A 36 ans le comédien Swann Arlaud a été sacré «meilleur acteur» lors de la cérémonie des César 2018 pour son rôle dans Petit paysan, premier film d’Hubert Charuel.
L’acteur Swann Arlaud a trouvé un premier grand rôle à la mesure de son talent dans Petit paysan. Le film réalisé par Hubert Charuel est sorti en France à la fin de l’été 2017, pas la meilleure période. La sortie aurait été sans doute plus judicieuse au moment du Salon de l’Agriculture. Swann Arlaud restera le paysan le plus crédible de l’histoire cinématographique, d’une classe paysanne sacrifiée.
Né en 1981 à Fontenay-aux-Roses d’un père chef décorateur et d’une mère metteur en scène de théâtre, il a débuté à onze ans dans La révolte des enfants de Gérard Poitou-Weber en 1992. Il tourne dans une trentaine de films, dont Le temps des porte-plumes de Daniel Duval ou encore Ni le ciel ni la terre, de Clément Cogitore ; il est crieur de journaux dans Les aventures extraordinaires d’Adèle-Blanc-Sec de Luc Besson, tout en étudiant les arts décoratifs durant 4 ans à Strasbourg. On le retrouve dans Les anarchistes d’Elie Wajeman aux côtés d’Adèle Exarchopoulos et Tahar Rahim, rôle qui lui vaudra une nomination aux Césars 2016 dans la catégorie meilleur espoir masculin. Il a fait de la télé, du théâtre et vient d’être couronné du César du meilleur acteur 2018 pour Petit paysan (1). Le long métrage a par ailleurs reçu plusieurs César (meilleur film, meilleur acteur et meilleure actrice second rôle pour Sara Giraudeau). Évoquant avec sensibilité la réalité de la vie des éleveurs, le film est servi par de grands comédiens, Swann Arlaud bien sûr, mais aussi Sara Giraudeau et Bouli Lanners, excellent dans le rôle d’un paysan belge.
Swann Arlaud défend avec beaucoup de conviction et de vérité son personnage, un jeune paysan qui exploite des vaches laitières et se trouve confronté à un dilemme à l’époque de l’épidémie de «la vache folle». Doit-il déclarer aux autorités la maladie d’une de ses bêtes et perdre tout son troupeau ou se taire, faire justice lui-même en sacrifiant l’animal atteint pour tenter de sauver les autres bovins ? «Ce film j’y suis rentré en allant à la ferme, en mettant des bottes, une cotte, en abordant le personnage par ce qu’il fait, en apprenant les gestes, en faisant quelque chose de concret avec mes mains », a expliqué l’acteur. Un film poignant et émouvant. We Culte adore. Courez le voir !
(1) L’acteur avait été déjà été récompensé par le prix d’interprétation masculine lors dernier Festival du film francophone d’Angoulême.