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RobinMc Kelle sera en concert au New Morning les 16 et 17 mars.

Musique. Avec son huitième album « Alterations », enregistré à New York, Robin McKelle rend hommage aux femmes qui l’ont touchée de Janis Joplin à Billie Holiday en passant par Dolly Parton, Amy Winehouse, Joni Mitchell ou Adèle. Au New Morning, à Paris, les 16 et 17 mars prochains.

Depuis ses débuts, elle s’est imposée comme une vocaliste aussi impressionnante dans le répertoire jazz que dans le blues, la soul ou le rhythm’n’blues. Pour son nouvel album « Alterations« , Robin McKelle s’offre un grand écart entre les générations et les styles avec des reprises de Sade, Amy Winehouse, Dolly Parton, Billie Holiday, Lana Del Ray, Carole King, Joni Mitchell, Janis Joplin, Adèle… Un exercice dont elle se sort avec une égale virtuosité.
Des chansons enregistrées, à New York, dans les conditions d’un live, en une seule prise. Un huitième opus qui bénéficie également de brillants arrangements et d’une solide section de musiciens. Entretien en français, quelques jours avant ses deux concerts au New Morning, avec cette native de Rochester qui se partage entre la France et les Etats-Unis depuis une dizaine d’années.

Robin McKelle: « Lorsque je commence à chanter, je pense à l’atmosphère que je veux installer et je choisis des couleurs: bleu, noir, orange… Après, je me dis: c’est quoi le mood (ambiance) ? Et j’ajoute de nouvelles couleurs »

Il paraît qu’au début de ce projet, vous aviez sélectionné 200 chansons. Comment s’est fait le choix définitif ? 

Robin McKelle: J’ai écouté longuement chaque titre et, à la fin, j’ai décidé de faire les chansons de femmes compositrices avec qui j’ai grandi et qui m’ont touchées. L’idée était également de choisir des genres différents parce que je voulais faire un album qui me représente. Toutes ces artistes m’ont permis de trouver ma propre voie.

Vous écoutiez Dolly Parton lorsque vous étiez plus jeune ?

Robin McKelle: Oui. J’ai toujours adoré la chanson « Jolene« . Elle fait encore des concerts et elle chante toujours très bien. Je trouve que c’est très inspirant.

Quelle reprise a été le plus gros challenge pour vous ?

Robin McKelle: Pour moi c’était Adèle. La chansons « Rolling in The Deep » a été un énorme succès. C’est encore très proche dans l’esprit des gens. Du coup, j’ai longtemps hésité avant de me lancer.

C’est un peu la même chose avec « Back To Black » d’Amy Winehouse, non ?

Robin McKelle: Lorsque je l’ai entendue pour la première fois, j’ai été touchée par son grain de voix et les paroles. Elle a eu une vie tragique et elle nous a tout donné dans ses chansons. Sa manière de chanter m’a donné un petit espoir dans un monde plus ouvert à la pop, avec des artistes sans âme.

Joni Mitchell disait que tout le monde pouvait reprendre ses chansons mais que ceux qui avaient un pied dans le jazz pouvaient mieux capturer ses croquis de vie. Vous, vous y avez plutôt les deux pieds ?

Robin McKelle: Absolument. J’ai découvert le jazz lorsque j’avais 14 ans. A l’époque, j’étais plus intéressée par la pop ou le R&B. Le jazz m’a donné envie de faire quelque chose de différent dans la musique.

Vous avez dit lors lors d’une interview que, pour vous, chanter c’était comme peindre ?

Robin McKelle: Je m’en souviens, c’était pour la sortie du précédent album (NDLR « Melodic Canvas« )Lorsque je commence à chanter, je pense à l’atmosphère que je veux installer et je choisis des couleurs: bleu, noir, orange… Après, je me dis: c’est quoi le mood (ambiance) ? Et j’ajoute de nouvelles couleurs.

Comme vous, vos musiciens ont étudié au Berklee College of Music ?

Robin McKelle: C’est vrai. Sauf le pianiste et co-producteur Shedrick Mitchell. Les autres ont en effet fréquenté le même établissement que moi, mais pas forcément en même temps ! Il y a vraiment quelque chose entre nous. Nous ressentons la musique de la même manière, avec le même feeling. C’était facile de faire cet album avec eux. Nous avons répété une seule fois en studio, la veille de l’enregistrement.

On dit qu’à vos débuts, la comparaison avec Janis Joplin vous agaçait ?

Robin McKelle: Je trouvais que sa voix « grattait » trop ! Quand on me disait que je faisais parfois penser à Janis Joplin, je me disais: My god, je ne veux pas faire ça !  J’étais jeune et je ne réalisais pas à quel point ce qui comptait avant tout pour elle, c’était l’émotion. Elle était juste complètement libre. Après 40 ans, on voit les choses différemment. Aujourd’hui, j’essaie de mettre l’émotion avant la perfection.

Entretien réalisé par Annie Grandjanin

RobinMc Kelle, album « Alterations » (Membran/Sony). En concert à Paris les 16 et 17 mars 2020, à 21h, au New Morning, 7/9, rue des Petites Ecuries, 75010 Paris.  http://www.newmorning.com/
et en tournée: le 7 mars à Dreux, le 13 mars à Wissous, le 14 mars à Montbrison, le 26 mars au Mégève Jazz Festival, le 15 avril à Colmar…

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