Les tresors de la discotheque de radio france
La Discothèque de Radio France contient 1,5 millions de disques dont 450 000 vinyles

Avec 1,5 million de disques dont 450 000 vinyles, la discothèque de Radio France est une caverne d’Ali Baba qui regorge de pépites sonores que les chaînes du groupe utilisent pour leurs émissions. Visite guidée.

Héritière des fonds de l’ORTF, la discothèque de Radio France est un véritable trésor. Situé au nord de Paris près de la porte d’Aubervilliers, l’endroit ne paie pas de mine. Derrière la façade impersonnelle de cet ancien hangar du boulevard Ney, se cache une véritable caverne d’Ali Baba. Des kilomètres de rayonnages et des milliers de disques vinyles et de CD, quand on déambule au milieu des 4 000 m2 qu’occupe cette exceptionnelle collection sonore, on s’y perd, tellement les références sont nombreuses. La « disco », comme on l’appelle familièrement, abrite 1,5 million de disques, dont 450 000 vinyles et plus de 2 millions de fichiers numériques. Une mine d’or qu’on nous envie à l’étranger et qui fait la fierté de Marc Maret, le patron au look très rock’n’roll des lieux : « Ici, c’est un peu Charlie et la chocolaterie et pour les plus gourmands ! sourit-il. Quand on commence à picorer dans les albums présents, on ne peut plus s’arrêter et on voyage dans des tas d’histoires. »

Et ce ne sont pas les pépites qui manquent, des premiers cylindres d’enregistrement aux 78 tours, 45 tours et autres 33 tours, dans cette bibliothèque sonore dont s’occupent 47 personnes : « La collection ce n’est pas que de la musique, c’est tout ce qui a été enregistré », précise Pierre François, responsable des relations avec les labels. Parmi les milliers de pochettes minutieusement référencées, on trouve des raretés, des chansons contestataires censurées, des albums de Georges Brassens, des Beatles, des Rolling Stones, des coffrets collectors de la maison Barclay, des enregistrements du label américain Folkways avec Pete Seeger, des textes de Jules Supervielle ou d’Henri Michaux lus par Michel Bouquet, du théâtre classique, des partitions, des livres, des revues musicales et des journaux où figure l’Humanité en bonne place, des entretiens avec Éric Tabarly, des chansons du Front populaire : « Je me souviens être tombé un jour sur un disque de chants révolutionnaires cubains, explique Marc Maret, avec lesquels on a fait des émissions incroyables au travers d’une thématique qui s’appelait “Politiquement incorrect” sur les chants de lutte, pour France Culture. »

Discothèque de Radio France, seulement 20 % de la collection est numérisée

Car la grande mission de la discothèque, c’est de mettre à disposition des sept chaînes du groupe Radio France (France Inter, Fip, Mouv’, France Culture, France Bleu, France Info, France Musique) des titres musicaux, des sons, des bruitages et des contenus enrichis pour les antennes. Producteurs, réalisateurs, programmateurs puisent ainsi dans une plateforme informatisée, la DNC (Discothèque numérique centrale), contenant les données numérisées des objets sonores où 1 500 morceaux sont téléchargés quotidiennement. Pour le moment, seulement 20 % de la collection est numérisée. Marc Maret rêve d’une numérisation à grande échelle : « J’aimerais tout numériser, ce qui nous permettrait d’offrir des trésors pour les antennes. » Une politique ambitieuse qui favoriserait également l’acquisition de nouvelles références. D’où l’idée d’une vente aux enchères de 5 000 vinyles qui aura lieu le 19 juin à la Maison de la radio par un commissaire-priseur : « C’est de l’autofinancement », souligne Marc Maret. Une estimation ? « Ce n’est pas nous qui faisons l’expertise. Mais on vient d’apprendre qu’on a un 45 tours de Syd Barrett, Octopus (1969), tiré en 30 exemplaires qui va être mis en vente à 7 000 euros. Ce disque faisait partie de notre vie, mais on ne s’était jamais renseigné sur sa valeur. On prévoit au moins cinq ventes d’ici deux ans. On sera ainsi plus pertinent pour alimenter les chaînes en nouveautés. Cela concerne les exemplaires vinyles en double ou en triple qui ne sortent pas des rayonnages, car on ne prête plus d’albums “physiques” pour les émissions, les nouveaux studios étant désormais équipés en numérique. Le disque original, lui, restera chez nous et sera numérisé à la demande. »

Lire ici: la vente aux enchères de 5000 vinyles le 19 juin à la Maison de la Radio:

http://www.radiofrance.fr/espace-pro/espace-presse/communiques-de-presse/2016/02/une-nouvelle-vie-pour-les-disques-vinyles-en

L’avenir, c’est aussi le renouvellement du fonds de la discothèque qui propose régulièrement à des artistes (Jeanne Added, Moriarty, Rodolphe Burger…) d’enregistrer un titre unique grâce à une machine à graver les vinyles à l’unité, pour le programme Session Unik. Une mise en valeur de son patrimoine musical qui passe aussi par des opérations spéciales comme l’édition de trois 45 tours (avec Arthur H, Ibrahim Maalouf, Hugh Coltman…) tirés en deux cents exemplaires qui seront vendus le jour du Disquaire Day (le 16 avril) ou à la future exposition au Printemps de Bourges, dont le thème sera la liberté d’expression.

http://www.radiofrance.fr/

Radio Vinyle avec Joey Starr et Oxmo Puccino.

Enregistrée à la discothèque de Radio France, l’émission Radio Vinyle diffusée chaque dimanche à 18 heures sur Mouv’, qui bénéficiait d’une version TV sur le Web, se décline en 2016 sur France Ô avec comme premiers invités Joey Starr et Oxmo Puccino (19-02 à 23 h 45). Une émission au concept original présentée par Juan Massenya qui permet de découvrir les richesses de la discothèque à partir d’une sélection de disques proposés à l’artiste qu’il écoute et le font réagir sur son itinéraire musical. Des rencontres inédites qui ont vu défiler depuis 2011 des artistes comme Françoise Hardy, Bernard Lavilliers, Archie Shepp, Rachid Taha…

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