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Tim Dup revient avec "La Course folle": "Je voulais retrouver une lumière et de la « solarité » sur ce disque". (photo) Diane Sagnier

Musique. On l’a vu cet été aux Francofolies de la Rochelle, où il a fait sensation, en dévoilant les chansons solaires et dansantes de son nouvel album «La Course Folle ». L’occasion de rencontrer Tim Dup, qui nous parle de son évolution artistique, de son envie de célébrer le mouvement, la légèreté, l’amour et la beauté de la vie, lors de sa tournée, qui débutera le 24 septembre.

Il rêvait d’un album parfait, qui puisse faire danser les beaux jours. C’est exactement ce qu’a réussi à faire Tim Dup, en sortant en juin «La Course folle». Un album solaire, plein de gourmandises, d’envie de bleu, d’Italie, qui célèbre plus que jamais la beauté de la vie, la légèreté et le mouvement, après la mélancolie heureuse de ses deux premiers albums. Un opus qui fait du bien et nous rend vivant, à l’image de l’addictif «Juste pour te plaire», où Tim Dup se révèle plus lumineux, plus chantant aussi. Des retrouvailles ensoleillées, comme on a pu le voir aux Francofolies cet été, où le chanteur, en formule piano-voix a enthousiasmé le public de La Rochelle. Un troisième album joyeusement cadencé, porté par le désir de donner de l’amour, du beau où il s’amuse à « planter des fleurs » pour que d’autres les cueillent. Ce qu’on ne manquera pas de faire lors de sa tournée (à partir du 24 septembre), où il rêve d’en découdre pour chasser tous les nuages.


Tim Dup : «Rien ne remplacera les concerts, ces moments de vie intense»


A l’écoute de «La Course folle», on a l’impression que vous n’êtes plus le même  qu’auparavant, où vous étiez plus dans la retenue. Comment expliquez-vous cette évolution ?

Tim Dup : Je crois qu’elle s’explique par plein de choses et d’abord par la notion de temporalité. J’ai fait mon premier album à 21 ans. Aujourd’hui, j’en ai 26, c’est une étape. Dans ces 5 ans, il s’est passé beaucoup de choses . Il y a aussi un lâcher prise sur ce troisième disque, quelque chose qui s’est débridé parce qu’il n’était pas prévu. Il y avait sans doute moins de questions, moins d’appréhension, cette injonction que j’ai pu me donner, le côté « soit sérieux » (rires). C’est vraiment un disque du plaisir et dans sa thématique, où il y a quelque chose d’épicurien qui emprunte à la gourmandise de l’Italie et au soleil. Dans son format musical, je me suis absous des textes fleuves et du coup du phrasé hip-hop. J’ai aimé dans cet album retrouver l’ADN de chansons, avec de refrains qui se chantent aussi. Et il y une vraie évolution au niveau de la voix…


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C’est un disque solaire qui met le cap sur l’Italie, Naples, Capri…Votre manière de soigner les maux de l’époque en mettant du bleu dans les cœurs ?

Tim Dup : Je voulais que les gens partent en vacances avec cet album,que cela donne quelque chose de tendre. J’avais besoin de ça dans ma musique. Je voulais retrouver une lumière et de la « solarité ». Le deuxième disque « Qu’en restera-t-il ?», je l’aime énormément, mais il est plus introspectif, intérieur. Celui-ci, il est plus généreux, offrant. Et il est beaucoup chanté. C’est très grisant.

Vous l’avez composé pendant le premier confinement. Heureux de pouvoir enfin l’interpréter devant un «vrai» public ? 

Tim Dup : Cela fait énormément de bien ! Au moment de l’écrire, je rêvais du partage, de terrasses, de gens qui se sourient, de vacances en Italie. Cela me nourrissait beaucoup, cette envie de mouvement et de retrouvailles. Je fantasmais le retour sur une scène avec des être humains en face, pas des clics, ni des vues. Tout d’un coup, il y a des gens qui écoutent et qui vous transmettent des émotions. Il n’y a rien qui pourra remplacer ces moments de vie intense. Ce n’était plus possible les concerts Zoom, avec les problèmes de connexion Wifi, quel enfer !

Ecrire des chansons, c’est « planter des fleurs » que d’autre cueilleront, comme vous le chantez dans la chanson d’ouverture «A ciel ouvert» ?

Tim Dup : Il y a des chansons que j’ai plantées il y a deux ans et des gens qui me découvrent sur scène aujourd’hui. C’est une phrase que prononce mon grand-père corse Antoine, au début de l’album. C’est sa maman Sarde qui lui avait dit ça. J’aime bien l’idée de transmission. Ce n’est pas forcément attendre. C’est juste entreprendre, faire les choses et savoir qu’il y aura de belles conséquences qui viendront.



Il y a beaucoup de douceur dans votre univers. Faudrait-il réhabiliter le mot «tendresse» ?

Tim Dup : C’est primordial ! Ce sont des notions qu’on oublie, malheureusement. On est dans un temps qui peut être violent, trivial, très binaire aussi. On a un rapport à la pensée unique qui est effrayant, et les réseaux sociaux exacerbent ça, évidemment. Du coup, on a l’impression qu’on peut se permettre tout et n’importe quoi. Si l’on avait une tendresse chacun à l’égard de l’autre, cela changerait pas mal de choses. En même temps, il y a plein de gens qui donnent de l’espoir, heureusement.

Entretien réalisé par Victor Hache

  • Album « La Course Folle » de Tim Dup, Sony Music. Tournée en France, à partir du 24 septembre.

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