la poursuite impitoyable
Jane Fonda et Marlon Brando sur le tournage de "La poursuite impitoyable" d'Arthur Penn. Copyright 1966, renewed 1994 Horizon Management, Inc

« La Poursuite impitoyable » (« The Chase ») est un incontournable du cinéma américain des années 1960, à revoir pour Marlon Brando, son phrasé unique et son jeu typique de l’Actor’s Studio. Ce drame policier tourné par Arthur Penn, réalisateur de « Bonnie & Clyde » entre autres, n’en finit pas de hanter le spectateur longtemps après le mot fin. 


« La poursuite impitoyable » décrit avec pessimisme la réaction de gens ordinaires, leur peur du désordre. Un film qui nous renvoie à l’Amérique, cet immense pays fait de libertés et de contradictions, qui peut être aussi très dur…


la poursuite impitoyable
« La poursuite impitoyable » : Marlon Brando

« La Poursuite impitoyable » est un drame policier. Dans une petite ville du Texas, Arthur Penn montre en 1965 ses habitants, sans concession. Babber Reeves (Robert Redford), un jeune homme né dans cette bourgade, délinquant emprisonné, s’échappe avec un complice.

Ils volent une voiture, le complice tuant le conducteur abandonne Reeves. Ce dernier a toujours crié son innocence et veut revenir chez lui, revoir sa femme. Les habitants ayant appris son retour s’excitent, boivent, sortent les armes, avides de justice expéditive. Le sheriff Barret Calder (Marlon Brando) souhaite l’appréhender avant que la populace ne s’en prenne à lui, seulement personne ne veut l’aider, pas même l’ancienne compagne de Reeves (Jane Fonda) qui a redonné avec un autre, un sens à sa vie.

Ce film âpre et sombre qui semble être un documentaire plutôt qu’une fiction, décrit avec pessimisme la réaction de gens ordinaires, leur peur du désordre, du jeune délinquant, tranquilles qu’ils sont dans leur vie, tellement paisible qu’ils organisent des soirées dansantes, se saoulent…. Leur refus de son retour ira jusqu’à vouloir le lyncher. Evidemment, s’il revient dans sa ville, le fugitif viendra troubler l’ordre établi, demandera à revoir le procès qui l’a fait condamner. Mais la fatalité s’acharne souvent sur les mal chanceux. Dès lors, la chasse à l’homme s’organise…



Dans « La Poursuite impitoyable » les citoyens sont montrés tels qu’ils sont, des brutes dès lors qu’ils croient servir la loi et leurs intérêts.

Arthur Penn pour sa quatrième réalisation – dont le célèbre « Bonnie & Clyde », « Le Gaucher » etc.) – se livre ici à une exploration de la nature humaine, brillamment, avec puissance, aidé par un Marlon Brando, impérial. Robert Redford, Jane Fonda, Angie Dickinson, James Fox, sont impeccables. Un film qui nous renvoie à l’Amérique, cet immense pays fait de libertés et de contradictions, qui peut être aussi très dur.

Jane Hoffmann

  • A voir : « La poursuite impitoyable » avec Marlon Brando, Jane Fonda, Robert Redford, Angie Dickinson, musique de John Barry, dimanche 6 septembre sur Arte – 20 :55
arthur penn
Arthur Penn. Photo : Archives AFP

ARTHUR PENN

Arthur Penn fut écarté du montage de « La Poursuite impitoyable » (« The Chase ») par le producteur, Sam Spiegel. Celui-ci monta donc le film à sa manière, parfois assez violente, comme l’étaient certaines de ses productions, dont « L’African Queen », « Sur les quais », « Le Pont de la rivière Kwaï », « Soudain l’été dernier », « Lawrence d’Arabie ».

Le scénario de « La Poursuite impitoyable » a été écrit par Lillian Hellman, célèbre scénariste à Hollywood, compagne de l’écrivain Dashiell Hammet, (auteur du roman « Le Faucon maltais »). Un couple de légende.


 

 

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