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Didier Pascalis: "Allain Leprest (photo) était un génie
Musique/Interview. Apres son succès en province,  le spectacle « Leprest en Symphonique » réunissant Romain Didier, Enzo Enzo, Clarika, Cyril Mokaiesh, et les musiciens de l’Orchestre Régional de Normandie, arrive pour la première fois à Paris. Rencontre avec le producteur Didier Pascalis qui nous parle d’Allain Leprest, l’un des plus grands poètes de la chanson française. À La Cigale, le 19 mars prochain.
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Didier Pascalis (c) Arthur Hubert-Legrand

Producteur, éditeur tourneur, manager, fondateur du label Tacet et de Mahaut Publishing, compositeur de musiques de films et de chansons… Didier Pascalis accompagne des artistes tels que Jean Guidoni, Anne Etchegoyen, Clémentine, Claude Lemesle ou Manu Lods.

Sans oublier évidemment Allain Leprest, disparu brutalement le 15 août 2011, dont il perpétue l’oeuvre et la mémoire au travers d’évènements comme « Leprest en Symphonique« , un spectacle d’une vingtaine de chansons interprétées par Romain Didier, Enzo Enzo, Clarika et Cyril Mokaiesh, avec les musiciens de l’Orchestre Régional de Normandie, dirigé par Dylan Corlay, présenté pour la première fois à Paris, le 19 mars prochain, à la Cigale.

Rencontre avec celui qui fut, durant une dizaine d’années, « le compagnon de route » d’un des plus grands poètes de la chanson française.

Au départ, votre parcours ne vous destinait pas vraiment à évoluer dans la chanson de variété ?

Didier Pascalis : C’est vrai. Ma culture, c’était plutôt Ravel et Debussy ! J’ai fait le conservatoire et l’un de mes professeurs était la mère de Michel Berger. Mon métier, c’est de composer de la musique. J’ai travaillé sur des longs et courts métrages. La chanson est venue plus tard. J’ai notamment écrit et composé un titre qui représentait la France à l’Eurovision en 1985 (« Femme dans ses rêves aussi », interprété par Roger Bens). Nous n’avons pas gagné mais nous sommes partis en tournée en Turquie avec Gloria Gaynor.

Vous pouvez nous parler d’Allain Leprest ?

Didier Pascalis : J’étais allé le voir en concert avec Romain Didier et lorsque j’ai entendu la chanson « Le temps de finir la bouteille« , tout a basculé pour moi. Nous avons travaillé ensemble les dix dernières années de sa vie. C’était un gros travailleur. Il écrivait du matin au soir. Parfois sur des bouts de papiers qu’il donnait à des amis. Je vais d’ailleurs sortir un livre avec ses textes mais je n’ai pas encore trouvé le titre.

On a le sentiment qu’il n’a pas toujours eu la reconnaissance qu’il méritait ?

Didier Pascalis : Il avait celle de ses pairs ! Le paradoxe avec Allain c’est qu’il avait envie de connaître le succès mais, en même temps, cela lui faisait peur. Son univers, c’était plutôt les bars et les restos.

Ce projet de « Leprest en Symphonique », vous l’aviez évoqué ensemble ?

Didier Pascalis : Il était déjà fatigué et souffrant. Je lui ai dit que je songeais à des versions symphoniques de ses chansons. Et j’ai vu son regard s’éclairer. Nous avions commencé à travailler en juillet 2011 dans le studio où j’enregistre à Montreuil. Et nous nous étions donné rendez-vous en septembre… Lorsqu’il est parti le 15 août, j’ai décidé de continuer.



Le spectacle a beaucoup tourné en province ?

Didier Pascalis : Nous entamons la quatrième année ! C’était une grosse usine à monter. J’ai encore du mal à savoir où est le public indéfectible d’Allain. Nous avons fait des statistiques et constaté que 65% du public venait pour ses chansons et le reste pour l’orchestre. Prochainement, nous allons jouer à Toulouse avec les musiciens du Capitole. En province, je m’associe avec les orchestres. A Paris, nous allons jouer dans la plus petite des grandes salles !

Comment s’est fait le choix des chansons ?

Didier Pascalis : C’est compliqué car il a écrit tant de chefs-d’oeuvre dont la plupart datent d’avant notre rencontre. Dans un premier temps, j’ai demandé aux artistes de choisir une chanson à laquelle ils tenaient particulièrement. D’un autre côté, Il semblait impossible de ne pas mettre des titres comme « SDF », « Où vont les chevaux quand ils dorment » ou « Madame sans âme ». Je voulais aussi jouer la découverte. Quand on écoute par exemple le texte « Le ferrailleur« , on passe du sourire aux larmes. C’est aussi l’esprit du spectacle. Mon ambition était qu’il résonne auprès du public mais qu’il ne soit pas trop chargé, qu’il conserve un côté joyeux.

Vous avez d’autres ambitions concernant Allain Leprest ?

Didier Pascalis : Il y a déjà deux théâtres à son nom, à Rouen. Mon rêve serait qu’il y ait aussi une école et que ses textes figurent dans les programmes scolaires. Car Allain Leprest était un génie.

Entretien réalisé par Annie Grandjanin

  • Concert, le 19 mars 2023, à 17h30, à la Cigale, 120, Bd de Rochechouart, 75018 Paris.
  • Infos et réservations ICI et 01.42.64.49.40  . Poursuite de la tournée au Grand Théâtre de Caen, à l’Opéra de Rouen, à la Halle aux Grains de Toulouse…
  • Retrouvez l’ensemble des chroniques culturelles d’Annie Grandjanin sur :annieallmusic.com/

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