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Le Phoenix : le légendaire navire du film "1492 : Christophe Colomb", a mis le cap sur Quiberon et sera ouvert gratuitement le 21 septembre 2024 aux visiteurs lors des Journées Européennes du Patrimoine

Evasion/Journées du Patrimoine. Après avoir fait escale vendredi 20 septembre au port de Vannes (Morbihan) le légendaire navire le Phoenix a mis le cap sur Quiberon et sera ouvert gratuitement aux visiteurs le 21 septembre 2024, lors des Journées Européennes du Patrimoine. Ce sera l’occasion d’admirer ce bateau star du grand écran, que l’on a vu dans de nombreux films dont « 1492: Christophe Colomb » de Ridley Scott ou « Au cœur de l’Océan » de Ron Howard. L’événement se déroulera à Port Haliguen, de 10h à 18h, où les visiteurs pourront découvrir ce célèbre brick construit en 1929 au Danemark, qui navigue désormais sous pavillon français depuis février 2024. En plus de la visite du célèbre bateau, il y aura un atelier d’initiation à la navigation astronomique à 14h, des animations musicales, ainsi qu’un spectacle de lumière le soir dans les gréements du navire.

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Le Phoenix, navire star du cinéma et des Journées du Patrimoine 2024

Construit en 1929 à Frederikshavn, au Danemark, le Phoenix est un voilier qui a traversé le temps, passant de chalutier à star du grand écran. Ce navire exceptionnel a su captiver les passionnés de mer et d’histoire grâce à son authenticité et à son allure majestueuse, tout en se forgeant une carrière cinématographique remarquable.

« Il faut savoir que le Phoenix était un trader baltique, un bateau de marchandises du Nord » raconte Yannick Arz, armateur, un des deux propriétaires du Phoenix. « En fait, quand il a été racheté en 1980 c’était avant tout pour faire du cinéma et notamment pour le film Christophe Colomb où il a été transformé en caravelle. Mais par contre, pour faire plusieurs films, séries et pubs, ils ont mis un gréement du XVIIIe siècle à bord ».

« Ils ont été loin dans leur démarche car il n’y a pas de manilles, comme c’était à l’époque » poursuit le Président et co-fondateur de l’association du patrimoine maritime «Les Voiles Océane ». « Le bateau est beau parce qu’il est rustique et surtout il est totalement authentique. Quand on vient tourner un film, il n’y a pas de modification à faire. Ils veulent un bateau pirate, ils mettent la caméra et ils filment.»

Une naissance scandinave et un destin incertain

À l’origine, le Phoenix était un chalutier robuste destiné à la pêche en mer du Nord. Conçu pour affronter les conditions difficiles de ces eaux, il a navigué pendant des décennies, apportant son lot de poissons aux ports européens. Mais comme de nombreux bateaux de sa génération, le Phoenix a dû se réinventer pour survivre. Dans les années 1980, il a fait l’objet d’une restauration minutieuse qui l’a transformé en un magnifique brigantin, une silhouette d’un autre temps, avec ses deux mâts et ses voiles traditionnelles.

Cette transformation a redonné vie au Phoenix, lui permettant de naviguer non seulement sur les mers, mais aussi sur les écrans de cinéma. Grâce à son apparence authentique, il a rapidement attiré l’attention des réalisateurs à la recherche de navires d’époque pour leurs productions.

Une carrière brillante au cinéma

Le Phoenix a débuté sa carrière cinématographique dans les années 1990, lorsqu’il a été sélectionné pour figurer dans le film « 1492: Christophe Colomb », réalisé par Ridley Scott. Dans ce long-métrage épique, le Phoenix incarne l’un des navires qui ont permis à Christophe Colomb de traverser l’Atlantique en quête du Nouveau Monde. Avec ses lignes élégantes et son charme d’antan, il a parfaitement complété le tableau historique de cette grande aventure maritime.



« Le Phoenix a tourné dans une soixantaine de films » souligne Yvonig Le Mer, membre de l’association « Les Voiles Océane ». Il connait sur le bout des ongles l’histoire cinématographique du légendaire navire : «Grâce au film sur Christophe Colomb (avec Gérard Depardieu), on s’est rendu compte qu’il avait une carrière possible dans le cinéma. Du coup, il a tourné dans de nombreux longs métrages. On l’a vu bien sûr  dans  « Au cœur de l’Océan » (avec Chris Hemsworth), mais il a figuré aussi dans « Alice au Pays des Merveilles » de Tim Burton avec Johnny Depp ou encore dans « Le Pacte des loups » au début du film. »

Mais sa carrière ne s’est pas arrêtée là. En 2015, il revient sur le grand écran dans le film « Au cœur de l’Océan » (In the Heart of the Sea), réalisé par Ron Howard. Inspiré de l’histoire réelle du baleinier Essex, ce film raconte le périple tragique de l’équipage attaqué par un gigantesque cachalot, un récit qui a d’ailleurs inspiré le roman Moby Dick. Le Phoenix, avec son allure intemporelle, y joue le rôle d’un des navires de cette époque, apportant une nouvelle fois une touche d’authenticité inégalée aux scènes de mer.

Un patrimoine flottant

Précédemment anglais et passé sous pavillon français en février 2024, le Phoenix continue de naviguer, mais pas seulement pour les besoins du cinéma. Il est également utilisé pour des croisières thématiques et des événements maritimes, permettant aux amateurs d’histoire et de voile de revivre l’époque des grands voiliers. Mesurant environ 34 mètres de long, ce brigantin est équipé de voiles carrées sur le mât de misaine et de voiles à livarde sur le grand mât, une configuration qui le rend aussi esthétique que fonctionnel : « L’objectif est qu’il devienne un emblème de la Bretagne Sud » ajoute fièrement Yannick Arz.

Sa présence dans les festivals maritimes et les événements historiques témoigne de son statut de véritable ambassadeur des voiliers d’autrefois. Le Phoenix offre une expérience unique à ceux qui ont la chance de monter à bord, les transportant dans une autre époque, où les voiles et le vent étaient les maîtres des océans.

Entre passé et présent

Le Phoenix incarne parfaitement le mariage entre tradition et modernité. Bien qu’il ait été construit pour la pêche, sa renaissance en tant que voilier traditionnel et « acteur » de cinéma lui a offert une nouvelle vie. Il continue de raconter l’histoire des marins d’antan tout en s’adaptant aux exigences modernes du 7e art et du tourisme.

Victor Hache

 

 

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