« Sylvie Vartan, vous et moi” : portrait intime d’une légende française

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"Sylvie vartan, vous et moi" : un documentaire inédit à voir sur France 3 © 10.7 Productions

Toutes les musiques de We Culte. Elle a traversé six décennies de scène, inspiré plusieurs générations et vendu plus de quarante millions de disques. À 80 ans, Sylvie Vartan tire sa révérence. Mais avant de quitter la lumière des projecteurs, la chanteuse se confie dans un documentaire inédit, « Sylvie Vartan, Vous et moi », un autoportrait sensible et pudique, où l’icône se raconte à Augustin Trapenard. Une plongée dans le destin hors du commun d’une enfant de l’exil devenue, au fil du temps, l’un des visages les plus lumineux de la chanson française. A voir vendredi 24 octobre à 21h05 sur France 3 et France.tv. Suivi du concert : « Sylvie Vartan, Je tire ma révérence » — capté au Palais des Congrès de Paris.

Sylvie Vartan : À travers elle, c’est un pan entier de notre mémoire collective qui s’anime, une émotion partagée, un parfum d’époque retrouvé

De Sofia à Paris : l’histoire d’un exil devenu mythe

Née en Bulgarie, contrainte à l’exil à l’âge de sept ans, Sylvie Vartan débarque en France dans les années 1950 avec sa famille et peu de bagages, sinon un goût certain pour la musique et la liberté.

Quelques années plus tard, elle devient la première femme à chanter du rock en France, aux côtés d’un jeune prodige nommé Johnny Hallyday. Ensemble, ils inventent un couple mythique, symbole d’une jeunesse en ébullition.

Mais Sylvie ne se contente pas d’être une muse : elle impose sa voix, son allure, son instinct. Sous les projecteurs de la télévision, dans les studios d’Europe 1 ou de Salut les Copains, la jeune fille blonde devient l’icône d’une génération.

Son style — robes Courrèges, franges impeccables, élégance graphique — influence autant la mode que la musique. Sylvie Vartan n’est plus seulement une chanteuse : elle est une image de la modernité.

Soixante-quatre ans de carrière, une vie de scène

Près de 50 albums, 40 millions de disques vendus, plus de 2 000 couvertures de magazines : les chiffres vertigineux d’une carrière jalonnée de succès.

Mais derrière les paillettes, la route fut semée d’embûches : accidents, séparations, remises en question… Et pourtant, Sylvie s’est toujours relevée. Toujours fidèle à la scène, ce lieu où elle se réinvente et où la musique devient sa respiration.



De La plus belle pour aller danser à Comme un garçon, de L’amour c’est comme une cigarette à La Maritza, elle aura su, décennie après décennie, se réapproprier ses chansons et leur donner un écho nouveau.

C’est cette capacité à durer sans se répéter, à rester sincère tout en se réinventant, que le film met magnifiquement en lumière. Une longévité rare, forgée dans la rigueur et l’émotion, où chaque note devient trace de vie.

Une mode, une époque, une France

Raconter Sylvie Vartan, c’est aussi raconter la France des Trente Glorieuses, celle des espoirs et des bouleversements. Elle incarne, à sa manière, la révolution silencieuse d’une génération qui découvre la liberté, la féminité, l’indépendance.

Icône de mode, muse des photographes, Sylvie invente sans le savoir un féminin pluriel, à la fois fort et gracieux. Et si ses chansons résonnent encore aujourd’hui sur TikTok ou dans les playlists des jeunes artistes, c’est qu’elles contiennent cette étincelle d’éternité que peu de voix possèdent.

L’icône et la femme

Dans « Vous et moi », Sylvie Vartan n’est plus seulement la star impeccable des années yé-yé, ni la compagne mythique de Johnny Hallyday. Elle est une femme face au temps, face à elle-même. Une artiste qui regarde son parcours sans regret, avec une douceur lucide.

À travers elle, c’est un pan entier de notre mémoire collective qui s’anime, une émotion partagée, un parfum d’époque retrouvé. Soixante-quatre ans après ses débuts, Sylvie Vartan demeure ce qu’elle a toujours été : une lumière dans le miroir du temps. Et dans le reflet de ses chansons, chacun retrouve un peu de soi.

Victor Hache


« Je tire ma révérence »

En seconde partie de soirée, France 3 prolonge l’hommage avec le concert « Je tire ma révérence », capté en janvier 2025 au Palais des Congrès de Paris.

Sous la direction du réalisateur Gérard Pullicino, Sylvie y revisite ses plus grands succès, dans une mise en scène sobre et élégante, à l’image de sa carrière.

Chaque titre, chaque mot, sonne comme un merci adressé au public — ce compagnon de toujours, fidèle depuis les débuts. Entre mélancolie et tendresse, l’artiste tire sa révérence sans pathos, dans une éblouissante leçon de dignité.


Image de Victor Hache

Victor Hache