les livres de la semaine houellebecq politique
Les livres de la semaine : Christian Authier, un essai aussi brillant que pertinent sur les rapports de Michel Houellebecq avec la chose politique

Livres We Culte. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions : on commence avec Christian Authier pour un essai aussi brillant que pertinent sur les rapports de Michel Houellebecq avec la chose politique ; ensuite, on plonge avec jubilation dans le premier roman traduit en français d’une Brésilienne délicatement douée, Carol Bensimon et enfin, on s’enthousiasme et savoure de la belle littérature avec un texte lumineux de Marie Sizun en trente et un chapitres et tout autant de tableaux de maîtres. A toutes et tous, bonne lecture !


Les livres de la semaine : Christian Authier, Carol Bensimon et Marie Sizun


les livres de la semaine houellebecq politique
Les livres de la semaine : « Houellebecq politique » de Christian Authier

CHRISTIAN AUTHIER : « Houellebecq politique »

Un temps, il fut adulé par la presse française de gauche (« Libération » et « Les Inrockuptibles »). Ces années récentes, changement et glissement aux antipodes : aujourd’hui, c’est la droite- du « Figaro » à « Valeurs actuelles », qui crie au génie quand Michel Houellebecq bouge son petit doigt, voire publie un nouveau roman comme en ce début d’année 2022 avec « anéantir ».

Alors, le romancier et essayiste Christian Authier s’est penché sur le cas de l’auteur d’« Extension du domaine de la lutte » ou encore de « Soumission ». Résultat : un essai aussi nerveux que documenté, titré simplement « Houellebecq politique ». Un texte qui fait écho à « Houellebecq économiste » de Bernard Maris, publié en 2014.

En douze chapitres, Authier- grand connaisseur de l’œuvre houellebecquienne, tente de décrypter ce qui parait, pour bon nombre, une énigme. Au fil des pages, sont évoqués l’anti-libéralisme, le conservatisme, l’islamophobie, de déclin de l’Occident, le « en même temps »… sans oublier que Houellebecq avait précédé, par ses mots, le mouvement des Gilets jaunes dans « Sérotonine » (2019) et est apparu, dans quelques-unes de ses interviews, comme un néo-réac… Tenu pour le plus grand écrivain francophone de l’époque, il n’en demeure pas moins une formidable énigme politique…

« Houellebecq politique » de Christian Authier. Flammarion, 194  pages, 18 €.



les livres de la semaine carol bensimon
Les livres de la semaine : « On adorait les cowboys » de Carol Bensimon

CAROL BENSIMON : « On adorait les cow-boys »

Du Brésil, l’info nous vient : née en 1982 à Porto Alegre, Carol Bensimon a écrit à ce jour quatre romans. « On adorait les cow-boys » est son deuxième, publié dans son pays natal en 2013, et le premier traduit en français. On nous assure que la jeune femme est une des plus brillantes écrivain.e.s du moment en Amérique du sud. Ce que ce roman en forme de « road-trip » confirme.

On a deux jeunes filles : Cora et Julia. Ces Thelma et Louise sud-américaines ont été amies d’adolescence, se sont fait de belles et grandes promesses- comme on en fait à cet âge. Se sont perdues de vue : toutes deux ont quitté le Brésil, Julia pour étudier le journalisme au Québec, et Cora pour des études de mode à Paris. Elles se sont perdues de vue ; un jour, Julia renoue le contact. Elles se retrouvent,  se lancent dans ce fameux road-trip qu’elles s’étaient promis.

Dans une voiture banal, direction le Rio Grande do Sul- région aux paysages magiques dans le sud brésilien, à la frontière avec l’Uruguay. Elles croyaient y croiser des gauchos, ces cow-boys qu’elles adoraient mais qui ont disparu… Durant le voyage, Cora et Julia vagabondent. Et se lancent dans une quête tant amoureuse qu’existentielle. En espérant ranimer les élans de leur jeunesse- peut-être…

« On adorait les cow-boys » de Carol Bensimon. Traduction : Dominique Nédellec. Belfond, 194 pages, 21 €.



 les livres de la semaine marie sizun

Les livres de la semaine : « Les petits personnages » de Marie SizunMARIE SIZUN : « Les petits personnages »

Toute une vie d’écriture. De petits textes… et puis, à 65 ans lorsque la retraite est arrivée, elle publie son premier roman : Le Père de la petite. Bel accueil pour ce coup d’essai ; Marie Sizun continue. Elle écrit, elle peint. En ce printemps, elle revient avec un quatorzième et délicieux livre, « Les petits personnages ».

Elle prévient : « Les petits personnages dont je parle, ce sont ceux qu’on voit, minuscules, secondaires, presque inutiles, dans un tableau dont l’objet principal est un paysage ». Des figures quasi anonymes dont la seule fonction, pour le peintre auteur du tableau, est d’« exprimer une idée ou un sentiment qui frappera le regardeur ».

Parce que, selon Marie Sizun, un tableau ne dit jamais tout. Chacun, devant une toile, réagit avec son émotion, avec son imagination. Après une belle introduction, Marie Sizun développe son propos en trente et un textes, chacun ouvert par la reproduction du tableau évoqué. Ça débute avec les Très riches heures du Duc de Berry et une dame en bleu- une œuvre du 14ème siècle, on vagabonde Vallotton, Rops, Fragonard, Caillebotte, Monet, Watteau ou encore Van Gogh et Ensor. Il y a une indiscrète, une fille au parapluie, un bateau qui passe, voire un vertige et de la lumière. C’est beau, oui…

« Les petits personnages » de Marie Sizun. Arléa, 262 pages, 20 €.

Serge Bressan

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.