerts. Que vous inspire cette période ?

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Kimberose. Photo Clément Dezelus

Kimberose : C’est difficile et lourd à la fois. Il faut se forcer à rester positif et à être productif. Mon album sort en ce moment, mais je me suis déjà remise à l’écriture parce que ça me fait du bien de composer. Après, il y a des choses où on est bloqué comme faire des concerts. C’est très difficile pour le moral de ne pas savoir quand on va pouvoir repartir en tournée, dans quelles conditions. C’est compliqué pour soi mais aussi pour les personnes qui nous entourent, les musiciens, les techniciens qui travaillent aussi grâce à notre projet. Cet été, j’ai fait un concert à l’Hospitalet (Alpes-de-Haute-Provence) avec des gens masqués et distanciation sociale. Cela faisait du bien de jouer, mais c’était particulier.

C’est bizarre de chanter devant des gens, dont on ne voit pas le sourire, ni l’expression du visage. Avec mon nouvel album, je me voyais déjà repartir au printemps avec dix musiciens, des cuivres et là, tout est en suspens…On est en train de réfléchir à des solutions annexes et à une formule plus réduite, peut-être pour cet été s’il est possible de faire des festivals, en attendant de pouvoir embrayer avec une vraie tournée à la rentrée. C’est mon plan, après est-ce que cela va être possible ? Croisons les doigts ! (rires)

Entretien réalisé par Victor Hache

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