Etienne Daho : la pop en majesté de l’album « Tirer la nuit sur les étoiles »

Musique. Six ans après « Blitz », Etienne Daho est de retour avec « Tirer la nuit sur les étoiles », magnifique album pop-électro aux morceaux dansants, mélancoliques ou symphoniques, récit sentimental placé sous le signe de la passion amoureuse. A découvrir lors de sa prochaine grande tournée des Zénith cet automne qui passera par l’AccorhotelsArena-Bercy le 22 décembre.

Etienne Daho : avec « Tirer la nuit sur les étoiles », le chanteur s’interroge à la manière d’un réalisateur de ses propres sentiments, sur cette étrange chose qu’est l’amour

Avec Etienne Daho, c’est toujours une question de destin. Quelque chose que le chanteur rennais recherche depuis ses débuts, qui a à voir avec un indéfinissable sentiment amoureux. Daho, remet sa carte du tendre en jeu à chaque sortie d’album, où se dessine la BO de sa vie. Disques miroirs, comme avec « Tirer la nuit sur les étoiles », son nouvel opus qui arrive six ans après l’univers psyché de «Blitz ». Un album où il part en quête de désirs sentimentaux, de sensations et de séduction à chaque détours de mots et de refrains, s’interrogeant à la manière d’un réalisateur de ses propres sentiments, sur cette étrange chose qu’est l’amour.

Car il s’agit bien de cela ici, dire comment le sentiment amoureux nous transforme, en bien ou en mal et stimule à tous les moments de l’existence, au travers d’un registre entièrement placé sous le signe de la passion et de l’affect.

Daho nous prend par la main dès le titre éponyme « Tirer la nuit sur les étoiles » en duo avec Vanessa Paradis dont « la voix de Vanessa Paradis s’imposait comme une évidence» confesse-t-il, chanson d’une extrême élégance, qui nous emmène aux frontières des interdits de deux amants aux portes du désert : « La nuit nous appartient, waoh/Première étreinte au matin pâle/Lie ton destin au mien, waoh ! » chante-t-il d’une voix chaude. Un morceau aux ambiances nocturnes cinématographiques, inspiré par un « épisode de la romance tumultueuse d’Ava Gardner et Frank Sinatra. »

Au sein de sa romance, le chanteur évolue au cœur d’un récit sentimental ouvert aux champs du possible. A l’image de « Boyfriend », titre réalisé avec le groupe californien « Unloved » ou de l’irrésistible chanson « Comme deux aimants », sur l’attirance de deux êtres. On trouve aussi «Les derniers jours de pluie », inspirée par un roman, « Fil d’Or » de Suzy Solidor.

L’album a été co-réalisé avec Jean-Louis Piérot, son fidèle complice de plus de 35 ans et enregistré entre Paris, Saint-Malo et les studios londoniens d’Abbey Road. Daho mêle ici sa voix caressante aux nappes de violons, sur des arrangements électro-pop très classieux aux accents symphoniques. Un opus où l’on retrouve le style du chanteur, fait de décontraction, d’élégance et de mélodies soignées.

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Douze chansons (« Virus X », « Respire », « Le Chant des idoles », « Le Phare »…) tantôt dansantes ou mélancoliques, morceaux sous tension et ballades aux confins de la variété. Des ambiances qui font le charme de son univers, marque de fabrique d’un artiste à la poétique rassurante, sentimentale et légèrement osée, auquel a il habitué ses fans depuis plus de 40 ans, au travers d’albums comme « La notte, la notte », « Pop Satori »,  « Pour nos vies martiennes », « Eden », « Corps et armes », « Réévolution » ou « l’Invitation ».

Un opus qui s’achève par le très émouvant « Roman inachevé » sur fond de cordes enveloppantes : « Où sont tous nos « je t’aime » ?/Où sont-ils les serments ?/Le vent me les ramène/En rafales et souvent/Je pense à nos poèmes/Je pense à notre banc/Au champs de cyclamens/Qui tremblent dans le vent ». Et c’est comme ça que Daho est grand, plus que jamais le chef de file d’une pop hexagonale aussi douce que moderne.

Victor Hache

• A écouter : Album Etienne Daho « Tirer la nuit sur les étoiles » / Barclay-Universal music