« Kaamelott, deuxième volet, partie 1 » : on s’ennuie ferme !

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"Kaemelott, deuxième volet, partie 1" : Le roi Arthur (Alexandre Astier) envoie les chevaliers de la nouvelle Table Ronde prouver leur valeur aux quatre coins du monde (©Achille de San Nicolas/Regular/SND).

Sortie cinéma. Très attendue quatre ans après le premier volet, la suite du film KAAMELOTT est une déception. Ce KAAMELOTT – DEUXIÈME VOLET, PARTIE-1, qui sort ce mercredi 22 octobre, manque de l’originalité et de l’humour qui animaient le premier volet, et l’on attendra donc le DEUXIÈME VOLET [PARTIE-2], prévu dans un an, pour porter un jugement définitif sur la trilogie cinématographique que l’acteur-réalisateur Alexandre Astier a tirée de sa célèbre série télévisée (2005-2009).

Kaamelott, deuxième volet, partie 1 a une tonalité plus sombre et moins de moments poétiques que le premier. L’humour aussi se fait attendre et on s’ennuie ferme dans ce film qui manque d’originalité

À la fin du premier volet, le roi Arthur (Alexandre Astier), à son retour d’exil et grâce à son épée magique Excalibur, renversait le despote Lancelot (Thomas Cousseau), qui en son absence avait fait régner la terreur depuis 10 ans au Royaume de Logres. Mais il lui laissait la vie sauve.

Aujourd’hui Lancelot vit comme un clochard, revêtu de sa peau de serpent, dans les ruines du château de Kaamelott, vaguement protégé par les dieux, dont le fantôme géant de son père qui apparaît de temps à autre. Arthur, lui, habite avec sa femme Guenièvre (Anne Girouard) chez ses beaux-parents le roi Léodagan (Lionnel Astier) et dame Séli (Joëlle Sevilla), souverains de Carmélide.

Roi fainéant

Alors qu’une nouvelle Table Ronde est convoquée, Arthur, roi fainéant, fatigué, blasé, déprimé, qui passe son temps au lit mais ne fait plus l’amour avec sa femme, n’a aucune envie d’y participer. « Démerdez-vous! », crie-t-il dans le vide, seul, après avoir planté Excalibur dans un rocher.

La réunion aura finalement lieu. Et Arthur va donc mettre plusieurs chevaliers à l’épreuve en les envoyant affronter des épreuves et remplir des missions aux quatre coins du monde, des Marais Orcaniens et des terres glacées du Dragon Opalescent aux rivages de l’Afrique du Nord et de la Sicile, en passant par une expédition souterraine ou une tentative d’attaque contre Lancelot…

Nombre colossal de personnages

« Le deuxième volet de Kaamelott est le chapitre où Arthur envoie ses chevaliers –vétérans ou novices, compagnons de longue date ou recrues de l’année– à l’aventure », explique Alexandre Astier. « Il s’agit donc d’un nombre colossal de personnages, regroupés en équipes, qui quittent la Table Ronde pour aller prouver leur valeur et leur courage aux quatre coins du monde ».



Et il explique pourquoi ce deuxième volet comprend deux parties: « C’est un volet long, constitué de nombreuses histoires parallèles, qui méritent qu’on s’y attarde. Je n’aurais pas compressé tout ça en deux heures. Mais il s’agit bien d’un volet unique: une seule unité de temps claire, les mêmes mondes, les mêmes aventuriers… et surtout, un même tournage, de plus de huit mois ».

Absence de Perceval

Les Kaamelottophiles et fans de la série et du premier volet ont déjà noté, sur les réseaux sociaux, l’absence du personnage de Perceval, son interprète Franck Pitiot n’ayant pas souhaité poursuivre l’aventure. Pour le reste, on retrouve la plupart des personnages de cette saga médiévale, dans des rôles plus ou moins importants: le Jurisconsulte (Christian Clavier), le Duc d’Aquitaine (Alain Chabat), la Dame du Lac (Audrey Fleurot), les marchands d’esclaves et chasseurs de primes Alzagar (Guillaume Gallienne) et Quarto (Clovis Cornillac).

Il y a aussi de nouvelles têtes: entre autres Virginie Ledoyen (Anna de Tintagel, inquiétante et gothique demi-sœur d’Arthur), l’humoriste Haroun (Casparzh, un scribe narquois de la Table Ronde), Daniel Mesguich (un mage étrange porteur d’un secret), Linh-Dan Pham (une mystérieuse princesse au pays du Dragon) ou Redouane Bougheraba (un chasseur de primes coéquipier d’Alzagar et Quatro, qui révèle son goût culinaire pour le gibier: « Le chevreuil? J’adore ça. J’en mangerais dans la raie du cul d’un chiasseux… »).

Tonalité plus sombre

Ce KAAMELOTT-2.1 a une tonalité plus sombre et moins de moments poétiques que le premier. L’humour aussi se fait attendre, on s’ennuie ferme jusqu’à la courte réapparition de Christian Clavier dans la scène la plus drôle du film (à voir ici, si vous ne voulez pas attendre) ou le retour d’Alain Chabat. Ce n’est qu’au bout d’une heure que quelques gags plus percutants et un semblant d’action réveillent le spectateur endormi.

Et, comme dans le précédent volet, les dialogues sarcastiques et au second degré –qui sont à Michel Audiard ce que le simili est au cuir– finissent par agacer, par leur succession systématique un peu forcée: ce qui était supportable dans les épisodes de 3 minutes et demie ou de 7 minutes dans la série télévisée devient ici un peu lassant dans des films de deux heures et demie.

Manque de souffle nouveau

Le tout manque donc un peu d’idées, de souffle nouveau, d’originalité, malgré le désir sincère d’Alexandre Astier de raconter des histoires: « Kaamelott reflète toujours ce que j’ai envie de raconter au moment où j’en écris une nouvelle page: à 30, à 40, à 50 ans aujourd’hui… Des histoires qui vont, qui viennent, qui disparaissent ou surgissent, comme les acteurs: ceux qui ne sont plus là, ceux qui y sont encore, ceux qui nous ont rejoints, ceux qui étaient partis un temps et qui reviennent… »

Un des personnages du film, interprété par Thomas VDB, affirme à un moment qu’« il y a des choses qui paraissent évidentes mais ça ne coûte pas plus cher de les formuler ». Donc il faut le formuler: ce KAAMELOTT est raté.

Il arrive que, lors d’un match de foot, une équipe qui mène à la mi-temps se fasse rejoindre en seconde mi-temps mais remporte finalement la partie en prolongations ou aux tirs aux buts. Après un premier volet plutôt réussi et ce demi-deuxième volet moins convaincant, on espère que l’acte-3, KAAMELOTT – DEUXIÈME VOLET [PARTIE-2] clôturera en beauté la trilogie. Réponse dans un an, le 11 novembre 2026.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « Vous en étiez où avant que j’arrive? » (Alain Chabat, débarquant en retard à une réunion de la nouvelle Table Ronde).

  • Kaamelott – Deuxième volet, partie 1 (France, 2h18). Réalisation: Alexandre Astier; Avec Alexandre Astier, Alain Chabat, Christian Clavier (Sortie 22 octobre 2025)

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