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"Starmania" : une version spectaculaire de l'opéra-rock à la Seine Musicale @ Anthony Dorfmann

Spectacle. Créé en avril 1979 au Palais des Congrès de Paris « Starmania », l’opéra-rock de Luc Plamondon et Michel Berger a connu plusieurs versions mais celle actuellement à l’affiche de la Seine Musicale est sans doute la plus réussie. Outre des lumières spectaculaires, un solide casting, des musiciens en live, une mise en scène résolument moderne… on ne se lasse pas de réentendre des tubes comme « Le blues du businessman », « S.O.S d’un terrien en détresse », « Le monde est stone »… À voir absolument jusqu’au 28 janvier 2024.

« Starmania » @ Anthony Dorfmann

Lors de sa création le 10 avril 1979, au Palais des Congrès de Paris, « Starmania » avait connu un succès immédiat et annoncé le nouvel engouement du public français pour les spectacles musicaux.

Il faut dire que l’opéra-rock de Luc Plamondon et Michel Berger bénéficiait à l’époque d’une belle distribution avec Daniel Balavoine, Claude Dubois, France Gall, Fabienne Thibeault, Diane Dufresne… Et il alignait un nombre impressionnant de tubes, de « S.O.S. d’un terrien en détresse » au « Blues du businessman » en passant par » Le monde est stone », « Ziggy », « Les uns contre les autres », « Quand on arrive en ville », « Ego trip »…

Il a connu depuis plusieurs versions mais celle actuellement à l’affiche de la Seine Musicale, initiée par Raphaël Hamburger (le fils de France Gall et Michel Berger) est une réussite !

De mémoire de spectateur, on a rarement vu des lumières aussi spectaculaires. Une architecture éblouissante, imaginée par Thomas Dechandon. On applaudit également la mise en scène novatrice de Thomas Jolly, la chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui, la direction musicale de Victor Le Masne, les costumes de Nicolas Guesquière, la scénographie d’Emmanuelle Favre et les musiciens en live, installés de chaque côté de la scène.

Quant au casting, il joue la carte des découvertes plutôt que des têtes d’affiche.

Dès les premières minutes, on voit apparaître un piano blanc, comme en apesanteur, remplacé par des silhouettes qui traversent la scène comme des automates. Puis on découvre Monopolis, ville tentaculaire, théâtre de tous les excès.

Après le discours de Zéro Janvier, l’homme d’affaire qui rêve de devenir Président de l’Occident, les scènes de violence orchestrées par les Etoiles Noires menées par Johnny Rockfort, s’enchaînent.



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« Starmania » (c) Anthony Dorfmann

On retrouve ici des thèmes toujours d’actualité comme la solitude dans les grandes villes, la soif de pouvoir, l’écologie, le terrorisme, la question du genre et de l’homosexualité, le poids des médias, le « Besoin d’amour« … Et le Gourou Marabout qui avait disparu après la version initiale.

Parmi les temps forts, on retiendra celui où, auréolé de faisceaux lumineux et de projecteurs, le québécois David Latulippe, alias Zéro Janvier, offre une impeccable version du « Blues du businessman », le kidnapping de Cristal, présentatrice vedette de la télé (Lilya Adad, en alternance avec Gabrielle Lapointe), retransmis par des écrans vidéo parfaitement intégrés à la scénographie, Côme franchement convaincant dans le personnage du zonard Johnny Rockfort, notamment avec sa relecture de « Quand on n’a plus rien à perdre » et de « S.O.S. d’un terrien en détresse ».

Sans oublier Magali Goblet, bouleversante Stella Spotlight. N’intervenant qu’au second acte elle apporte une incontestable dimension dramatique à la production.

Le soir où nous étions au spectacle c’est Louise Charbonnel, la doublure d’Alex Montembault qui incarnait Maris-Jeanne. Mais, malgré une jolie version aux accents folk de « Ziggy » où elle s’accompagnait à la guitare, elle n’est pas parvenue à nous faire oublier Maurane et Réjane Perry, qui l’ont précédée dans le costume de la serveuse automate de l’Underground Café.

Au final, lorsque l’ensemble de la troupe se tourne pour saluer le portrait de Luc Plamondon et Michel Berger présenté sur un écran géant, l’émotion est palpable…

Annie Grandjanin


  • A voir : « Starmania ». Jusqu’au 28 janvier 2024, du lundi au vendredi à 21h, le samedi à 16h et 21h et le dimanche à 16h, à La Seine Musicale, Île Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt. Places à partir de 29 Euros. Loc. points de vente habituels et ICI

Retrouvez l’ensemble des chroniques culturelles d’Annie Grandjanin sur : annieallmusic.com/


 

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