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BD du mois : "Seul le silence", une histoire addictive qui permet de passer par toutes les émotions de l’espoir à la pire injustice.

BD du mois. Du Brésil aux USA, la BD nous fait voyager et découvrir le monde et ses histoires. Aujourd’hui, Marcia et Joseph sont nos guides dans deux albums au scénario parfaitement maîtrisé. Cerise sur le gâteau, pour compléter ce voyage, We Culte vous propose une exploration temporelle de la cuisine.


BD du mois : « Ecoute jolie Marcia », « Seul le silence », « Histoire de la cuisine »


« ECOUTE, JOLIE MARCIA »

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BD du mois « Ecoute jolie Marcia » de Marcello Quintanilha

Dès les premières planches, on découvre Marcia et son tempérament bien trempé. Elle est infirmière et dispose d’une répartie conséquente. Elle travaille dans un hôpital en compagnie de Gorethe sa meilleure amie. La vie privée de Marcia est plus complexe. Elle partage ses jours et ses nuits avec Aluisio. C’est son compagnon depuis quelques années. Ils vivent dans une favella où l’existence est difficile, mais pas impossible. Le personnage charnière de cette BD, c’est Jacqueline, la fille de Marcia. Jacqueline n’est pas la fille d’Aluisio et elle le lui fait bien comprendre. Marcia l’a eu quand elle était toute jeune avec un autre homme aujourd’hui disparu de sa vie. Jacqueline est une jeune adulte frivole, odieuse avec sa mère et horripilante tant par ses remarques que par son attitude.

Un jour, Jacqueline dépasse les bornes et se mouille dans une affaire avec la mafia locale animée autant par de jeunes voyous que par des policiers ripoux. En essayant d’aider sa fille, Marcia va mettre le doigt dans un engrenage de problèmes.

L’histoire est rude, parfois crue dans les propos, mais aussi dans les mises en images. Pourtant, ce qui se remarque au premier coup d’œil, c’est le traitement du dessin par des couleurs pastel. Cette approche proposée par Marcello Quintaniha donne au récit un sentiment de dualité. L’histoire et ses mésaventures très sombres opposée aux couleurs tout en douceur. L’équilibre entre les deux intentions fonctionne bien.

Nous avons aimé cette liberté de ton pictural qui allège un récit qui aurait pu très vitre tourner au drame social sombre et déprimant. Le scénario réserve de belles surprises au fil des pages. Tel un objet cinématographique, les seconds rôles ont une place très importante en dehors du triangle infernal que constituent Marcia, Jacqueline et Aluisio.


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« SEUL LE SILENCE »

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BD du mois : « Seul le silence » de Fabrice Colin et Richard Guerineau

Un jeune garçon habite dans un village de Géorgie aux Etats Unis où sont perpétrés des crimes atroces sur des petites filles. Le temps passe et malgré ses efforts pour protéger ses jeunes camarades, d’autres assassinats sont commis. Lui qui se voulait leur ange gardien, il se retrouve absolument effondré d’échouer dans sa mission de protection.

Orphelin de père, sa situation s’aggrave encore lorsque sa mère sombre dans une folie qui grignote autant ses souvenirs que sa lucidité.

Heureusement l’amour vient frapper à sa porte sous les traits de sa merveilleuse institutrice de 9 années son ainée. Mais qu’importe, puisqu’il l’aime et qu’elle est raide dingue de lui depuis fort longtemps.

L’histoire pourrait s’arrêter là dans une guimauve sentimentale mais il n’en est rien. Les meurtres continuent de rôder près de lui. D’autres fillettes tombent sous les coups et la violence du même homme. Pourquoi ? C’est un mystère qu’il va falloir résoudre.

L’adaptation en BD de ce roman de RJ Ellory est une vraie réussite. L’histoire est prenante tant par sa construction oscillant entre voix intérieure descriptive et des actions menées aux côtés de Joseph que par son suspens absolument oppressant. Pourtant à la relecture, certaines planches donnent des indices de compréhension.

C’est que le dessin de Richard Guérineau est précis, pudique et méticuleux. Il sait cacher tout en montrant le stricte nécessaire. Le crayon se fait agile, envoutant, intime et pourtant, l’on sent bien derrière les regards tout le mystère omniprésent.

L’adaptation faite par Fabrice Colin met en scène ce serial killer avec une minutie fidèle à la mécanique du roman. Il entretient l’énigme jusqu’aux dernières cases. Cette BD est addictive car elle permet de passer par toutes les émotions de l’espoir à la pire injustice.

  • « Seul le silence » de Fabrice Colin et Richard Guerineau d’après le romande RJ Ellory 104 pages couleurs 18,90 € aux éditions « Philéas »

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 « L’INCROYABLE HISTOIRE DE LA CUISINE »

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BD du mois : « L’incroyable histoire de la cuisine » de Stéphane Douay et Benoist Simmat

Vous vous demandez peut-être quelles ont été les premières recettes de cuisine ? Quelle était l’alimentation des pharaons ? Pourquoi les Romains aiment-ils tant la Gaule ? Qu’aimait manger Napoléon ou les empereurs chinois de la dynastie Song ?

De l’Afrique à l’Asie, en passant par le vieux continent, toutes les cultures, élevages et autres techniques de préparation des aliments sont ici exposées aux lumières d’historiens épicuriens. C’est passionnant car fourmillant de précisions et d’anecdotes historiques.

Les Grandes Découvertes ont changé le monde, mais aussi la façon de se nourrir. D’Amérique, les conquistadors rapportent des épices, des piments, la pomme de terre… Les missionnaires portugais amènent la technique de la friture aux lointains samouraïs qui confectionnent les premiers tempuras. Ce sont les prémices de la mondialisation.

Au XIXe siècle avec la révolution industrielle émerge une cuisine  » capitaliste  » : c’est le début de l’industrie agroalimentaire. Au XXIe siècle, les révolutions bio et locavores sont une réaction contre les méfaits de cette uniformisation culinaire et gastronomique.

Cette incroyable histoire de la cuisine en BD répondra à toutes et à bien d’autres. De la naissance de l’Homme à notre époque moderne, les habitudes sont décortiquées. Les dessins rajoutent à la narration une précision qui ne peut que mettre l’eau à la bouche.

  • « L’incroyable histoire de la cuisine » de Stéphane Douay et Benoist Simmat 240 pages couleurs 22 € aux éditions « Les arènes »

 Christophe Ravet

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