gueules noires
Un groupe de mineurs accompagne un scientifique à 1.000 mètres sous terre: une plongée dans l'inconnu (©Full Time Studios/Marcel Films).

Sortie cinéma. Claustrophobes, s’abstenir! Dans le film « GUEULES NOIRES » (ce mercredi 15 novembre sur les écrans), l’action se déroule au fond de la mine: le manque d’air et le suspense empêchent de respirer normalement.


« Gueules Noires » : le film de Mathieu Turi a été tourné sur le site d’Arenberg Creative Mine, une ancienne mine dans le nord de la France, non loin de Valenciennes


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« Gueules Noires » : un film de Mathieu Turi ©Full Time Studios et Marcel Films

On est en 1956, dans le nord de la France. Un scientifique (Jean-Hugues Anglade, veule et mielleux) débarque dans une mine de charbon et demande à descendre à 1.000 mètres pour faire de mystérieux prélèvements.

Roland (Samuel Le Bihan, énergique et énervé) est désigné par le directeur de la mine pour l’accompagner, avec son équipe composée d’une demi-douzaine d’hommes. Le scientifique et les mineurs sont loin de savoir ce qui les attend…

Lovecraft et mine

C’est le troisième film du jeune réalisateur Mathieu Turi, 36 ans, après « HOSTILE » (2017) et « MÉANDRE » (2020), qui combinaient déjà thriller et science-fiction, avec comme thèmes l’enfermement et la lutte pour la survie. Il a voulu, cette fois, « mêler l’univers de Lovecraft à celui de la mine ».

Il a tourné l’essentiel de son film sur le site d’Arenberg Creative Mine, une ancienne mine dans le nord de la France, non loin de Valenciennes, transformée en musée, lieu de visite et site pour tournages de films. C’est là notamment qu’a été tourné « GERMINAL » (1993) de Claude Berri.

Authentique

« On a pu tourner avec d’authentiques lampes à huile du XIXe siècle, une équipe réduite, en très peu de temps, avec des pompiers présents sur place. Tout était authentique: les lampes, la salle des machines, le site. C’est ce qui donne cette ampleur aux décors malgré un budget limité », explique le réalisateur.



Les décors, les costumes et la reconstitution d’époque sont donc impeccables, et dès les premières minutes le spectateur est plongé dans une atmosphère étouffante, oppressante. On s’attache aux différents mineurs, bien décrits, avec chacun sa personnalité, et aux conditions de travail, desquels le film rend un bel hommage.

Gore et grand-guignol

Hélas cela se gâte dans la dernière demi-heure, quand les personnages –et les spectateurs– se rendent compte de ce qu’il y a au fond de cette mine. Le charme du mystère est rompu, cela devient parfois gore et grand-guignol, l’histoire prend une tournure peu crédible, entre « ALIEN » et « INDIANA JONES ».

Dans cette overdose de suspense et d’effets faciles, avec des dialogues souvent ratés, des acteurs qui ne sont pas au mieux de leur forme, des situations invraisemblables, des rebondissements forcés et parfois à la limite du ridicule, ce « GUEULES NOIRES » se finit moins bien que ce qu’il promettait en début de scénario. Et devient finalement, au lieu d’un thriller original et haletant, un film mineur.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE « Chaque jour que Dieu fait, je descends en enfer » (début de la chanson des mineurs, au début du film).


  • A voir :« GUEULES NOIRES » (France, 1h43). Réalisation: Mathieu Turi. Avec Samuel Le Bihan, Amir El Kacem, Jean-Hugues Anglade (Sortie 15 novembre 2023)

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