Albin de la Simone : la musique du cœur et du crayon

Musique. Avec Toi là-bas, son huitième album, Albin de la Simone plonge dans le miroir du temps. Il revisite certaines de ses premières chansons, comme on redécouvre de vieilles photographies sous un nouvel éclairage, et leur offre des arrangements épurés, pleins d’une tendresse mélancolique. À ces souvenirs réinventés s’ajoutent des reprises choisies avec soin, des morceaux qui ont marqué son propre parcours musical. Mais l’artiste ne s’arrête pas à la musique : il publie également Mes battements, son premier livre, où il retrouve son amour du dessin et de l’écriture. À travers des croquis et des fragments de mémoire, il nous emmène dans les paysages de son enfance, nous fait entendre le silence des après-midis d’adolescence et le bruissement des années qui passent.

Albin de la Simone : Avec Toi là-bas, il tend l’oreille aux échos de sa propre musique, revisite ses chansons comme on retouche une peinture sous une lumière nouvelle

Il y a chez Albin de la Simone une douceur nostalgique, une manière de regarder le passé comme on effleure un vieux carnet retrouvé dans un grenier d’enfance. Avec Toi là-bas, il tend l’oreille aux échos de sa propre musique, revisite ses chansons comme on retouche une peinture sous une lumière nouvelle. Chaque note, chaque mot semble s’être patiné avec le temps, gagnant en profondeur ce qu’il a perdu en innocence.

On l’écoute reprendre Je te manque, Avril, J’aime lire, et c’est un peu comme voir un visage familier, avec un regard plus sage, plus tendre encore. Il les a dépouillées, habillées autrement, les a rendues plus nues peut-être.

Et puis il y a ce voyage dans la mémoire des autres : C’est bien moi, hommage discret à Alain Souchon, La Valse des lilas de Michel Legrand, et même Ma gueule de Johnny Hallyday, osée dans un murmure là où elle tonnait autrefois. Il ne reprend pas ces chansons, il les adopte, les fait siennes le temps d’une respiration. L’unique inédite, Toi là-bas, a le goût des amours lointaines et des silhouettes qui s’effacent derrière la brume des années.



albin de la simone

En parallèle de cet album, Albin de la Simone ouvre un autre cahier de souvenirs : Mes battements, un livre où il dessine, écrit, trace des lignes comme on suit du doigt le fil d’un chemin parcouru. Il y a les battements du cœur et ceux du temps qui passe, les pages où il raconte son enfance, son village, son adolescence – des images esquissées entre le rêve et le réel, à la fois intimes et universelles.

Et puis, il y a la scène. Seul, il chante et dessine, tisse des atmosphères comme un artisan du sensible. Ce spectacle, né le 7 mars 2025, est une chambre d’écho où la musique et l’image se répondent, où chaque trait de crayon prolonge une note. Il ne se contente pas de donner à voir ou à entendre : il nous invite dans un espace suspendu, entre le papier et la voix, entre la réminiscence et le présent vibrant.

Victor Hache

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Victor Hache