« Notre-Dame brûle »: le film-événement de Jean-Jacques Annaud

Sortie cinéma. La dernière réalisation de Jean-Jacques Annaud, «Notre-Dame brûle» fera date dans l’univers cinématographique. Elle montre, images-choc à l’appui, ce qu’a été l’immense incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019. Ce n’est pas un documentaire, même si le cinéaste a utilisé plus de soixante vidéos-amateurs et les journaux télévisés du soir du drame. C’est une fiction avec de vrais acteurs dans le rôle des pompiers et c’est ce qui rend ce film exceptionnel, où tout paraît réel. 

« Notre-Dame brûle »: le film-événement de Jean-Jacques Annaud

«Notre-Dame brûle» est la reconstitution, minute par minute, heure par heure, d’une effroyable réalité. Souvenez-vous, le monde entier vivait sur Les écrans, téléphones ou télévisions, l’incendie qui a ravagé presqu’entièrement Notre-Dame.

Aujourd’hui, grâce au film de Jean-Jacques Annaud, nous pouvons voir et admirer la lutte des pompiers, hommes et femmes soudés par la même volonté : sauver parfois héroïquement ce qui peut l’être encore. Le film pointe les divers dysfonctionnements qui ont tout de même permis au feu de s’étendre. Embouteillages monstres parisiens qui retardent l’arrivée des véhicules de pompiers, vaines tentatives pour ouvrir le coffre contenant une relique inestimable, la couronne d’épines rapportée d’une croisade par Saint Louis.

Nous assistons également aux courses dans les escaliers en colimaçon, d’abord du gardien-chef, asthmatique, plus tout jeune, qui veut vérifier s’il y a réellement incendie dans les combles. Plus tard, ce sont les pompiers surchargés de matériel (tuyaux, lampes torches, masques) qui auront des difficultés à grimper.

Enfin, l’horreur palpable pendant les derniers moments où, presque tout ayant brûlé, il faut sauver les cloches… avec une unité de quelques volontaires. Car le choix a été difficile pour le général Gontier (Samuel Labarthe) entre la vie de ses hommes et les pierres qu’on peut rebâtir.

• LIRE AUSSI : « Notre-Dame Brûle » : Jean-Jacques Annaud ou le combat des pompiers

Jean-Jacques Annaud a montré les pompiers comme seuls les Américains l’avaient fait, surtout dans la réalisation d’Oliver Stone «World Trade Center». On les voit en permanence, du départ du feu vers 17 heures jusqu’au dénouement dix ou onze heures après. Le réalisateur dira : «Je voulais raconter une odyssée humaine sans précédent…».

Oui, car entrer à l’intérieur du monstre quand on a 18 ou 20 ans et combattre sous les ruisseaux de plomb fondu, face à un brasier de 1 500 degrés centigrades… il fallait le faire. Ils l’ont fait, car leur devise, tel un code d’honneur, est «Vous appelez, j’accours». Une séquence est particulièrement impressionnante, celle de l’effondrement de la voûte sous le poids de la flèche qui s’écroule.

Le tournage a commencé à Bourges où la cathédrale Saint-Etienne a été choisie pour sa ressemblance avec Notre-Dame. Puis sur les plateaux de la Cité du Cinéma à Saint-Denis. Ensuite, des séquences ont été réalisées à la cathédrale d’Amiens dont la flèche est semblable à celle de Paris. Les scènes du début de l’incendie ont été tournées sous la charpente datant du 13^ème siècle de la cathédrale Saint-Etienne de Sens, ainsi que sur son parvis, dans les escaliers des tours et dans la nef.

• LIRE AUSSI : « Un Fils du Sud » militant blanc pour les droits civiques des noirs

Les précédentes réalisations de Jean-Jacques Annaud ne sont pas intimistes, c’est toujours une histoire, de l’action sur grand écran, telles «La Guerre du feu», «Le Nom de la rose», «L’ours» ou «Sept ans au Tibet». Il est le cinéaste français qui a ambitionné de remplir les salles plus ou moins désertées. Ses succès sont réels. Avec «Notre-Dame brûle» il a sauté tous les obstacles et réussi.

Jane Hoffmann

• A voir : «Notre-Dame brûle» de Jean-Jacques Annaud avec Samuel Labarthe, Pierre Lottin, Elodie Navarre, Chloé Jouannet, en salles actuellement.
• Le réalisateur a souhaité sortir le film le 16 mars parce que c’est un 16 mars qu’a été publié le roman magnifique de Victor Hugo «Notre-Dame de Paris»