Spectacle/Musique. Comment marcher dans les pas des divas de la Motown, quand on est blonde et native du Pas-de-Calais ? C’est le propos du show « Le jour où je suis devenue chanteuse black » que la pétillante Caroline Devismes a co-écrit avec Thomas Le Douarec. Une quête musicale drôle et touchante à découvrir au Café de la Gare, à Paris, jusqu’au 3 janvier 2024.
« Le jour où je suis devenue chanteuse black » : les qualités vocales de Caroline Devismes sont tout simplement impressionnantes
Depuis son plus jeune âge, Caroline Devismes rêve de se produire sur scène en se glissant dans les escarpins des divas de la soul ou de la pop. Pas si simple quand on est blonde aux yeux bleus et qu’on a vu le jour près de Boulogne-sur-Mer, dans le département du Pas-de-Calais. Mais, à huit ans, elle découvre que sa maman est le fruit d’une belle mais éphémère histoire d’amour entre sa grand-mère et Claude Odell Dabbs, un G.I. afro-américain…
Co-écrit par Caroline Devismes et Thomas Le Douarec (également metteur en scène), le spectacle « Le jour où je suis devenue chanteuse black », présenté comme une autobiographie, nous fait voyager entre le Pas-de-Calais et Dallas pour des retrouvailles avec ce grand-père passionné de musique, rappelant à l’envi le principe de la « One-Drop Rule »: « une seule goutte de sang noir et vous êtes noir ! « .
Une quête d’identité évoquée ici sur un mode léger, parfois émouvant et souvent drôle, voire franchement burlesque.
Dès les premières notes de « Last Dance« , on entend la voix de l’aïeul prédisant à sa petite-fille qu’elle deviendra un jour la nouvelle Diana Ross. De fait, les qualités vocales de Caroline Devismes sont tout simplement impressionnantes lorsqu’elle interprète des refrains inspirés par les succès des Supremes, Gloria Gaynor, Donna Summer, Shirley Bassey, The Temptations, Michael Jackson…
Et ce n’est pas le moindre de ses atouts car l’artiste, dotée d’une énergie à couper le souffle (et d’une intarissable logorrhée) est également comédienne, danseuse… En se penchant sur sa biographie, on apprend notamment qu’elle fut la dernière meneuse de revue des Folies Bergère (dans « Nuit de Folies »).
Un bon prétexte pour nous expliquer, entre deux tableaux, la technique du crabe pour se déplacer sur des scènes parfois trop étroites pour contenir les encombrantes coiffes des girls.
Coup de chapeau (ou de coiffe !) également aux deux musiciens baptisés les Sparkling Twins: Mehdi Bourayou et Alex Anglio, qui se prêtent avec talent aux multiples facéties de Caroline. On apprendra d’ailleurs à la fin qu’ils ont quelque peu déguisé la vérité sur leurs origines…
Un show décoiffant, entre musique, théâtre, danse et paillettes.
Retrouvez l’ensemble des chroniques culturelles d’Annie Grandjanin sur : annieallmusic.com/