RENCONTRE AVEC NACH. Après le succès de son bel album « Peau Neuve », dans lequel elle racontait son voyage initiatique entre la Drôme, les Cévennes et le Maroc, Nach (Anna Chedid) a sorti une édition deluxe comportant notamment deux duos inédits avec Youssoupha et son frère -M-. À découvrir en live le 18 mars prochain à l’Olympia.
Nach : « Avec l’album « Peau Neuve », j’ai eu le sentiment de me donner naissance »
Suite au bel accueil réservé à l’album « Peau Neuve« dans lequel elle racontait avec une émouvante sincérité, son voyage initiatique de six mois entre la Drôme, les Cévennes et le Maroc, Nach sort une édition deluxe, enrichie de deux duos inédits: l’un avec Youssoupha (« Ce qu’ils deviennent« ) et l’autre avec son frère -M-. Pour ce dernier titre intitulé « Je t’ai aimé« , les bénéfices seront reversés à Beit El Baraka, une organisation caritative qui vient en aide aux familles libanaises privées de leurs besoins et droits fondamentaux : nourriture, logements, soins médicaux, éducation, emploi…
Retour sur une chaleureuse rencontre avec une artiste qui s’est imposée depuis ses débuts dans la grande et belle famille Chedid. Prochain rendez-vous à Paris, le 18 mars 2025 sur la scène de l’Olympia.
« Peau neuve » résonne comme une renaissance ?
Nach : C’est aussi la vie qui n’est plus jamais comme avant ! Cet album, je l’ai porté trois ans. En écrivant les chansons, j’ai eu le sentiment de me donner naissance. C’est mon histoire. J’avais besoin de savoir qui j’étais et comment trouver ma place quand je ne suis plus rattachée à ma famille.
Justement, quand on nait dans la famille Chedid, on n’échappe pas à son destin ?
Nach : Je ne sais pas si c’est cette famille qui m’a choisie ou l’inverse ! Mais je n’ai jamais eu envie de faire autre chose de ma vie.
Il paraît que c’est votre grand-mère la poétesse Andrée Chedid qui vous a donné le goût de l’écriture ?
Nach : Pour mes 8 ans, elle m’a offert un cahier rouge. J’avoue qu’à l’époque je ne me suis pas rendue compte de l’importance de ce cadeau. J’ai alors commencé à écrire tout ce qui m’arrivait, ce que je ressentais. Il est toujours dans ma cave avec d’autres carnets. Je pense de plus en plus souvent à écrire un livre. Je me suis promis de le faire avant 2030 !
Ce nouvel album est aussi celui de l’émancipation, non ?
Nach : C’est vrai. J’arrivais à la fin de mon contrat avec ma maison de disques. J’ai jeté quelques bouteilles à la mer avant de me décider à monter mon propre label. J’ai aussi suivi une formation d’ingénieur du son parce que j’avais conscience de mes limites sur le plan technique. Il fallait que je me fasse comprendre et je ne voulais pas passer pour une escroc ou une rigolote !
Vous pouvez nous en dire un peu plus sur ce fameux voyage initiatique ?
Nach : Je venais de vivre une rupture amoureuse et je n’avais plus d’appartement. J’ai mis un clavier dans mes bagages car mon piano était un compagnon de route un peu trop encombrant. J’ai tout d’abord trouvé de petites cabanes en montagne dans la Drôme et les Cévennes. Je marchais toute la journée, et le soir j’écrivais. Je garderai toujours à l’esprit l’émotion éprouvée lorsque je suis arrivée dans le désert au Maroc. Il y avait à la fois cette impression de fin du monde et le début d’un autre. C’était la même image.
Dans une interview, vous avez expliqué qu’avoir le trac, c’était comme être amoureux ?
Nach : Je le pense toujours. Je suis très excitée à l’idée de me produire en concert. Comme si je me rendais à un rendez-vous amoureux ! Pour moi, la musique est un art vivant. Je fais ce métier pour être sur scène. C’est l’endroit où je me sens le plus en sécurité.
Entretien réalisé par Annie Grandjanin
- En concert : Le 18 mars 2025, à 20 heures, à l’Olympia, 28, Bd des Capucines, 75009 Paris. Loc. points de vente habituels et sur le site de l’Olympia.
Retrouvez l’ensemble des chroniques culturelles d’Annie Grandjanin sur : annieallmusic.com/