On a lu et adoré : Martin Hirsch, Läckberg & Fexeus, Franck Thilliez

On a lu et adoré. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions. On commence avec Martin Hirsch et « Les Solastalgiques », un « roman engagé » sur l’angoisse du réchauffement climatique ; on enchaîne avec « Le Culte », le deuxième tome d’une série initiée l’an passé avec la reine du polar scandinave Camilla Läckberg et le célèbre mentaliste Henrik Fexeus, et on boucle cette semaine de lecture avec « La Faille » de Franck Thillez, un des poids lourds du thriller en France, et un roman entre folie et science. Bonne lecture à toutes et tous !

MARTIN HIRSCH : « Les Solastalgiques »

Après avoir évoqué en 2020 « L’Enigme du nénuphar », Martin Hirsch revient avec un 21^ème livre, « Les Solastalgiques ». Derrière ce titre, se cache la solastalgie, une maladie provoquée par l’angoisse du réchauffement climatique que l’on observe surtout chez les jeunes.

Entre autres, ancien président d’Emmaüs France et ex-directeur de l’AP-HP (Assistance Public- Hôpitaux de Paris) pendant la pandémie du Covid, il signe un « roman engagé ». En toute fin d’ouvrage, dans les remerciements, on lit : « Merci à toutes celles et tous ceux qui feront en sorte que l’on ne franchisse par de manière irréversible le turning point. Il est encore temps. Pas pour longtemps ».

Avec le psychiatre Serge Hauser et son équipe, on plonge en solastalgie : Hannah, une de leurs jeunes patientes, s’est suicidée ; dès lors, ils décident de prendre le mal à sa racine. Objectif : ne pas parvenir au turning point, ce point de bascule annoncé par le GIEC.

Le psychiatre et ses collaborateurs pensent que seule l’action clandestine leur permettra d’arriver à leur objectif… Ce sera alors la conspiration des solastalgiques « bien sous tous rapports », des écoterroristes malgré eux qui refusent toute complicité avec le grand renoncement. Il y a urgence à lire « Les Solastalgiques »…

• « Les Solastalgiques » de Martin Hirsch. Stock, 380 pages, 22 €.

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CAMILLA LÄCKBERG & HENRIK FEXEUS : « Le Culte »

L’une est la reine du polar scandinave ; l’autre, le mentaliste le plus réputé de Suède. L’an passé, Camilla Läckberg et Henrik Fexeus avaient fait plume commune pour un premier thriller, « La Boîte à magie », et premier tome d’une série « à suspense ».

Tous deux se sont retrouvés et nous offrent « Le Culte » avec, encore et toujours, l’étrange duo d’enquêteurs que forment l’inspectrice de police Mina Dahbiri et le grand mentaliste Vincent Walder. Tous deux baladent leur complicité et aussi leurs névroses- ainsi, Mina est maniaque de la propreté et hypocondriaque.

A Stockholm, un petit garçon disparaît d’une école maternelle. Les enquêteurs, immédiatement, pensent à une autre affaire d’enlèvement d’enfant au dénouement tragique. Et des indices laissent penser que d’autres enfants vont disparaître. Mina, alors, reprend contact avec Vincent.

Certes, leur relation est étrange, voire complexe, mais à nouveau ils font équipe pour (tenter de) résoudre cette nouvelle affaire. Le temps presse… d’autant que leur enquête est « empêchée » par les hautes sphères pas seulement de la police. Avec Henrik Fexeus, Camilla Läckberg signe là, avec « Le Culte », l’un de ses romans les plus noirs. Plus de 700 pages pour un texte saisissant, délicatement glaçant…

• « Le Culte » de Camilla Läckberg & Henrik Fexeus. Traduit par Suzanne Juul et Andreas Saint Bonnet. Actes Sud, 722 pages, 24,90 €.

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FRANCK THILLIEZ : « La Faille »

C’est une (bonne) habitude : en cours de printemps, Franck Thilliez se glisse en librairies. Cette année, on le retrouve donc avec son nouveau roman, « La Faille ». Tenu pour l’un des maîtres actuels du polar français, il signe un texte diabolique, sous le signe de la science sans conscience. Et emmène lectrices et lecteurs dans les affres de la mort, dans les pas du couple formé par le commandant Franck Sharko et sa compagne, la lieutenante Lucie, et mis là à rude épreuve.

Un thriller tiré au cordeau par l’un des poids lourds des ventes de livres en France, une virée quelque part en folie et science. Ça commence tout simplement : Sharko et son équipe de flics subissent une enquête de la hiérarchie après une interpellation qui a mal tourné.

Evidemment, même suspendu à titre conservatoire par les « bœufs carottes » de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), Sharko ne va pas rester dans son salon sur son canapé à mater la télé. Le voilà lancé dans une enquête parallèle. Où l’on trouve un tueur nécrophile. Et aussi le fémur greffé d’une femme disparue mystérieusement et qui s’intéressait aux expériences de mort imminente.

Entre abbaye ancestrale et couloirs d’un hôpital psychiatrique, Thillez se glisse dans « La Faille ». Pour notre plus grand bonheur.

• « La Faille » de Franck Thilliez. Fleuve noir, 506 pages, 22,90 €.

Serge Bressan