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Mory Kanté est mort à Conakry d'une longue maladie. Il avait 70 ans.

Disparition. Le chanteur et musicien guinéen Mory Kanté est mort à Conakry des suites d’une longue maladie, à l’âge de 70 ans. Celui que l’on surnommait affectueusement « le griot électrique » avait connu le succès avec son tube planétaire « Yéké Yéké », dans lequel il mélangeait musique traditionnelle et afro-dance.

Avec la mort de Mory Kanté, c’est tout un pan de la culture africaine qui perd un de ses plus célèbres représentants. Chanteur et musicien, l’artiste guinéen était également un grand joueur de Kora, instrument à cordes pincées en forme de demi-calebasse répandu dans toute l’Afrique de l’Ouest, qu’il a contribué à populariser dans le monde entier

Il était l’un des plus grands artistes africains. Mory Kanté est mort des suites d’une longue maladie dans un hôpital de Conakry, à l’âge de 70 ans. « Il souffrait de maladies chroniques et voyageait souvent en France pour des soins, mais avec le coronavirus ce n’était plus possible », a indiqué son fils : « On a vu son état se dégrader rapidement, mais j’étais surpris quand même car il avait déjà traversé des moments bien pires ».

Chanteur et musicien, l’artiste guinéen était également un grand joueur de Kora, instrument à cordes pincées en forme de demi-calebasse répandu dans toute l’Afrique de l’Ouest, qu’il a contribué à populariser dans le monde entier. Mory Kanté s’est notamment fait connaître du grand public grâce au tube « Yéké Yéké » écoulé à des millions d’exemplaires, qui rencontra un succès international, chanson d’amour aux rythmes afrobeat très dansants extraite de son album « Akwaba Beach ».

Avec la mort de Mory Kanté, c’est tout un pan de la culture africaine qui perd un de ses plus célèbres représentants. Né le 29 mars 1950 dans le village d’Albadaria en Guinée, il a grandi au sein d’une fratrie de 38 enfants. Son père Hadj Djelifodé Kanté descendant d’une famille de griots, transmettra au jeune Mory Kanté la mémoire des traditions, des chants, et des instruments qui lui permettront d’être lui-même griot. Il s’initiera ainsi à la poésie et aux contes africains mais aussi à la musique puisée dans la culture mandingue.

Pour parfaire son éducation, sa mère malienne Fatouma Kamissoko, l’enverra à Bamako, capitale du Mali, chez sa tante, elle-même griote. Là, dans les années 1960, il va découvrir la rumba zaïroise, très en vogue au Mali, mais également les musiques cubaines et les sonorités afro-pop et rock anglo-saxonnes. Il délaisse alors ses études à l’Institut des Arts de Bamako, pour se consacrer entièrement à l’apprentissage de la musique. Repéré par le saxophoniste Tidiane Koné, il a 21 ans lorsqu’il intègre le Super Rail Band de Bamako, dont le chanteur principal est Salif Keita, qu’il remplacera en 1973 après deux ans au sein du groupe.

Installé à Abidjan (Côte d’Ivoire) en 1978, il va poursuivre son désir de croiser les sonorités traditionnelles et les influences occidentales. Accompagné d’un nouvel ensemble, il va faire de la kora un élément leader de sa musique. Il mixe les sons et les ambiances et bouscule les traditions grâce à des arrangements modernes, que l’on retrouve dès son premier album « Courougnègnè » enregistré en 1981. Le succès ne se fait pas attendre. Celui que l’on surnomme affectueusement le « griot électrique » décide alors en 1984 de partir pour la France et Paris, carrefour de la world music où il enregistrera l’album « Mory Kanté à Paris », puis « 10 Cola Nuts ». L’occasion pour lui d’explorer tous les genres et de tourner partout en Europe et dans le monde où sa notoriété et sa démarche musicale modernistes sont de plus en plus appréciés. Mais, c’est trois ans plus tard, en 1987, que le titre « Yéké Yéké » va faire du musicien guinéen une star de l’afro-dance à la renommée internationale.

Après « Akwaba Beach », il enregistrera l’album « Touma » auquel participe Carlos Santana. Il représenta également la France et se produira avec Khaled lors d’un grand show à New York, dans Central Park. Mory Kanté jouera avec les plus grands artistes, dont Youssou n’ Dour ou Manu Dibango, Salif Keita Jacques Higelin….Puis, il se tournera de plus en plus vers l’électro, notamment avec le disque « Tatebola », qui n’aura pas le succès que les précédents avant de revenir aux sources de la tradition avec « Tamala (le voyageur) » et l’opus acoustique « Sabou ». Vers les années 1990, la nostalgie de sa terre natale se fait sentir. Il sera ainsi à l’origine d’un grand centre culturel mandingue, projet de cité musicale à Conakry : « Je veux contribuer à industrialiser la musique et la culture africaines à travers ce projet «  disait-il. Il continuera entre temps ses tournées et sortira « La Guinéenne » en hommage aux femmes de Guinée, en compagnie d’un grand orchestre, son dernier opus paru en 2012.

Texte Victor Hache

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