bai kamara jr album salone
Bai Camara Jr. © Michael-Chia

Musique. Natif de Sierra Leone, Bai Kamara Jr s’est replongé dans ses racines africaines pour « Salone ». Un superbe album de blues, aux sonorités soul et world, dont il joue tous les instruments, en compagnie de son nouveau groupe The Voodoo Sniffers. A découvrir Le 14 mars 2020 au Jazz Club Étoile, à Paris.

Originaire de Sierra Leone, il a vécu toute sa scolarité en Angleterre avant de s’installer en Belgique. Pour l’album « Salone«  (qui désigne sa terre natale en langue Krio), enregistré avec son nouveau groupe The Voodoo Sniffers, Bai Kamara Jr a puisé dans ses racines africaines. Dès les premières notes de « Can’t Wait Here Too Long »,  la chanson qui ouvre ce bel opus, son timbre envoûtant vous embarque dans un voyage musical où le blues se teinte aussi de sonorités soul et world. Rencontre à Paris (devant une spécialité auvergnate !), avant son concert au Jazz Club Etoile, le 14 mars prochain.

Bai Kamara Jr: « Une vie d’artiste ce n’est pas évident parce que c’est long et dur.  Il faut rester fidèle à son art. J’ai mis en avant mes racines africaines dans mon album parce que cela fait la différence avec le blues américain. « Salone » n’est ni africain, ni américain. Il est universel »

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Bai Kamara Jr

Le blues exprime souvent de la tristesse, de la douleur. Ce qui n’est pas le cas dans « Salone » ?

Bai Kamara Jr : Je suis un grand fan de John Lee Hooker qui pouvait être très drôle. Les textes me sont venus facilement. Ce que je raconte concerne la vie quotidienne et chacun peut s’y retrouver.  Le blues a toujours été là mais l’envie est devenue plus forte avec l’âge et l’expérience. Cet album, j’y songeais depuis au moins 8 ans. J’ai attendu le bon moment. C’est une une musique authentique et c’est ce que je veux faire jusqu’au bout.

Avec une mère ambassadrice et un père politicien, votre chemin n’était pas un peu tracé ?

Bai Kamara Jr : C’est vrai. Après deux ans à l’université, j’ai dit à ma mère que je voulais faire une pause… qui dure encore ! Une vie d’artiste ce n’est pas évident parce que c’est long et dur.  Il faut rester fidèle à son art. J’ai commencé la musique en écrivant pour des groupes locaux. Quand j’ai dit à ma mère que je voulais être artiste, elle a été compréhensive… et méthodique ! Avec elle, il faut venir avec des propositions et des arguments. A la fin, elle m’a dit que si cela me rendait heureux, j’avais sa bénédiction.

C’est vrai que vous avez aussi fait l’acteur ?

Bai Kamara Jr : Un homme est venu me voir alors que je jouais dans un club en Espagne. Il était intéressé par ma musique et souhaitait mettre deux de mes chansons dans un film. Je me souviens qu’à l’époque, mon entourage m’a dit de ne pas me faire trop d’idées. Quatre jours plus tard, j’ai reçu un mail de ce réalisateur (NDLR Paco Torres pour le film  « El Vuelo Del Tren » ) me confirmant sa promesse et il m’a même proposé un petit rôle. Celui d’un musicien africain de passage en Espagne… C’était dans mes cordes !

Pouvez-vous nous parler du groupe qui vous accompagne ?

Bai Kamara Jr : C’est un groupe multi-culturel : il y a un batteur qui vient du Togo, le bassiste du Burkina Faso, un autre musicien vient de l’Idaho mais a été élevé en Afrique de l’Ouest, il y a aussi un belge avec des racines italiennes.

Dans le titre « Homecomming », on entend les sonorités typiques du « fingerpicking » ?

Bai Kamara Jr: J’ai toujours aimé ça. Je trouve que cela apporte un côté organique et assez hypnotique.

Vous avez dit que vous vous sentiez toujours comme un étudiant en ce qui concerne le blues. Qui sont vos maîtres ?

Bai Kamara Jr : Quand tu es un guitariste autodidacte comme moi, tu passes ta vie à apprendre. Je suis inspiré par des artistes comme John Lee Hooker, Big Bill Broonzy, Ali Farka Touré… mais aussi Marvin Gaye ou Jimi Hendix.

baie kamara jr album saloneChanter le blues, c’est forcément en anglais pour vous ?

Bai Kamara Jr : C’est surtout parce que je m’exprime mieux dans cette langue. J’ai mis toute mon âme, toute mon énergie dans cet album. J‘ai aussi mis en avant mes racines africaines parce que cela fait la différence avec le blues américain. « Salone » n’est ni africain, ni américain. Il est universel.

Entretien réalisé par Annie Grandjanin

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