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Jim Harrison, "La position du mort flottant" est son ultime recueil

Livre. Romancier réputé en Europe, il était reconnu aux Etats-Unis comme un des grands poètes de l’époque. Avec ce recueil ultime, « La position du mort flottant », Jim Harrison, ce «Bacchus malade», signe des mots emplis de vitalité, de gaieté et de dérision.


« La position du mort flottant » de Jim Harrison est un livre-nature, un recueil-monde. Beau, aussi paisible que profond… A peine 130 pages de bonheur avec ce livre ultime, ce recueil de vers libres tout en élégance débraillée 


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Jim Harrison, « La position du mort flottant » est son ultime recueil

Ce fut un personnage double. D’un côté de l’Atlantique en Europe, il était romancier réputé (entre autres, « Dalva », « La route du retour » et « Légendes d’automne ») ; de l’autre dans son pays natal- les Etats-Unis, il était d’abord apprécié comme poète, avec pas moins de 14 recueils publiés. Né à Grayling, Michigan le 11 décembre 1937, mort à Patagonia, Arizona le 26 mars 2016, Jim Harrison nous revient en poète par la grâce d’un « petit » éditeur basé à Genève, avec un « petit » premier tirage (4 000 exemplaires).



A peine 130 pages de bonheur avec ce livre ultime, ce recueil de vers libres tout en élégance débraillée, joliment titré « La position du mort flottant » qui fait confier, dans un quotidien suisse, à l’éditeur Alain Berset : « On sent qu’il est à la fin de sa vie et, en même temps, on retrouve un Jim Harrison très généreux de sa personne. Tout son univers, tout ce qui domine dans ses romans, se retrouve et l’entoure dans ces poèmes. C’est très beau, tendre, paisible et profond ».

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Jim Harrison. © Andy Anderson.

Ainsi, avec cette position du nageur de longue distance s’offrant une pause, immobile et en apnée, Harrison embarque lectrices et lecteurs dans sa poésie du quotidien. Une poésie qui peut lui faire raconter ses souffrances physiques, sa prochaine intervention chirurgicale, ses difficultés à marcher, la mort de sa chienne Zilpha… Ce « Bacchus malade », ainsi que, dans une belle postface, le définit Brice Matthieussent (son traducteur en français de toujours), s’est lancé avec ces poèmes dans une dernière brasse en belle flottaison.



Il fut Big Jim ou encore Poor Little Jimmy- certains trouveront ses ultimes textes sombres, voire déprimants, il n’en est rien comme l’affirme l’éditeur genevois : «Malgré la maladie et la souffrance, on trouve de la vitalité, de la gaieté, de l’humour et de la dérision». Bien sûr, dans toutes les pages de cette vie qui ne fut jamais un long fleuve tranquille, la mort rode, Jim Harrison voudrait, en mots, la charmer, l’amadouer. Mais en vain… Alors, il avoue désirer être un violoncelle, un loup céleste jaune ou encore un oiseau minuscule parce que « les oiseaux sont des poèmes/que je n’ai pas encore saisis au vol ». Un livre-nature, un recueil-monde. Beau, aussi paisible que profond…

livre la position du mort flottant de jim harrisonSerge Bressan
A lire : «La position du mort flottant» de Jim Harrison. Traduit par Brice Matthieussent. Éditions Héros-Limite, 128 pages, 18 €.

EXTRAIT

« L’argent sur la lune ? Je n’y crois pas. L’argent est apathique, il vit dans l’obscurité totale. L’argent est parfois un peu sale et perturbant. L’argent peut acheter des biens précieux, vin et macaroni. L’argent est le principal nid de poule de ma vie ».


 

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