Hommage. Il était l’une des plus belles gueules du cinéma français et l’une de ses figures les plus populaires. Jean-Paul Belmondo, Pierrot le fou magnifique, est mort lundi à son domicile à Paris. En cinquante ans de carrière, il laisse plus de 80 films de la Nouvelle Vague aux longs métrages d’aventures rocambolesques. Avec sa disparition, une page du cinéma se tourne. Nous n’oublierons pas sa silhouette sportive, sa gouaille, son sourire moqueur, sa voix inimitable, sa cigarette au bec. Adieu Bébel !
Jean-Paul Belmondo aimait le théâtre, le cinéma, les femmes mais surtout, jouer, sans cesse dans des rôles : tragiques (« Le Doulos ») ou comiques (« L’Homme de Rio ») et à chaque fois le public le suivait. En France, de cette génération de très grands acteurs, il n’y a plus qu’Alain Delon. Une page du cinéma se tourne. Maintenant, que va-t-il nous rester ?
Avec plus de cinquante ans de carrière, Jean-Paul Belmondo était un véritable monument du cinéma français. L’une des plus belles gueules aussi qui a tourné avec les plus grands réalisateurs, de Godard, Chabrol, Sautet, Melville à Truffaut, De Broca, Verneuil ou encore Lautner. Il aura ainsi joué dans les films les plus populaires, comme «Borsalino», «Le Professionnel», «L’ As des As», «Le Marginal», «Le Guignolo», « Peur Sur la ville» ou «A Bout de souffle».
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Né d’un père sculpteur réputé d’origine italienne et d’une mère artiste peintre, ce passionné de sport va s’intéresser au cinéma dès l’adolescence. Il sera admis en 1951 au concours du Conservatoire d’art dramatique, où il aura pour professeur Pierre Dux. Monstre sacré du cinéma, celui qu’on surnommait affectueusement Bébel a tourné dans 80 films, dont « Cartouche », « Un singe en hiver », « Week-end à Zuydcoote ». On le retrouvera également dans « Le Cerveau », avec Bourvil, dans la superproduction Paris Brûle-t-il ? de René Clément.
Jean-Paul Belmondo à bout de souffle, s’est éteint à l’âge de 88 ans
C’est d’abord sur les planches qu’il fit ses débuts, parcours classique, qui l’a mené en plus d’un demi-siècle au sommet du box-office français. Il laisse ainsi des rôles inoubliables tels que « A Bout de Souffle » de Jean-Luc Godard, son premier rôle clé aux côtés de Jean Seberg ou encore « Pierrot Le fou » : « C’est lui qui m’a fait aimer le cinéma (…) Avant « A bout de souffle », on m’avait tellement dit que je n’étais pas bon que je doutais » disait-il.
Acteur phare de la Nouvelle Vague, il va peu à peu se tourner vers un cinéma plus populaire aux aventures rocambolesques, entouré des plus belles actrices d’alors de Catherine Deneuve à Sophia Loren, Claudia Cardinale et Françoise Dorléac.
Passionné de boxe, il va s’imposer grâce à son charisme exceptionnel, multipliant les cascades dans ses films : « On a fini par me coller une étiquette » de cascadeur alors que « moi, ce que j’ai eu envie de faire, dans ma carrière, c’est de naviguer entre Malle, Godard, Melville et des gens comme Verneuil, Deray, Lautner », confiait-t-il. Et « si je n’exécute pas de pirouette, on m’en veut, on m’étrille ».
Jean-Pierre Melville lui confia le rôle de «Léon Morin prêtre », Henri Verneuil «Un Singe en hiver» aux côtés de Jean Gabin, Georges Lautner… pour eux, il a tout joué et chacun de ses rôles restera dans la mémoire collective.
Fidèle en amitié, il était le copain qui n’oubliera jamais ses amis du Conservatoire national, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Bruno Crémer, Pierre Vernier, Michel Beaune, qu’il a toujours voulu auprès de lui, dans presque tous ses films. En 1960, il donne la réplique à Sophia Loren pour Vittorio de Sica. Ce sera «La Ciociara» d’après Alberto Moravia, où il est un sympathisant communiste à la fin de la guerre 1939-1945.
Jean-Paul Belmondo venait du théâtre et les planches lui ont terriblement manqué. Dans les années 1989-1990, il sera «Kean» et «Cyrano de Bergerac» sous la direction de Robert Hossein. Il vendit d’ailleurs sa maison de production pour pouvoir acheter le Théâtre des Variétés dans lequel il fut un flamboyant Cyrano.
Le 8 août 2001, il fut victime d’un AVC qui le laissera lourdement handicapé, ne pouvant plus parler. Après de longues années de rééducation, il retourne enfin sur les plateaux de tournage pour «Un Homme et son chien» de Francis Huster. La France entière est émue, applaudissant son retour.
Au Festival de Cannes 2011, il reçoit une Palme d’Honneur pour sa carrière et lors des 42èmes César, en Février 2017, la soirée en son entier lui fut dédiée.
Il aimait le théâtre, le cinéma, les femmes mais surtout, jouer, sans cesse dans des rôles : tragiques (« Le Doulos ») ou comiques (« L’Homme de Rio ») et à chaque fois le public le suivait. En France, de cette génération de très grands acteurs, il n’y a plus qu’Alain Delon. Une page du cinéma se tourne. Maintenant, que va-t-il nous rester ?
Jane Hoffmann