Télé. Dans un atelier de lutherie, de nos jours, trois personnages vont se découvrir, le patron de l’atelier, l’artisan luthier, la violoniste… Ils vont s’aimer, se déchirer et nous plonger dans un grand film à l’italienne des années 1970-1980. Un drame psychologique porté au sommet par Claude Sautet, avec l’énigmatique Daniel Auteuil, André Dussolier et la passionnée Emmanuelle Béart. A voir dimanche 12 mars sur C8 – 21:05.
NOTRE AVIS (***) : « Un cœur en hiver » est le récit d’une passion, d’abord pour la musique. Un film envoûtant aux sentiments amoureux fait de hauts et de bas constants dans les relations, un « je t’aime moi non plus » troublant, parfois ambigu, tendre souvent…
L’HISTOIRE
Maxime (André Dussolier) tient un atelier-magasin de lutherie avec son ami et associé Stéphane (Daniel Auteuil), artisan luthier. Tous les instruments à cordes mais surtout les violons, font l’essentiel de la vie de Stéphane, lequel a également une grande admiration pour un maître du violon, Lachaume (Maurice Garrel).
L’atmosphère du magasin est feutrée, presque silencieuse depuis l’arrivée de Camille (Emmanuelle Béart), jeune violoniste dont Maxime est tombé aussitôt amoureux. Il la courtise. Stéphane lui, est aussi intrigué par elle. Quand elle joue, son âme et son corps s’expriment avec tellement de force qu’il en est muet d’admiration.
Sorti en 2003 « Un Coeur en hiver » est le récit d’une passion, d’abord pour la musique, sublimée par Camille que Stéphane écoute jouer, séduit par sa sensibilité mélancolique. Passion enfin de Camille pour cet homme, secret, intrigant dans ses silences, qui la fascine. Après une course sous la pluie, elle prend conscience qu’elle est follement amoureuse de lui. Des scènes en apparence banales mais qui sont remplies de suspenses, filmées par Claude Sautet qui aimait ces mots de Tristan Bernard : « Il faut surprendre avec ce que l’on attend ».
NOTRE AVIS (***) :
« Un cœur en hiver » est un film mystérieux, fait de hauts et de bas constants dans les relations, un « je t’aime moi non plus » troublant, parfois ambigu, tendre souvent. La scène à l’intérieur du café, où la discussion s’envenime entre Camille et Stéphane, est le point d’orgue de ce drame psychologique, un de ces endroits qu’affectionnait particulièrement Claude Sautet car disait-il « C’est là qu’est la vie, des instants de solitude… ».
Emmanuelle Béart est sensationnelle dans le rôle de Camille, sensuelle, fière et belle. Totalement investie, elle a pris des cours de violon pendant plus de 6 mois pour être crédible dans ses interprétations des sonates de Maurice Ravel. Daniel Auteuil, qui a enfermé son cœur en hiver, est énigmatique, allant à l’encontre de ses sentiments réels, figé dans la distance qu’il a mise entre Camille et lui, comme pour la faire souffrir.
Un long métrage envoûtant, couronné du Lion d’Argent à Venise, inspiré d’une des nouvelles « La Princesse Meri » qui composent « Un Héros de notre temps », de Mikhaïl Lermontov (1814-1841), premier roman psychologique de la littérature russe. Quant à André Dussolier, ami mais adversaire de ce triangle amoureux, il a obtenu le César du Meilleur second rôle.
Jane Hoffmann
- Voir: « Un Cœur en hiver » de Claude Sautet (1992) avec Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, André Dussolier, musique de Philippe Sarde et Maurice Ravel. Dimanche 12 mars sur C8 – 21:05.