Télé. «Napoléon, la destinée et la mort», le documentaire de Mathieu Schwartz retrace en sept phases clé le parcours exceptionnel de Bonaparte encore jeune capitaine de l’armée révolutionnaire, puis chef d’état, qui fut maintes fois confronté à la mort. Sept chapitres qui tentent d’expliquer les moments où il a été face à elle, lors des batailles qu’il a menées, risquant sa vie, où il pris conscience de son destin unique. Une relecture captivante de l’épopée napoléonienne, qui permet de mieux comprendre cette figure qui a marqué l’histoire, à l’occasion du bicentenaire de sa mort. A voir samedi 1er mai sur Arte – 20:50
« Napoléon reste une personnalité mystérieuse. Dans sa correspondance, foisonnante, neuf fois sur dix, il ne parle pas de lui. Traiter de sa psychologie s’avère donc, encore aujourd’hui, extrêmement complexe » – Mathieu Schwartz, réalisateur de « Napoléon, la destinée et la mort »
«Napoléon, la destinée et la mort» s’ouvre par l’année 1793, où Bonaparte prend aux royalistes la ville de Toulon. Il n’est alors que jeune capitaine de l’armée révolutionnaire. Sa destinée flamboyante s’écrit. Mathieu Schwartz, le réalisateur retrace avec subtilité, dans un documentaire sérieux mais pas rébarbatif, la vie hors normes du «petit caporal». Il décrypte ainsi comment, dès la bataille du pont d’Arcole en Italie, il sera sauvé in-extremis par son aide de camp Miron, qui fit rempart de son corps pour ne pas que les balles ennemies l’abattent. Il prend alors conscience qu’il est comme «protégé», persuadé qu’il a un destin unique. Ensuite vient la victoire de Rivoli…
Napoléon a fait sa légende en étant plus fort que les circonstances, qui ne lui étaient pourtant pas toujours favorables. De retour d’Italie, pour parfaire sa notoriété, en «propagandiste hors pair», il commande au peintre Antoine-Jean Gros (1796), le célèbre tableau «Bonaparte au pont d’Arcole». Il se persuade dans l’idée qu’il est un être à part et veut être représenté en sauveur, celui qui gagne toutes les batailles. Dans l’esprit des Français de l’époque, il restera Bonaparte, victorieux des guerres d’Italie. Plus rien ne l’arrêtera. Il rentre en France pour préparer la campagne d’Égypte et ainsi, couper la route des Indes à l’Angleterre.
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Au mois de Mai 1821, Empereur déchu et exilé sur l’île de Sainte-Hélène, sur son lit de mourant, il comprend que ce sont sans doute ses derniers jours et accepte sa destinée, sans que jamais la mort à laquelle il a si souvent échappée, ne l’effraie.
Émaillé de nombreux témoignages d’historiens, le documentaire met en scène les épisodes cruciaux de sa vie, au moyen de séquences d’animation 2D, en rotoscopie et en motion design. Une alchimie réussie entre le fond et la forme : «Recréer l’événement plutôt qu’utiliser des éléments iconographiques de propagande semblait pertinent, en plus d’apporter un souffle romanesque» explique le réalisateur : «l’animation apporte une distance supplémentaire avec la réalité et de légères interprétations. Napoléon reste une personnalité mystérieuse. Dans sa correspondance, foisonnante, neuf fois sur dix, il ne parle pas de lui. Traiter de sa psychologie s’avère donc, encore aujourd’hui, extrêmement complexe ».
Un film qui revisite avec inventivité son parcours et sa psyché et permet de mieux comprendre cette figure qui a marqué l’histoire, en cette année 2021 de bicentenaire de sa mort.
Jane Hoffmann
- A voir : «Napoléon, la destinée et la mort» de Mathieu Schwartz sur Arte, samedi 1er mai – 20 :50
- A revoir sur Arte samedi 2 mai – 8:05, rediffusion du documentaire de Jobst Knigge, consacré à Joséphine de Beauharnais. Disponible en replay sur arte.tv. Samedi 8 mai, documentaire «Napoléon-Metternich : le commencement de la fin», également co-réalisé par Mathieu Schwartz
