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"Pride" : un film qui réunit mineurs gallois en grève et acteurs de la Gay Pride (c) Production

Télé. Les Britanniques savent mêler les luttes, irréconciliables partout, sauf chez eux, avec humour et justesse. Le film « Pride » le prouve amplement. Dans la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher, des acteurs de la Gay Pride à Londres décident d’aider les familles des mineurs en grève en leur versant l’argent collecté pendant la manifestation. C’est le sujet du film de Mattew Warehus, une comédie sociale jubilatoire qui réconcilie les communautés, où l’amitié et la solidarité l’emportent sur les différences. A voir sur Arte jeudi 3 novembre -20:55.


« Pride » : Grèves de mineurs gallois et Gay Pride, même combat !


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« Pride » : un film de Mattew Warehus (c) production

L’HISTOIRE

La Grande-Bretagne en 1984. Bruxelles décide de faire fermer les mines de charbon. La Première ministre Margaret Thatcher, après décret, fait clore les mines. Les mineurs s’organisent rapidement et commencent une grève qui fera date. Lors de la Gay Pride à Londres, un jeune homme gay, Mark Ashton, décide d’aider les familles des mineurs, ces derniers n’étant plus payés. D’abord très réticent, le syndicat national donne enfin son accord et les dons sont apportés à Onlliwyn, petit bourg minier du Pays de Galles.

NOTRE AVIS (***)

Pour « Pride », de grands acteurs britanniques (Bill Nighy, Dominic West, Andrew Scott…) ont joué leur rôle avec tout le talent qu’on leur connaît et donnent à voir une comédie de mœurs jubilatoire. Cette histoire véridique, extraordinaire, marque la compréhension de deux communautés, à priori opposées, qui vont s’unir dans une cause aux points communs rassemblant les incompris de la société, ouvriers et gays.

Ils sont fous ces Anglais mais bourrés de talent ! Sur un sujet ô combien délicat pour l’époque, ils font un film où l’amitié et la solidarité l’emportent sur les différences. La bande originale est faite de morceaux de musique pop et rock des années 1980, de chants traditionnels magnifiques des mineurs gallois plus une chanson « For a friend » composée en mémoire de Mark Ashton, héros du film, fondateur du LGSM, ami de Jimmy Somerville et de Richard Coles.



C’est toute l’époque des « Golden eighties » qui est revisitée et l’on comprend l’improbable, la force de la tolérance, la dignité, la lutte contre les inégalités et l’amitié, les deux groupes, activistes, qui veulent qu’on les entende. « Pride » n’est pas un film militant, il a pour fondement les valeurs humanistes. L’humour britannique est là pour aider à comprendre, admettre ce message fort, livré avec beaucoup de légèreté sur la crise sociale, la pauvreté, la peur aussi du sida qui émerge.

Dans la liste des grandes réussites de films sociaux, après « The full monty », « Billy Elliot » et « Les Virtuoses », on peut y adjoindre « Pride ». Oui, la solidarité est possible surtout en temps de crise. Aussi, on regrettera qu’en France, les luttes sociales inspirent rarement les réalisateurs. Le cinéma français va mal, mais pourquoi ne fait-on pas plus de films qui parlent véritablement aux gens, avec humour et compassion. En cela « Pride » reste un petit chef d’œuvre qui émeut et redonne de l’espoir et foi en l’humanité.

Quant au casting, de Dominic West qui sait tout jouer (le centurion, le journaliste dans « The Hour », et même Jean Valjean dans « Les Misérables »), Bill Nighy (« Pirates des Caraïbes », « Harry Potter », « Good morning England », à Andrew Scott qui fut un Moriarty satanique dans la série TV « Sherlock » et tant d’autres qui méritent une attention au générique toute particulière.

Jane Hoffmann

  • A voir : « Pride » (2014) de Mattew Warehus avec Bill Nighy, Dominic West, Andrew Scott… sur Arte jeudi 3 novembre 2022 à 20:55.

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