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Trois ans après «Chanson Ordinaires», le Brestois Miossec sort  Ici-bas, ici même». Magnifique album aux climats intimistes enregistré chez lui face à l’océan, comme pour mieux s’imprégner de la « poésie ultime » de la mer.

Longtemps Miossec a paru tourmenté, en proie au doute et aux rêveries dépressives. Trois ans après «Chansons Ordinaires», il revient avec «Ici-bas, ici-même», album relativement lumineux, reflet d’une vision plus optimiste sur l’existence. «La vie, elle a passé et on l’a comme pas vécue/ ou peut-être pas assez, pas comme on aurait dû » chante-il dans «On vient à peine de commencer». A cinquante ans, il tire un premier bilan de sa vie, regard tourné vers l’océan : «On ne sait pas si on est en train de réussir ou de gâcher sa vie à l’instant où nous parlons, confie-t-il. A cinquante ans, on commence à compter. Le temps imparti n’est plus infini. C’est fabuleux d’avoir cette conscience. J’ai toujours eu ce rapport au temps. Qu’est-ce qu’on en fait ?».
Le temps justement, il a passé depuis «Boire» son premier album il y a vingt ans. Jamais, il n’aurait pensé que cela durerait autant : «C’est chouette qu’on m’ait permis de survivre. Je suis étonné, heureux non. Un parcours, c’est plein d’accidents. Il y a eu des choses malheureuses dans ces vingt ans de boulot. La musique, c’est une matière dangereuse quand on essaie de se remuer un peu le ventre. C’est très violent le prix qu’on doit payer pour grimper sur l’estrade et avoir la prétention d’être chanteur. On ne sait jamais si on tient le coup où si on est une anomalie. Ce n’est pas rationnel. Pourquoi un chanteur plait alors qu’il ne sait pas bien chanter? Il  y a encore plein de trucs à faire. J’ai hâte de voir la suite, hâte de batailler».
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La suite aujourd’hui s’appelle «Ici-bas, ici-même», un album dans lequel il invite à se «raccrocher à la poésie» pour mieux se sentir vibrer : «Souvent, la réalité se transforme en cauchemar. J’ai longtemps hésité à mettre le mot  «poésie»  que je le trouve lourd de conséquence. Heureusement, il y a la capacité de  chaque être humain à sécréter sa propre poésie, dès lors on ne connait plus l’ennui et surtout l’envie de posséder des choses matérielles. C’est une certaine sensibilité, une sorte d’auto-défense».

Réalisé en trio aux côtés d’Albin de la Simone et de Jean-Baptiste Brunhes, le disque a été composé à la maison, permettant au sensible de s’exprimer: «Je ne suis pas le roi du studio ! (rires). Le fait que toutes les bases ont été enregistrées chez moi a été vraiment important. J’avais envie de quelque chose de cool, d’avoir les deux pieds sur terre et de maîtriser le processus. Je me suis souvent retrouvé dans des studios loin de chez moi, et tout d’un coup ce qu’on dit a beaucoup moins de poids». Enfin, il y a son cher Finistère- nord où il vit et Brest tout près, la  ville qui l’a vu naître : «J’habite face à l’océan. La mer, c’est une poésie sans fin, la poésie ultime. Je me suis rendu compte qu’au cours de mes voyages, j’ai toujours suivi les rivages, les îles».
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Vivre à un bout du monde, cela permet «un bon point de vue» sur la vie.  C’est sans doute ce qui donne ce souffle tranquille et ce sentiment de liberté qui parcourt son opus. Miossec est ici presque serein, voix chaude et caressante, évoluant entre ballades et ambiances parfois  jazzy. Soit onze chansons teintées de simplicité sur fond de guitares acoustiques, de claviers et de chœurs aériens. Un Miossec plus assagi? : «Non, ce ne serait pas drôle! (rires). Au début, il y avait une violence, j’ai fait beaucoup pour saborder. Etre là que pour plaire et séduire, c’est horrible. C’est faire sa pute. Mon but premier, c’était de faire de la musique. Je me suis mis à chanter parce que j’avais un huit pistes et que je n’osais demander à personne. C’est du boulot d’arriver à être cohérent et surtout  à savoir s’exprimer».

Album «Ici-bas, ici même» chez  Pias Le Label. Concert 22 avril à La Cigale Paris 18ème. Tel : 0142231515

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