rachid taha
"Rachid Taha, rockeur sans frontières" :un documentaire à voir Vendredi 15 septembre sur France 5 à 22.35

Télé. Rachid Taha a incarné pendant plus de 30 ans une musique métissée, euphorisante et éminemment créative. Rockeur sans frontières et artiste engagé essentiel de la scène musicale, il connut un succès international avec la chanson « Ya Rayah » interprétée en arabe, qui fit danser la planète. Mort prématurément en 2018, France 5 lui rend hommage en diffusant ce soir un documentaire sensible sur le chanteur enfant de l’immigration à l’énergie punk, dont l’œuvre avant-gardiste continue d’éclairer notre époque. A voir vendredi 15 septembre sur France 5 -22.35.

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Rachid Taha : « « Je suis d’ici et de nulle part. Je suis d’ailleurs et de partout… »

« Je suis d’ici et de nulle part. Je suis d’ailleurs et de partout parce que tous les peuples sont différents et que tous les peuples se ressemblent » disait Rachid Taha. Mort prématurément le 12 septembre 2018 à l’âge de 59 ans, il se définissait comme «un chanteur tout simplement, qui vit, qui ressent, qui rêve ». Ce qu’il chantait était le reflet de tout son parcours. Une histoire que l’on retrouve ce soir dans le documentaire sensible que présente France 5.

Son identité, on la trouvait dans sa musique, véritable melting-pot aux influences mulitiples. Chanson, punk, musique du monde aux racines arabo-andalouse entre chaâbi, rock et casbah… Rachid Taha était un rockeur sans frontières à l’univers inclassable, qui s’est battu toute sa vie en artiste de l’exil aussi libre que créatif : « la seule manière de s’imposer et de résister, c’est d’être soi et d’être intègre avec soi-même. Parfois, ça paie » aimait-t-il rappeler.

Né en Algérie, arrivé en France en 1971 à l’âge de 10 ans, il a grandi à Sainte-Marie-aux-Mines en Alsace. Changement radical d’ambiance pour le jeune Rachid qui ne parle pas la langue française et découvre pour la première fois la neige.

Direction Lyon, où il s’installe à 20 ans. On est en 1978, il est ouvrier et le soir après l’usine, il joue au sein du groupe Carte de Séjour, créé avec des potes ( Djamel Dif, Mokhtar Amini, Mohamed Amini, Jérôme Savy) qui va donner un nouveau sens à sa vie grâce à une musique issue de différentes cultures.

Rachid Taha chante avec ironie « Douce France », revisite et détourne la chanson de Trenet qui deviendra le tube de Carte de Séjour et l’hymne de toute une génération métissée issue de l’immigration en quête de tolérance et de partage des cultures.

Il s’installe ensuite à Barbès à Paris, puis va à Londres où il découvre la techno, le rock progressif et rencontre le producteur anglais Steve Hillage, avec qui il va crée un son nouveau mélangeant le rock, le courant électro et la musique traditionnelle.



Chantée en langue arabe, la chanson « Ya Rayah » fera danser la planète et lui ouvrira les portes d’une carrière internationale, fascinant les stars du rock anglo-saxons, qui voient en lui «  le punk ultime »

Artiste engagé, il chante ses frustrations, ses contestations dans un pays où exclusion et violences racistes s’intensifient. Dès lors, Rachid Taha tiendra toujours le rôle du lanceur d’alerte,  acteur d’une vie politique et sociale qu’il observe avec clairvoyance et une liberté de parole totale.

En musique ou sur les plateaux de télévision, il bouscule, refuse toute forme de récupération. S’il participe à l’apogée de la France « Black-Blanc-Beur » dans les années 90 avec le concert historique « 1, 2, 3, Soleil », il n’aura de cesse de dénoncer la montée de l’extrême droite et de la xénophobie, ici et partout dans le monde

Le film dessine ainsi un portrait sensible de cet écorché vif et éternel rebelle. Issu d’un milieu populaire, en perpétuelle lutte contre le racisme et les discriminations, il avait pour seule armes les mots, une rage et un humour dévastateurs. Ils ont fait de lui un artiste unique dont l’œuvre avant-gardiste continue d’éclairer notre époque.

We Culte (avec France 5)

  • A voir : Documentaire « Rachid Taha, rockeur sans frontières »– Collection – Rebelles ou l’art de bousculer. Réalisation Thierry Guedj. Vendredi 15 septembre sur France 5 -22.35.

 

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