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"Musidora" : une superbe BD de Delalande et Puzenat

BD. Le cinéaste Louis Feuillade a donné le rôle de sa vie à Musidora, actrice, dès la fin de 1915. Elle avait à peine 26 ans. Ce film, «Les Vampires» devenu culte, a été construit comme un feuilleton, en dix épisodes. Les Surréalistes en sont devenus fous et fans de son corps, entièrement moulé de noir. L’occasion pour les éditions Robinson de sortir « Musidora. Elle était une fois le cinéma », une superbe BD qui raconte l’histoire mal connue de la première vamp de l’histoire du 7è art, mise en images par Nicolas Puzenat sur un scénario et des textes d’Arnaud Delalande.


« Musidora » : la première vamp du cinéma français en BD


musidoraNée en 1889, Jeanne Roques alias Musidora, actrice française, est devenue une star du muet bien avant Hedy Lamarr («Extase» 1933) américaine, et Brigitte Bardot. Elle a osé montrer son corps, moulé dans un costume d’héroïne du mal. Elle fut la première « vamp » du cinéma dont le mot vient de vampire.

Elle a été l’amie de Colette dont elle partagea la scène dans la pièce «ça Grise» au théâtre du Bataclan à Paris, Colette qu’elle retrouvera plus tard pendant la guerre de 1914-1918.

Elle eut la chance de rencontrer le réalisateur Louis Feuillade. Pour son film en dix parties, «Les Vampires», elle apparaît seulement vêtue de son maillot de soie noire, tête prise dans une cagoule, dessiné par le couturier Paul Poiret. Musidora devenait l’ange exterminateur. Venue de nulle part, elle incarna la nouvelle femme moderne, à l’aise dans un monde fictif et pourtant réel, à la fois mystérieux, amoral, raffiné.



musidora plancheLouis Aragon dira de cette icône de la Belle Epoque, qu’elle « était l’image de la femme héroïsée, aventurière, dont une jeunesse privée de fêtes, subissant une morale imposée, tomba toute entière amoureuse ». Son nom, très beau, dans le film est Irma Vep, anagramme de vampire.

Les Editions Robinson ont eu cette idée formidable d’éditer l’histoire mal connue de cette actrice, mise en images par Nicolas Puzenat sur un scénario et des textes d’Arnaud Delalande.

La vie de la future star y est minutieusement montrée, de sa jeunesse que seul le cinéma de Georges Méliès intéresse, en passant par le théâtre, sa rencontre avec Colette, la recherche «du» rôle au cinéma, les studios Gaumont, l’écrivain Pierre Louÿs avec qui elle eut une liaison et cette guerre à peine commencée, qui n’en finissait pas….



musidora couvertureLouis Feuillade tourna «Les Vampires» en ville et non plus en studios, qui devînt leur théâtre d’ombres. La série connut un énorme succès. Le mythe était lancé.

La BD s’arrête aux débuts de la carrière de Musidora au cinéma, alors, comme aurait pu le dire Feuillade, vivement la suite !

Jane Hoffmann

  • A Lire : «Musidora. Elle était une fois le cinéma» de Delalande et Puzenat. Editions Robinson.

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