Télé. Frange soulignée par un regard de Baby Doll, silhouette androgyne et air de Lolita… Jane Birkin a incarné la liberté et la féminité des années 1970. Muse de Serge Gainsbourg avec qui elle forme un couple mythique pendant plus de dix ans, sex-symbol, chanteuse, star de cinéma et figure de mode, elle a su charmer la France avec son délicieux accent british et son allure de femme-enfant, entre timidité, espièglerie, candeur et audace. Une icône sur laquelle Arte revient ce soir avec un documentaire tout en archives, montrant comment Jane Birkin n’a cessé de se réinventer au fil du temps, en multipliant les rôles. Un portrait kaléidoscopique d’une intemporelle héroïne pop aux multiples visages à voir à 22h25. Avec, en deuxième partie de soirée (23h30), le concert emblématique qu’elle donna au Casino de Paris en 1991, en hommage à Serge Gainsbourg disparu quelques mois plus tôt.
Sa longue frange, son accent British et son couple avec Serge Gainsbourg dans les années 1970 ont marqué les imaginaires. À la fois actrice et mère, muse et militante, chanteuse et sex-symbol, Jane Birkin a traversé les époques depuis cinquante ans avec un panache qui l’a érigée au rang d’icône. Enfant du babyboom, elle tient de sa mère, l’actrice anglaise Judy Campbell, sa passion pour la comédie. Si, à la vingtaine, elle enchaîne les petits rôles dans le Swinging London des années 1960, c’est plus tard, à Paris, fraîchement divorcée du compositeur britannique de musique de film John Barry, qu’elle connaît le succès.
En 1968, à la faveur d’une rencontre avec Serge Gainsbourg sur le tournage de « Slogan », la jeune Jane scelle son destin. Ensemble, ils incarnent un couple mythique. Elle lui inspire ses plus grandes chansons, il l’amène à faire de sa silhouette de « demi-garçon », quolibet de ses jeunes années, un modèle de féminité.
Mais quand Gainsbourg laisse place à Gainsbarre, son double destructeur, Jane Birkin s’émancipe. Dans les années 1980, elle passe des comédies populaires au cinéma d’auteur. Dirigée par Varda, Tavernier ou encore Doillon, elle laisse filtrer une mélancolie à fleur de peau. Sur les planches, en chanson, d’un côté de la caméra ou de l’autre, sur le pavé, « Jane » cumule les batailles (pour les droits civiques, l’écologie, contre le sida…), en infatigable exploratrice de la liberté.
V.H (avec Arte)
- Documentaire : « Jane Birkin, simple icône » de Clélia Cohen (France, 2019, 52mn) – Coproduction : ARTE France, Agat Films et Cie. Dates de diffusion : 20 novembre 2020 – 22.25 / 29 novembre 2020 – 7.35 / 13 décembre 2020 – 10.05