"L'École est à nous" : Huit élèves de la prof de maths vont mener à bien un projet original (©Julien Panié/UGC).

Sortie cinéma. Gentiment utopiste, un rien démago, mais terriblement attachant: le film « L’École est à nous » , qui sort pendant les vacances scolaires ce mercredi 26 octobre, s’intéresse aux méthodes éducatives et, dans une histoire à la fois légère et sérieuse, propose des solutions inédites.


« L’École est à nous » : un film qui fait réfléchir sur la manière d’enseigner


"L'École est à nous"
« L’École est à nous » : un film qui invite à « réfléchir à une nouvelle manière de penser l’enseignement en France », dit le réalisateur Alexandre Castagnetti (©Julien Panié/UGC)

Après deux ans d’arrêt, Virginie Thévenot (Sarah Suco), prof de maths, arrive dans un collège de banlieue parisienne. Face à des élèves de 3ème gentiment chahuteurs (la bonne élève issue d’une famille bourgeoise, le cancre rigolo et beau gosse, la décrocheuse écorchée, la bimbo moqueuse, le « je-sais-tout » insolent, etc.), elle ne se laisse pas faire et montre une autorité de bon aloi.

Citations d’Einstein

Mais elle est bienveillante pour ses élèves, explique qu’elle refuse de leur mettre des notes, les abreuve de citations d’Einstein et leur explique que, comme lui, ceux qu’on prend pour des cancres peuvent réussir dans la vie.

Et elle profite d’une grève générale des profs pour tenter une expérience: avec le prof de techno Ousmane Gambi (Oussama Kheddam), elle assure la permanence au collège et invite les élèves qui le veulent à venir et …à faire ce qu’ils veulent. L’école est à eux.

Invention ingénieuse

Huit élèves sont volontaires. Le premier jour, on se fait les ongles, on tue le temps sur son portable, on fait des pliages ou des maths. Le deuxième jour, match de basket et pâtes carbonara. Puis on installe un potager.



Mais tout cela ne va pas bien loin. Jusqu’au jour où Malika (Sofia Bendra), la plus rebelle et –bien sûr– la plus intelligente de la classe, crée une invention ingénieuse et entraîne ses petits camarades dans un projet qui leur montrera qu’ils ne sont pas si nuls…

Film optimiste

« La plupart des films sur l’éducation font un constat plutôt pessimiste. Moi, je voulais absolument proposer quelque chose d’optimiste, avec un semblant d’utopie, et pour ce faire, il fallait être crédibles, et nous inspirer d’expériences qui ont été tentées –notamment en Europe du Nord », explique le réalisateur, Alexandre Castagnetti, fils d’enseignante et père de deux enfants.

Avant de se lancer dans la réalisation avec AMOUR ET TURBULENCES en 2013 suivi des deux TAMARA (2015 et 2018), adaptations de la bande dessinée du même nom, il était scénariste et réalisateur de téléfilms. Il a aussi créé, avec Clément Marchand, le groupe La Chanson du dimanche qui, de 2007 à 2012 puis en 2020 pendant le confinement, mettait en ligne sur Internet chaque dimanche une chanson inspirée de l’actualité.

Personnages sympathiques

Son film est optimiste, les personnages (adultes et adolescents) sont sympathiques, l’histoire est bien menée. Le message est-il que l’école, c’est mieux sans les profs? Non, car la plupart des enseignants ne sont pas caricaturés mais décrits avec l’amour de leur métier et leurs problèmes quotidiens, à l’image du principal du collège interprété par Jean-Pierre Darroussin.

« Je ne voulais pas faire un film partisan, qui oppose l’Éducation nationale aux écoles alternatives, mais un film qui donne envie de réfléchir ensemble à une nouvelle manière de penser l’enseignement en France », dit le réalisateur, qui ne sombre pas non plus dans l’idyllisme: on voit de temps en temps les voyous de la cité, en marge du collège, venir menacer l’expérience de la prof de maths.

École de la République

Les films sur l’école et sur l’adolescence ne sont pas rares, depuis des années, à l’image de LA VIE SCOLAIRE en 2019, co-réalisé par Grand Corps Malade, qui rendait hommage à l’école de la République et aux enseignants de banlieue.



Ce sont les mêmes producteurs qui ont financé cette ÉCOLE EST À NOUS: Éric et Nicolas Altmayer, de la société de production Mandarin Films, qu’ils ont créée en 1996 et avec laquelle ils ont produit ou co-produit une soixantaine de films, de BRICE DE NICE au récent JACK MIMOUN ET LES SECRETS DE VAL VERDE actuellement à l’affiche, en passant par les OSS-117 ou SAINT LAURENT.

Film agréable et qui donne à réfléchir, L’ÉCOLE EST À NOUS redonne espoir en la jeunesse et dans l’école de la République, avec une volonté de consensus exprimé par le « nous » du titre, conclut Alexandre Castagnetti: « Nous sommes dans un pays démocratique et il y a dans le «nous» l’idée de prendre part au débat. (…) Je voulais que le titre parle à tout le monde. Le «nous» réfère aux enfants, aux parents, aux profs, aux responsables du gouvernement… »

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « N’importe quel imbécile peut savoir. Le but est de comprendre » (une des nombreuses citations d’Einstein énoncées par la prof de maths).


  • A voir : « L’École est à nous » (France, 1h48). Réalisation: Alexandre Castagnetti. Avec Sarah Suco, Jean-Pierre Darroussin, Oussama Kheddam (Sortie 26 octobre 2022)

cinégong logoRetrouvez cette chronique ainsi que l’ensemble des sorties cinéma de Jean-Michel Comte sur le site Cinégong


 

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