Télé. Premier film du metteur en scène de théâtre Stephen Daldry, « Billy Elliot », est une comédie dramatique britannique électrique ancrée dans les années Thatcher, avec en toile de fond une crise sociale et un talentueux jeune acteur, Jamie Bell, qui rêve de devenir danseur de ballet. NOTRE AVIS (****) : Un film émouvant qui montre avec justesse une famille de mineurs au chômage, où se mêlent drame et optimisme engendré par le désir artistique d’un enfant passionné par la danse. A voir mercredi 29 mai sur CStar – 21:10.
Rarement comme dans « Billy Elliot », sauf avec « Les Virtuoses » ou encore « The Full Monty », autre comédie britannique datant de la même année, a été montré avec autant de justesse au cinéma la classe ouvrière britannique dans sa réalité et dans sa sensibilité
En 1984, un bourg au Nord-Est de l’Angleterre qui ne vit que de la mine de charbon, voit son bassin minier fermer, construction du Marché européen oblige, ce qui met une partie de la population locale au chômage. Billy, 11 ans, (Jamie Bell) dont le père (Gary Lewis) et le frère aîné (Jamie Draven) sont des mineurs en grève, s’aperçoit avec surprise qu’une salle est désormais affectée à des cours de danse classique, juste à côté de celle où l’on enseigne la boxe.
« Billy Elliot »: le fils de mineur qui voulait devenir danseur classique
Son père l’inscrit à un cours pour futurs boxeurs. Billy enfile les gants de cuir et le casque protecteur sans conviction, mais se découvre une passion pour la danse. La professeure Mme Wilkinson (Julie Walters) va le prendre sous son aile et l’encourager à poursuivre dans cette voix. Billy qui rêve de devenir danseur de ballet met alors l’argent consacré à la boxe dans des cours de danse, où on lui enseigne le travail à la barre et les pointes.
Son père et son frère, chômeurs comme tous les amis de la famille, furieux de sa décision refusent d’admettre que Billy a un talent potentiel. Gamin tenace, il va tout faire pour poursuivre son rêve, aidé par sa grand-mère (Jean Heywood)…
« Billy Elliot » est le premier long métrage du metteur en scène de théâtre Stephen Daldry. Il évoque sans pathos la vie de province d’une région d’Angleterre ravagée par le chômage, sur fond de désespoir des mineurs en grève luttant contre les « CRS » anglais, face à l’espoir d’un gamin, généré par une passion venant à contre-courant des idées machistes de l’époque (le film a été réalisé en 1999).
Rarement, sauf avec « Les Virtuoses » ou encore « The Full Monty », autre comédie britannique datant de la même année, a été montré avec autant de justesse au cinéma la classe ouvrière britannique dans sa réalité et dans sa sensibilité. Des gens rugueux cachant sous leur peau de pachyderme un cœur fait d’amitiés viriles, de générosité mais aussi contre toute attente, d’acceptation de la différence…
Un film émouvant de par son optimisme malgré le contexte de drame social, qui a aidé à changer les mentalités, pas seulement outre-Manche mais aussi dans le monde où « Billy Elliot » a été présenté dans de nombreux festivals internationaux, comme à Cannes en 2000 dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs et aux Oscars en 2001.
Jane Hoffmann
- A voir : « Billy Elliot » de Stephen Daldry avec Jamie Bell, Gary Lewis, mercredi 29 mais sur CStar – 21:10.
Les années Thatcher…
Margareth Thatcher, Premier ministre, membre du Parti conservateur, de juin 1987 à novembre 1990, fut appelée « la Dame de fer », celle qui ne céda jamais devant les syndicats. Elle a été la première femme à occuper ce poste au Royaume-Uni. A partir de 1973, le Marché européen se fit avec la Grande Bretagne. Si l’ensemble des réformes britanniques permit d’augmenter globalement la productivité elles renforcèrent considérablement les inégalités sociales avec la casse de nombreux sites industriels.